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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

NOTE DE LECTURE : ''HEGEL ET L'AFRIQUE NOIRE : HEGEL ETAIT-IL RACISTE ?''

HEGEL RACISTE OU «MESINTERPRETE» ?


NOTE DE LECTURE : ''HEGEL ET L'AFRIQUE NOIRE : HEGEL ETAIT-IL RACISTE ?''
Pour Hegel, l'Afrique noire n'a pas d'Histoire. Et pour cause : la conscience y est à l'état d'inconscience. Il n'y a pas de place pour l'Esprit chez l'Africain et donc, point d'Histoire. Ce qui amènera les cerbères du temple intellectuel africain à considérer que Hegel était raciste. Mais pour le professeur Amady Aly Dieng, qui vient de publier un livre sur le philosophe allemand, il n'en est rien.

L'économiste et philosophe Amady Aly Dieng vient de publier, dans la série monographies du Conseil pour le Développement de la Recherche en sciences sociales (Codesria), un ouvrage sur les rapports entre Hegel et l'Afrique noire. Intitulé Hegel et l'Afrique noire : Hegel était-il raciste ?, cet ouvrage de 138 pages qui puise sa substance dans la recherche de certains intellectuels africains, notamment Pierre Franklin Tavarès, Cheikh Anta Diop, entre autres, repose le débat tant agité du «supposé» racisme de Hegel. Et c'est la thèse d'Etat de Tavarès qui a, selon l'auteur, poussé à «réviser nos conceptions sur les rapports entre le philosophe de Berlin et l'Afrique noire» et à reconsidérer «les questions hégéliennes de l'Afrique». Puisque, pour l'auteur, Hegel a été toujours considéré comme celui aux yeux de qui l'Afrique répugne.
Partant de la définition de la philosophie selon laquelle c'est dans le peuple grec que se retrouve, pour la première fois, le principe d'engendrement du logos et par conséquent la liberté, l'auteur, citant Hegel lui-même, dira que c'est là qu'est née aussi la philosophie. Car, dit-il en reprenant Marcien Towa, «historiquement, la philosophie ne se rencontre que là où fleurit la liberté politique, la liberté dans l'Etat et celle-ci commence là où apparaît la conscience de la personnalité comme ayant en soi une valeur infinie et où se manifeste la pensée qui pense le général comme l'être véritable». D'où une première remarque : «Hegel ne fait appel à aucun argument raciste».

Les Africains sont, pour le philosophe allemand, des barbares. Seulement barbarie n'était pas un terme péjoratif. En effet, barbarie au sens grec du terme, veut dire non-Grec. Autrement dit, étaient des barbares toutes les cultures qui n'avaient rien de commun avec la culture grecque. Par conséquent, tous les peuples non-grecs qu'ils soient européens, américains, ou encore africains sont des peuples barbares. Et donc la barbarie n'était pas exclusivement africaine.
Mais quand Hegel considère l'enfance aussi comme un état de barbarie, cela apparaît étrange, aux yeux du professeur Amady Aly Dieng. Seulement pour ce dernier, cette caractérisation n'était, pour lui, que celle d'un stade appelé à se «maturiser» et à laisser la place à un autre. En effet, Hegel entendait par là que l'enfance est un état d'innocence dont tous les enfants étaient appelés à se départir. Donc un passage obligé pour tout être humain. C'est pourquoi, pour lui, les Africains étaient à son époque des enfants. Une considération qui n'atteint aucunement leur dignité.

Le professeur Amady Aly Dieng reprendra également les relations entre Marx et Hegel, les thèses du premier et Engels dont la plus plausible est celle reprise par Saint Max qui caractérisait l'Afrique comme l'enfance de l'histoire. Autrement dit, «pour déterminer l'esprit africain (nègre)», il faut «renoncer» à la généralité, car chez le nègre, la conscience n'est pas à la mesure de la connaissance des notions générales comme Dieu, la loi, qui constituent la vitrine de l'être de l'homme. Il parcourt également les écrits de Lénine, Fage, Von Armin, Solange Mercier, etc. Et de cette dernière, l'ancien économiste de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) retiendra le départ qu'elle a fait entre la notion de «peuple» et celle «d'état de nature». Et c'est pour dire qu'on peut avoir une masse d'hommes sans qu'il y ait peuple. En d'autres termes, ce qui définit un peuple, c'est moins le «regroupement humain» que l'esprit qui le sous-tend et qui se manifeste dans les modes de vie, les expériences vécues et partagées, les évolutions temporelles, spatiales et intellectuelles ; lesquelles forgent, à leur tour, l'Histoire. Or cette notion de peuple n'existant pas en Afrique, le continent noir ne peut être considéré comme faisant partie de l'Histoire du monde. D'où l'Afrique noire est «an-historique». Par conséquent, l'homo africain ne vit qu'à l'état de nature, «c'est-à-dire la façon d'être de l'homme dans son existence seulement immédiate».

L'argument selon lequel Hegel «était un raciste» comme a pu le développer Marie Louise Diouf repose donc, selon Amady Aly Dieng, sur une connaissance superficielle de la position de Hegel et n'a pas un fondement démonstratif véritable et n'est pas, non plus, un principe factuel s'appuyant sur des données bibliographiques. Cela d'autant, selon les termes de Tavarès, que «les fondements et les ressorts de sa philosophie idéaliste ne lui permettaient de développer ni un racisme philosophique, ni une philosophie raciste». C'est que «la critique par Hegel de l'esprit africain n'est nullement raciste, mais vise à montrer les limites d'une expérience spirituelle».
René Massiga DIOUF 1

PAR AMADY ALY DIENG
Samedi 6 Mai 2006 - 13:19
Samedi 6 Mai 2006 - 15:41
WALFADJRI DU 05-05-2006
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