L’ex-opposition gagne à Nouakchott et Nouadhibou

Nouakchott - La coalition de l’opposition à l’ancien régime en Mauritanie est arrivée en tête des législatives de dimanche à Nouakchott et Nouadhibou, les deux principales villes du pays, selon des résultats partiels publiés hier par le ministère de l’Intérieur.

"La Coalition des forces du changement démocratique (Cfcd, huit partis) emporte les législatives à Nouakchott et Nouadhibou", a indiqué à l’Afp une source du ministère proche du bureau de compilation des résultats.

Après l’adoption de la nouvelle Constitution en juin, les scrutins de dimanche représentent la première d’une série d’élections destinées à rendre le pouvoir aux civils au terme d’une transition engagée par la junte qui a déposé le 3 août 2005 l’ex-président Ould Taya, exilé depuis au Qatar. "Dans la capitale, le Rassemblement des forces démocratiques (Rfd) récolte quatre sièges, l’Alliance populaire progressiste (App) trois, et le Groupe des centristes réformateurs (islamistes indépendants) trois", selon cette source.

Ces trois formations font partie du Cfcd, créée en mai pour barrer la route à l’ex-parti au pouvoir. De leur côté, "le Parti républicain pour la démocratie et le renouveau (Prdr, ex-pouvoir) n’obtient qu’un siège à Nouakchott", a indiqué cette source. À Nouadhibou, capitale économique du pays, "les trois sièges reviennent au Rfd, à l’App et au Renouveau démocratique (Rd) », parti issu des rangs du Prdr, selon la même source. Au total, selon des résultats des législatives portant sur 33 % des circonscriptions obtenus par l’Afp auprès du ministère, la coalition a obtenu 15 sièges (8 Rfd, 4 App et 3 islamistes) contre un seul à l’ancien parti au pouvoir et six aux formations issues de ses rangs.

Douze sièges sont en ballottage dans huit départements. Le décompte des voix se poursuivait lentement hier du fait du retard important pris par le dépouillement, de la complexité des scrutins - à la fois à la proportionnelle et au scrutin majoritaire - et de l’éloignement de certains bureaux des zones désertiques, selon des sources au même ministère.