L'opposition se fissure

Nous l'avons parfois soutenu à notre corps défendant. La réalité nous donne aujourd'hui raison sur cette déliquescence intellectuelle, morale et matérielle de notre opposition. Prête à manger à tous les rateliers, pourvus que la sauce soit sonnante et trébuchante. La stratégie salariale poussée au sommum aboutit à un Ahmed Daddah, installé confortablement dans un fauteuil de leader et récusant l'offre d'un portefeuille ministériel de peur d'une indigestion.

Cette stratégie salariale force l'UFP, malmenée lors des dernières élections présidentielles de mars 2007, à accepter l'offre incondionnelle de faire partie du gouvernement sans consulter les structures centrales du parti. De même cette stratégie salariale revéle le visage du militantisme islamique modéré en Mauritanie. Un islamisme prêt à s'allier avec Daddah ou avec Sidi pourvu que cette alliance soit matériellement compétitive. Quant à l'AJD/MR, elle a certes refusé l'offre gouvernementale mais que va t-elle faire désormais?

Continuer à dénoncer, à faire des visites aux camps de refugiés? Attention à ne pas se transformer en une ONG de bonne volonté, militante ardente de l'intérêt général et des droits de l'homme. Ce parti qui mérite d'être encouragé n'est plus depuis quelques temps dans le champ politique mais bien et de plus en plus dans l'humanitaire. Il faut à M. Sarr un repositionnement fort dans l'implantation politique à travers tout le pays. A sa décharge, nous dirons qu'il est dans l'humanitaire par la force des choses, du fait de l'absence des relais, à l'heure où d'autres leaders politiques s'enfoncent dans l'alimentaire.

Source: mauriweb
(M)