Liste de liens

Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Mauritanie/Droits de l’homme : Haratin, esclave par ascendance


Mauritanie/Droits de l’homme : Haratin, esclave par ascendance
Il s’était échappé de Haddad, une petite localité située à 60 km de Kaédi (capitale de la wilaya – région – du Gorgol, dans le Sud mauritanien). Par ce geste, ce défi, M’Bareck (un garçon de 16 ans) venait de se libérer des chaines de l’esclavage. Un phénomène encore persistant dans la société Mauritanienne.
Voilà, en résumé, l’histoire de M’Bareck, telle que racontée par l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), une organisation de droits de l’homme à l’avant-garde de la lutte contre l’esclavage : «En 1997, un garçon du nom de M'Bareck, âgé de 16 ans, prend la fuite de chez ses maîtres, la famille Ethmane, du village de Haddad, 60 km à l'Est de Kaédi. M'Bareck s'échappe des affres de l'esclavage arabo-berbère; il laisse, derrière lui, sa mère Ghroumaniya, ses frères Sleylmou et Merba. Il se réfugie alors chez Alioune Ould Manza, à l’époque député de la ville de Kaédi, membre du parti-Etat (PRDS) de l'ex-dictateur Maawiya Ould Sid'Ahmed. L’élu est issu de la communauté Hratin, esclaves et anciens esclaves de Mauritanie. Sa maison est connue pour servir de lieu de refuge aux captifs fugitifs dans cette région Sud de la Mauritanie. M’Bareck vivait chez Oul Manza depuis lors».
3 ans après, Ghroumaniya, la mère de M’Bareck suit l’exemple de son fils. Elle s’enfuit, cherchant dans cette cavale la liberté d’échapper à la servitude. Mais cette liberté pour Ghroumaniya, femme infirme (elle est muette), sera de courte durée. Poursuivie par ses maîtres, les Ehel Ethmane, elle sera vite retrouvée et, dans une démarche habituelle et relevant d’un vieux mécanisme d’impunité, les autorités judiciaires de la région décident de la remettre à ses maîtres au prétexte que ces derniers seraient ses meilleurs tuteurs, au grand dam des droits-de-l’hommistes mauritaniens qui n’ont cesse de dénoncer le comportement condamnable de l’administration très encline à trancher, en pareil cas, en faveur du plus fort.

En tout cas, pour l’Ong IRA, présidée par Monsieur Biram Ould Dah Ould Abeid, lui-même issu de la communauté hratin, la lutte ne fait que commencer et le chemin de la liberté pour les esclaves reste encore long et parsemé d’embûches, «les esclavagistes étant soutenus par les pouvoirs politique et judiciaire», selon lui. Et d’ajouter que «Le samedi, 1er mai 2010, un groupe de personnes à la recherche du bois mort dans la brousse de Kaédi, trouvent un garçon de 28 ans, Laghdhaf, fils de Ghroumaniya, avec des habits loqueteux et dans un état psychologique lamentable. Il leur apprend avoir fui les maltraitances infligées par ses maîtres, les Ehl Ethmane. Il cherche à atteindre Kaédi. Les porteurs de bois ramènent le fuyard jusqu'à la ville et l'introduisent chez Alioune Ould Manza». L’ex-député Ould Manza, excédé par ces cas répétitifs d’esclavage, saisit les autorités. Ensemble, les autorités, le député et le fugitif se rendent sur les lieux (Roubeina), une petite localité située non loin de Haddad. Selon l’Ong IRA, les missionnaires constateront sur place que «le maître a séparé la femme esclave de sa progéniture en dispersant les enfants dans différents foyers des maitres». A la question «Payez-vous ces gens?» posée par le hakem (préfet), les maîtres ont répondu par la négative, faisant comprendre à l’autorité que les esclaves possédaient 30 têtes de moutons et un dromadaire. Les autorités confisqueront le bétail et les esclavages mais aucune action judiciaire ne sera intentée contre les maîtres…

Ghroumaniya et ses enfants constituent un cas d’esclavage parmi tant d’autres que l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), a dénoncé et tenté de libérer des chaînes de servitude. Ce qui vaut à cette Ong l’ire des pouvoirs publics(confiscation du passeport de son président, son limogeage en guise de représailles de son poste de conseiller à la CNDH, l’interdiction de IRA en Mauritanie…) très peu enthousiastes à prendre le taureau par les cornes et affronter, une bonne fois pour toutes, cet odieux phénomène moyenâgeux toujours d’actualité en Mauritanie, un Etat qui se veut de droit.
A coté de l’esclavage dont la persistance hypothèque le développement du pays et met dangereusement en péril la paix civile, chemine un autre phénomène non moins handicapant : celui des castes, une hiérarchisation sociale qui traverse toute la société mauritanienne (toutes composantes confondues). Cette hiérarchisation se définit par la division de la société en classes où certains individus sont considérés plus nobles, donc plus importants, que d’autres dans la vie en communauté. Ces tares, malheureusement encore très vivaces dans le pays, constituent aujourd’hui un obstacle de taille à la marche de la Mauritanie vers un avenir meilleur, la construction d’un Etat moderne, civilisé, respectueux de ses propres lois et en phase avec ses engagements internationaux.
Pour rappel, la Mauritanie a abolit l’esclavage en 1981; une loi réprimant la traite des personnes a vu le jour en 2005 et une autre réprimant le crime d’esclavage a été promulguée en 2007. Mais tout cet arsenal juridique novateur n’a pas encore eu d’effet probant sur cet autre visage de la Mauritanie, montrant combien le fossé est grand entre le formalisme des textes et la réalité sur le terrain.

Seydi Moussa CAMARA
La Nouvelle Expression N° 99

via ocvidh.fr
Vendredi 24 Septembre 2010 - 18:36
Vendredi 24 Septembre 2010 - 18:38
INFOS AVOMM
Accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte


Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 600