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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

La Mauritanie, un pays en jachère


Cette année, la pluviométrie a été particulièrement bonne. Bien que la plupart du temps tardives, des précipitations relativement importantes ont touché toutes les wilayas du pays. Même celles du Nord (Inchiri, Adrar et Tiris Zemour) n’ont pas été en reste. Et même en avance, pour le Tiris et l’Inchiri, qui ne commençaient leur hivernage qu’en Novembre ou Décembre, d’habitude. Il y a juste trois jours, les deux Hodhs et l’Assaba ont encore reçu de bonnes quantités de pluie qui ont atteint 78 mm, la nuit du jeudi 15 Octobre, sur Néma et ses environs. Côté pâturages, les éleveurs ne peuvent plus se plaindre. De grandes réserves fourragères devraient normalement permettre de traverser la prochaine période de soudure, sans problème jusqu’au prochain hivernage.

Mais les délégations régionales du développement rural doivent entreprendre, à cette heureuse fin, un grand travail de sensibilisation contre les feux de brousse qui ravagent, chaque année, des dizaines de milliers d’hectares à travers le pays.

Question agriculture, la Mauritanie est certainement le pays au Monde qui profite le moins de ses potentialités : des centaines de milliers d’hectares fertiles, des centaines de milliers d’hommes et de femmes, majoritairement jeunes mais complètement désœuvrés, des ressources hydriques naturelles et artificielles considérables.

Paradoxalement et mis à part le discours démagogique des politiciens, la Mauritanie importe quasiment tout ce qu’elle consomme en produits agricoles et maraîchers. Du Sénégal, du Mali, du Maroc et d’autres pays parfois très lointains. Sans frustration, sans gêne, sans perspective. Le pays se retrouve dans une telle dépendance qu’à la moindre incompréhension diplomatique avec l’un ou l’autre de ces pays, la vie des citoyens se retrouve dans le plus dangereux aléatoire. La souveraineté nationale est, depuis longtemps, compromise.

Complaisance

C’est un secret de Polichinelle que de dire que les Mauritaniens sont paresseux ou, à la limite de l’euphémisme, « peu entreprenants ». Comment comprendre que, du lac d’Aleg au Brakna, jusqu’aux encablures de la grande réserve de Mahmouda, à trente kilomètres de Néma au Hodh Chargui, des centaines de milliers d’hectares de terres très fertiles et admirablement irriguées par des pluies dont les quantités ont atteint, par endroits, plusieurs centaines de millimètres, sont laissées en jachère ? Pas la moindre trace d’exploitation. Pas un champ. Pas de jardin. Rien. Parfois, après plusieurs centaines de kilomètres, à quelques mètres du goudron, vers « Chelkhet Demba » ou « Achram »’, une petite clôture d’(in)fortune entoure quelques épis de mil, pieds de haricot ou de pastèque. Un jeu d’enfants, au regard des immenses capacités agricoles de ces terres prolifiques qui pouvaient permettre de contribuer, si elles étaient convenablement exploitées, à l’autosuffisance alimentaire du pays.

Mais il ne manque pas de grandes surfaces, pompeusement appelées « concessions rurales », comme autant de vastes domaines particuliers que des administrateurs complaisants – et pas seulement complaisants – ont attribuées à d’influentes personnalités sans aucun lien, à l’ordinaire, avec les terroirs dont elles sont injustement adjudicataires. Un phénomène très répandu au sud du pays où, pour des raisons politiques et autres, la tenure traditionnelle de la terre n’est plus, depuis les événements de 1989, respectée.

Ces dernières années, l’Etat y procède, de surcroît, à la vente de terres à des investisseurs étrangers, notamment saoudiens (projet Errajihi), ce qui suscite de graves tensions populaires, comme à Dar El Barka, dans le département de Boghé. Plus grave encore, les barrages et les crédits agricoles sont abusivement attribués à des communautés ou à des particuliers, au seul regard de leur rang social ou de leur allégeance politique. Les dossiers de la défunte Union des Banques du Développement (UBD) en attestent. La centaine d’ouvrages agricoles inexploités de la commune de Cheggar appartiennent, soit à des particuliers, soit à des groupes qui n’ont traditionnellement rien à voir avec l’agriculture. C’est exactement le même cas dans l’arrondissement de Male où de vieux féodaux nostalgiques d’une certaine époque se complaisent à empêcher, avec, parfois, la complicité d’une administration permissive et laxiste, les pauvres populations, tantôt de boire d’un forage public, tantôt de cultiver des terres laissées en rade.

Voilà comment la Mauritanie se retrouve-t-elle en jachère. Avec, tout d’abord, une politique agricole peu efficiente, conduite par des prétendus spécialistes, plus experts en politique qu’en agriculture, qui confondent filières agricoles et formations politiques. Puis le monopole des terres et des crédits, par une poignée de profanes et d’arrivistes dont le seul souci est de soustraire le maximum d’argent à un Etat complaisant, incapable de mettre « dans son dos » les notables, les hommes d’affaires et les chefs traditionnels. Et, enfin, la mise à la marge des vrais opérateurs du secteur agricole, essentiellement des gens moyens, sans grande influence, sans force ni volonté capable d’obtenir restitution de leurs terres spoliées ou de rediriger, vers eux, des crédits malhonnêtement attribués, au gré de l’allégeance au pouvoir ou de « costaudes » connaissances dans le milieu politico-militaro-affairiste qui gère le pays depuis huit ans. Pour ne pas dire trente-huit…

Sneïba El Kory

Source: Lecalame
Vendredi 30 Octobre 2015 - 14:03
Vendredi 30 Octobre 2015 - 14:24
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