L’AMBASSADE DE MAURITANIE AU CANADA …L’AUTRE FAÇADE DE LA MAURITANIE

Diplomatie : n.f., science, pratique des relations internationales.
Diplomate : adjectif et nom, qui fait preuve d’habileté, de tact dans les relations avec autrui. Il est aussi défini comme une personne chargée de représenter son pays auprès d’une nation étrangère et dans les relations internationales. Petit Larousse illustré 1989 (3e colonne page 327).

Vous devez certainement vous poser la question suivante : Pourquoi ferais-je appel à des définitions élémentaires pour des mots et fonctions usuelles? La pratique et le comportement du personnel ‘diplomatique’ mauritanien à l’étranger mettent un doute sérieux sur la fonction et même sur les définitions décrites dans les dictionnaires. Chaque mission diplomatique est un cas spécial, qui nécessite une étude post-universitaire pour comprendre son béhaviorisme, qui représente l’ensemble des réactions observables ‘objectivement’ en réponse à sa stimulation venue de son milieu intérieur (Mauritanie) et de son milieu extérieur (pays hôte).

Pour ne pas traumatiser le lecteur, je me permets de prendre un cas spécifique, celui de l’ambassade de Mauritanie au Canada, qui dans son espèce rare, représente l’exemple le plus parfait des ‘missions diplomatiques mauritaniennes’. Malgré le fait que j’ai déjà publié des articles détaillés (Le détournement des biens publics, la conscience d’un peuple, publié le 22 février 2004) sur cette ambassade durant le règne de monsieur Tijani Ould Kerim, de nouveau, je reviens sur cette ambassade pour révéler quelques pratiques flagrantes, incompatibles avec la mission d’un corps diplomatique et le discours prôné publiquement par le gouvernement de Ould Boubacar et le président du CMJD, Ould Mohamed Vall.

Avant de parler de la nouvelle ‘équipe touristique’, Ould Dedach et compagnie, je ferais un aperçu sur l’ouverture de cette ambassade et l’historique des équipes qui ont succédé sur le territoire mauritanien au Canada.

Le règne des trois mousquetaires
Les ‘spécialistes’ des rouages du gouvernement de Ould Taya, sont unanimes à dire que l’ouverture de cette mission diplomatique en 1993 par Abdel Magid Kamil (07/08/1993 au 04/11/1999), était exclusivement pour accommoder le fils du déchu Ould Taya et ceux de son entourage. Inscrit à Hull, comme tous les ‘fils de voleur’, pour suivre une formation collégiale, l’intéressé s’est livré à la vie nocturne à Montréal et son oncle l’a expédié rapido presto pour suivre une formation semi-militaire à l’EMIA.

Durant son règne, M. Kamil, en complicité avec son comptable et son célèbre Souleymane Ould Breihim, n’ont pas tardé à transformer l’ambassade en un bureau d’inscription touristique qui facilite le séjour pour les enfants de ses amis, ses proches et les influents du clan de Ould Taya. Quelques employés furieux de la situation et des conditions de ‘travail’ sont même retournés au ‘garage’ du ministère des Affaires étrangères. D’autres ont bénéficié de dons gracieux de son ‘excellence’ et en ont profité leurs époux (ses) conjoint(e)s et amant(e)s.

Le passage d’Abdarhim Ould Hadrami (21/10/1999 au 15/03/2002) était houleux. Il coupe ‘les bourses d’exemption’ de quelques étudiants mal fortunés pour les vendre à d’autres plus influents, une affaire de pratique esclavagiste surgit et fut étouffée rapidement par la complicité de quelques employés locaux, des règlements de compte avec le personnel, bref un affamé qui n’a pu savoir comment partager le butin avec son équipe.

ہ son tour, Tijani Ould Karim (25/05/2002 au 25/05/2004), vieux ‘kadihin’ cherchait à détourner l’opinion du détournement en créant des velléités au sein de la petite communauté mauritanienne à Montréal. Pour satisfaire sa libido d’homme de renseignement, il envoyait des rapports d’information sur tous les citoyens mauritaniens à Deddahi Ould Abdallahi (ancien chef de la police politique). Il utilisait, comme d’habitude, la carte du régionalisme pour avoir la sympathie de quelques membres de la communauté et la révolte de Ould Hanana (7 au 9 juin 2003) pour démontrer à Ould Taya ses capacités d’activiste du PRDS à l’extérieur de la Mauritanie.

Pendant leur séjour, les trois ‘ambassadeurs’ ont laissé derrière eux ‘l’ambassade’, qui détient le budget le plus élevé en Amérique du Nord, en déficit. Le dernier, Tijani Ould Karim, avait de sérieux problèmes de recouvrement avec les banques canadiennes qui ont même portée plainte au ministère des Affaires étrangères.

L’équipe touristique et son entraineur caustique
Le ‘Phd.’ Mahfoud Ould Dedach (25/05/2004), ancien ambassadeur auprès des Nations Unies, responsable de la vente louche de la prestigieuse demeure de l’ambassade de Mauritanie aux ةtats Unis avec la complicité de Louleid Ould Weddad et compagnie (Le détournement des biens publics II, du 8 mars 2004), au lieu de contribuer au développement des relations diplomatiques et de l’image médiatique de la Mauritanie au Canada, détruite par ses prédécesseurs, ou au moins de contribuer par des ‘recherches académiques’ à l’image culturelle de la Mauritanie, ce caustique du temps de Ould Taya, passe ses journées à explorer le Canada et voyager entre Ottawa et son château à Meknes (Maroc) sur le compte, bien évidement, du contribuable mauritanien. Bien qu’invisible et peu apprécié par les quelques rares membres de la communauté mauritanienne, qui ont déjà eu la chance terrible de le voir, son ‘excellence’, l’ancien ‘professeur à l’université de Nouakchott’, cultive les contacts tribaux au détriment de son rôle d’ambassadeur et ne se mélange guère avec ‘la populace’, dont la majeur partie sont des réfugiés.

Durant le règne de son ‘excellence’, qui est loin d’être à sa fin, l’ambassade a changé de façade : nouvel employé local engagé, réfection de la demeure ‘majestueuse’ à Hull, nouveau modèle de voiture et aussi nouveau commerce lucratif. Les employés sont libres et peuvent même rester en Mauritanie ou ailleurs dans le monde tant qu’il ne dérange pas l’harmonie et la vie somptueuse de l’équipe touristique dont une partie se consacre au commerce avec monsieur Tawil, un homme d’affaires arabe, naturalisé Mauritanien dont le père est un célèbre commerçant d’origine syrienne, et l’autre partie se livre, entre autre, à la vente des documents d’identité mauritanien aux étrangers, spécialement les Sénégalais, et faire le lobbying au sein des revendicateurs du statut de refugié. D’ailleurs, l’expulsion récente d’un citoyen mauritanien par l’immigration canadienne témoigne de la nouvelle façade, des pratiques et jeux obscènes de l’équipe et son entraîneur caustique.

Trangement, ‘l’équipe touristique’ vit jusqu'à date dans l’ère du déchu Ould Taya. Le site officiel de l’ambassade (www.mauritania-canada.ca, dont le concepteur demeure à Laval et non à Ottawa ou Hull, qui, certainement était doublement facturé par Ould Kerim et Ould Dedach, sur le compte du budget des dépenses, témoigne de l’ignorance totale des employés et de la mauvaise gestion délibérée de Ould Dedach :

La présentation de l’ambassade est gonflée d’information erronée : titre d’exemple, le premier conseiller a été ‘promu’ à la mission diplomatique auprès des Nations Unies, mais son nom figure toujours sur le site informatique. On se demande vraiment combien de premier conseiller regroupe cette mission diplomatique. Le chargé de ‘communication’ dont le nom figure sur la liste du personnel du service technique, se trouve depuis fort longtemps en Mauritanie et travaille actuellement pour le compte du ministère de la Santé.

L’effectif du personnel est incorrect et porte à confusion. Le nombre du personnel diplomatique sur le site est de 7 personnes, par ailleurs, les personnes locales présentes sur le territoire canadien dépassent largement ce chiffre.

‘Les bourses d’exemption : De quoi s’agit-il?’ L’énigme de cette question se trouve dans la réponse erronée que le site présente au public. ہ la fin du texte présenté, il y a la mention : ‘Le gestionnaire qui assure le suivi de ce programme est M Abdoullah Ould Brami, conseiller chargé des affaires culturelles’. L’ironie dans cette mention est que, malheureusement il est impossible de contacter ce denier puisqu’il a rendu l’âme en 2004, en plus, le poste qu’il occupait est attribué sur la page de ‘présentation’ à l’actuel comptable. Alors qui est réellement en charge du programme des bourses d’exemption?

‘Le bulletin de l’ambassade’: Cette page élégante du site, qui devrait contenir comme son nom l’indique les activités de l’ambassade, reste toujours avec la mention ‘contenu à venir’. Alors on attend!

La présidence : Miraculeusement et ceci même après le coup d’etat du CMJD, le 3 août 2005, la photo du déchu Ould Taya ainsi que sa biographie en sa qualité du président de la République, figurent toujours sur le site. Vivons-nous encore dans l’ère de Ould Taya? Ou tout simplement son ‘excellence’ Ould Dedach ne reconnaît pas encore la présidence du colonel Ely Ould Mohamed Vall et son comité militaire, qui lui ont laissé la chance de piller cette ambassade.

Appels d’offres: L’appel d’offre la plus récente date du 16 avril 2003, celle qui la précède date du 16 janvier 2003. S’agit-il des dates erronées ou tout simplement ‘l’équipe touristique’ et son honorable caustique sont occupés par d’autres activités plus lucratives que la recherche des investisseurs canadiens?
La boîte à surprise’ et les refugiés
L’attitude des responsables des ‘missions diplomatiques’ envers les Mauritaniens à l’étranger est cynique. Elle dépend souvent de leur position sociale, de leur influence ou celle de leur entourage.
‘La boîte à surprise’ au Canada, ne sort aucunement de la règle du jeu. Dans son comportement envers les Mauritaniens vivant sur le sol canadien, dont 95% sont des refugiés, l’ambassade (la boîte à surprise) traite leur cas dépendamment de leur position sociale ou de leur influence tribale. Elle défini, selon les informations cueillies par son réseau de collecte d’information, qui doit rester au Canada, comment l’aider à obtenir les documents nécessaires pour justifier sa demande de statut et dans le cas échéant, comment aider l’immigration à l’expulser le plus rapidement possible.

Dépendamment, comme d’habitude, des origines ethniques, l’attitude de ‘l’équipe touristique’ est différente envers les négro-mauritaniens ou les haratins, qui malgré le trafic des pièces d’identité au profit des Sénégalais, des Marocains et autres Africains de la sous-région, refuse de leur venir en aide. Plusieurs cas suspendus au niveau de l’immigration canadienne font preuves des pratiques et positions racistes envers cette tranche de la société mauritanienne. D’ailleurs, la ferveur portée à certain cas (...), au vu même des autorités canadiennes indifférentes, démontre explicitement le traitement de faveur et le jeu tribal orchestré par l’ambassade sur un sol étranger et l’ignorance endémique des règles diplomatiques. Au contraire de l’ambassade du Sénégal, du Mali, de l’Algérie ou même du Maroc, on se demande souvent si les autorités mauritaniennes sont avec ou contre leurs propres citoyens? Profitant du ‘jeu’ et de ‘l’ignorance des clowns’ de l’ambassade, Immigration Canada, pour régler les dossiers de quelques Africains ‘non souhaitables’ sur le territoire canadien, a juste besoin de faire un appel téléphonique pour leur décrocher un document de voyage mauritanien et les jeter en dehors du Canada.

Sans trop renter dans les détails les plus obscènes, on comprend rapidement quelle ‘boîte’ porte le drapeau de la Mauritanie dans un quartier résidentiel à Ottawa. D’ailleurs, la seule fois que les Canadiens ont su qu’il y a un pays en Afrique qui porte le nom de la Mauritanie, c’est au moment du scandale de l’employée ‘esclave’ de Ould Hadrami ou, à la sortie scandaleuse de Ould Kerim, qui s’exprimait à peine sur la chaîne RDI, après un documentaire sur le ‘gavage’. Le peuple canadien traumatisé par cette pratique, qui en plus, s’ajoute sur celle de l’esclavage, s’attendait à un diplomate aguerri qui aurait été capable de convaincre le public et spécialement la célèbre journaliste de Radio-Canada, madame Céline Galipeau, mais au contraire. On s’est retrouvé stupéfait devant un incompétent, qui n’arrive pas à répondre correctement aux questions et qui profite de l’occasion offerte par Radio-Canada, pour louanger son maître Ould Taya.

Avons-nous besoin d’une adresse postale?
Il est évident qu’une mission diplomatique à l’étranger, qui n’arrive pas à gérer les relations entre deux pays ou même à faire connaître le nom de son pays, est inutile. Le gouvernement de Ould Boubacar, ancien ambassadeur à Paris, et le président du CMJD, ancien directeur de la sûreté d’ةtat de Ould Taya, doivent justifier au pauvre Mauritanien l’utilité d’une adresse postale qui se trouve au 121, Sherwood Drive, Ottawa (Ontario) KIY 3VI, Canada. Ils doivent aussi expliquer comment une ambassade qui détient l’un des plus gros budgets allouées à une mission ‘diplomatique mauritanienne’ à l’étranger, n’a jamais organisé aucune activité culturelle ou sociale pour sa communauté ni pour les citoyens du pays hôte.

Certainement, le montant unique dans son genre (1000 dollars canadiens) que ‘l’équipe touristique’ a eu le culot de donner, pour acheter la sympathie, d’un comité d’organisateur du ‘méchoui’ organisé le 18 juin dernier par la Communauté mauritanienne au Canada, nécessite un audit dans les livres comptables de la ‘boite à surprise’, qui ne démontrera pas le contraire au vérificateur que ce chiffre, comme tant d’autres, n’a pas été multiplié par ‘n’.

Quel est le bilan de l’ambassade de Mauritanie au Canada? Quel est le rendement de son personnel? Quel service rend cette boîte au citoyen (…)? Avons-nous besoin réellement d’une boîte postale au Canada?

Si le CMJD et son ‘gouvernement de marionnette’ n’arrivent pas à donner des réponses au peuple sur ces questions et d’autres questions primordiales du peuple mauritanien, certainement le gouvernement élu démocratiquement va répondre très prochainement au détournement des biens publics et les actes de violations de droit de l’Homme que leurs prédécesseurs ont commis. Cela va de soi, que si Ould Dedach et compagnie détruisent toutes les preuves et les documents, comme Ould Hadrami a fait lors de son départ, ils doivent impérativement répondre aux malversations financières, aux fausses écritures comptables, au détournement du budget de l’ambassade à des fins personnelles et, sachent qu’ils sont répertoriés (...) pour le compte à rebours.

Comme je l’ai dit et je le répète encore une fois, la vérité est difficile et même amère, mais nous ne possédons que les armes de nos idées. Nous sommes confrontés à une ‘société malade’ qui atteint un seuil critique dans le désespoir. Nos intellectuels ont une part de responsabilité, peut-être même la grosse part et l’espoir de la voir changer est un rêve qui peut se réaliser avec la volonté de tous, si et seulement si la minorité persiste et s’entête.


Montréal, le 13 juillet 2006

Moustapha Ould Abderahim Ould Ibn Mogdad