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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

"Mouhamadou Bamba Mbaye, serait sagement resté en Mauritanie, là-bas dans ce pays où il est né il y a 36 longues années. ..."

UN MONSIEUR ROUGE VIF QUI JOUE AVEC LES MOTS


Mouhamadou Bamba Mbaye à l’état-civil, Dieuwrine sur scène. A 36 ans, l’artiste est slameur, poète urbain à la voix grave, et qui a l’art de se mettre en scène. Il se contenterait bien de sa seule voix, mais on ne l’a pas vraiment laissé faire. Il aime sortir du cercle, en mode freestyle s’il vous plaît. Vous le verrez flanqué de son chapeau de berger peul, bien plus qu’un accessoire finalement. Il dit les choses telles qu’il les ressent, à vif. La première fois que nous l’avons rencontré, il rafraîchissait la peinture des locaux de Sud Quotidien, et nous avons gratté sous le vernis, découvrant, au-delà du slameur, un traumatisé de la crise de 1989, entre le Sénégal et la Mauritanie.

Voilà qu’il répète, remâche et ressasse, encore et encore…vous donnant parfois l’impression qu’une sorte de malicieux disque rayé lui trotte dans la tête. «Cette histoire m’a profondément…marqué», raconte-t-il. Le mot en prend d’ailleurs pour son grade : vlan, et voilà qu’il appuie dessus ! Si la vie ou disons si le destin avait eu la décence de se comporter autrement, peut-être que lui, Mouhamadou Bamba Mbaye, serait sagement resté en Mauritanie, là-bas dans ce pays où il est né il y a 36 longues années. Mais la vie fait parfois que…A l’époque, il n’a que 10 ans, mais il sait qu’il faut partir, et vite. Nous sommes en 1989 ; entre le Sénégal et la Mauritanie voisine, rien ne va plus. On n’en parlera ensuite qu’à demi-mots, un peu comme dans toutes ces histoires qui vous mettent mal à l’aise, se contentant là-dessus, entre la périphrase et l’euphémisme, d’un laconique «les événements…» ; de quoi entourer d’un voile de pudeur ce douloureux épisode que l’on mettrait volontiers entre parenthèses.

Mais restons en 1989. Dans la famille Mbaye, c’est un peu le sauve-qui-peut, même si Mouhamadou Bamba raconte que lui et les siens ont vraiment tout perdu dans cette histoire. A la tête d’une entreprise florissante, papa s’était construit toute une vie en Mauritanie. Normal quand on y a vécu, comme lui, toute une quarantaine d’années. Le retour à Dakar ce jour-là, ce sera surtout le grand saut dans l’inconnu, Mouhamadou n’y avait donc jamais mis les pieds, et lorsqu’il se retrouve dans ce pays qui n’est pas vraiment le sien, ce n’est encore qu’un gamin perturbé pour ne pas dire fragmenté. Les études, c’est définitivement trop dur, et il n’ira pas plus loin que le CM2.

La musique, une hérésie !

Et voilà qu’il décide un jour de faire de la musique, du rap pour être précis. A la maison, on lève les yeux au ciel : il a dû tomber sur la tête ma foi! Avec un nom aussi «grand» que Mouhamadou Bamba, lui que ses frères et sœurs appellent Dieuwrine, par respect (il en fera d’ailleurs son nom de scène), ce serait tout simplement une hérésie. Mais lorsque son père l’écoute pour la première fois, il est plutôt séduit : le gamin ne raconte pas n’importe quoi.

Entre-temps, Dieuwrine se trouve un métier : à la fois électricien et peintre en bâtiment. C’est d’ailleurs de cette façon-là que nous l’avons rencontré il y a plusieurs mois, alors qu’il rafraîchissait la peinture des locaux de Sud Quotidien. Derrière ce monsieur discret pour ne pas dire passe-partout, sous sa casquette et sous les couches de rouge qu’il rajoutera à nos murs, qui aurait pensé que… ? C’est pourtant lui qui s’introduira, d’un timide «je suis aussi artiste», avec le sourire s’il vous plaît.

Plus slameur que rappeur

Aujourd’hui, Diewrigne est plus slameur que rappeur, un poète urbain à la voix grave, fasciné par l’Histoire et les histoires. Pour «être plus à l’aise» comme il dit, il déclame en wolof. Sur scène, il est du genre freestyle, un peu-beaucoup dans l’improvisation…au pif et à fleur de peau, ce qui lui vaut parfois quelques remontrances de la part de ses musiciens. Lorsqu’il lui arrive par exemple de chambouler le programme ou de rajouter quelque détail imprévu, même s’il s’en sort «plutôt bien à chaque fois».

Monté sur une estrade, il aime se la jouer sans musique, mais on lui a un peu forcé la main. Alors quitte à se faire accompagner, autant choisir. Les instruments traditionnels de préférence, et le riti par exemple, du nom de ce «violon peul» qui a l’art de donner du rythme à ses mots. Dieuwrine prend plaisir à jouer avec, il aime les assonances, comme il aime les formules bien tournées, portées par une voix de prêcheur conservateur allergique au laisser-aller, à l’à peu près et au mensonge . Il lui arrive aussi de vous raconter une histoire que l’on imagine sortie d’une vielle malle pleine de vieux souvenirs.

Vous le verrez souvent flanqué de son chapeau de berger peul, «lorsque je viens sans, mon public se pose des questions», dit-il, et l’accessoire a fini par se greffer au personnage qu’il a le don de métamorphoser. On découvre en fait un faux timide…Un monsieur rouge vif qui dit les choses telles qu’il les ressent, à fleur de peau.

Source: SudOnline
Dimanche 17 Janvier 2016 - 21:28
Dimanche 17 Janvier 2016 - 21:35
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