Selon plusieurs témoignages dans le Ferlo, cet art regorge de « vertus thérapeutiques ». Se tatouer la gencive permettait, par le saignement, d’enlever le « mauvais sang ». D’après Mamoudou Sow, notable à Billy Fafabés, le tatouage améliore la santé de la bouche, notamment les dents. Selon lui, elle permet de débarrasser le sang mort de la bouche et des lèvres. C’est pourquoi, dit-il, il est fréquent de voir même des hommes se faire tatouer les lèvres du fait d’une saignée persistante sur cette membrane. Sow en est une parfaite illustration. Son tatouage sur sa lèvre inférieure est transparent. Il l’a fait, il y a si longtemps, à cause d’une saignée sur sa lèvre inférieure. Il a donc fini par se faire tatouer. La blessure s’est cicatrisée rapidement. M. Sow ne doute point qu’au-delà de l’aspect identitaire, le tatouage renferme des « vertus thérapeutiques ». Son ami Ibra Sow le confirme. Outre l’esthétique voire la beauté, il croit savoir que les femmes qui se tatouent la bouche, sont moins exposées au mal de dents.
Les instruments utilisés pour tatouer
Si le tatouage a traversé les siècles, cette opération, très douloureuse, requiert beaucoup de courage. Pour se faire tatouer, les femmes font parfois preuve d’une intrépidité incroyable. Habituées à supporter les coups d’aiguilles, qui pénètrent avec une vitesse incroyable la peau, les gencives, elles endurent, sans anesthésie, encore moins le moindre palliatif, pour atténuer la douleur. Ni pleur ni expression de souffrance ne sont admis ; ce qui rend ses parents fiers d’elle. Jadis, lors des séances de tatouage, des chansons d’encouragement étaient psalmodiées pour redonner du courage à l’initiée. Mais aujourd’hui, ce côté folklorique a presque disparu. Le tatouage traditionnel se fait par des outils qui varient selon les cultures, mais impliquent généralement des techniques manuelles et des matériaux naturels. Selon Mariam Sow, les outils couramment utilisés incluent des aiguilles et des instruments pour inciser la peau. « Chaque cliente apporte ses propres aiguilles. À défaut, la tatoueuse les fournit après la stérilisation au bout d’un processus très complexe », explique-t-elle. L’encre est, selon la tatoueuse, un mélange de l’huile, de charbon, ou d’autres substances organiques, etc. À la fin, elle jette à la poubelle les aiguilles déjà utilisées. Certaines filles se guérissent au bout de trois jours, ou d’une semaine ou au plus tard deux semaines, selon la tatoueuse Mariame Sow. Avant de commencer l’exercice, nous apprend-on, la tatoueuse récite parfois des prières pour conjurer le mauvais sort et pour un bon déroulement de l’opération.
Par Samba Oumar FALL, Souleymane Diam SY (textes) et Mbacké BA (photos)
Source : Le Soleil (Sénégal)
Les instruments utilisés pour tatouer
Si le tatouage a traversé les siècles, cette opération, très douloureuse, requiert beaucoup de courage. Pour se faire tatouer, les femmes font parfois preuve d’une intrépidité incroyable. Habituées à supporter les coups d’aiguilles, qui pénètrent avec une vitesse incroyable la peau, les gencives, elles endurent, sans anesthésie, encore moins le moindre palliatif, pour atténuer la douleur. Ni pleur ni expression de souffrance ne sont admis ; ce qui rend ses parents fiers d’elle. Jadis, lors des séances de tatouage, des chansons d’encouragement étaient psalmodiées pour redonner du courage à l’initiée. Mais aujourd’hui, ce côté folklorique a presque disparu. Le tatouage traditionnel se fait par des outils qui varient selon les cultures, mais impliquent généralement des techniques manuelles et des matériaux naturels. Selon Mariam Sow, les outils couramment utilisés incluent des aiguilles et des instruments pour inciser la peau. « Chaque cliente apporte ses propres aiguilles. À défaut, la tatoueuse les fournit après la stérilisation au bout d’un processus très complexe », explique-t-elle. L’encre est, selon la tatoueuse, un mélange de l’huile, de charbon, ou d’autres substances organiques, etc. À la fin, elle jette à la poubelle les aiguilles déjà utilisées. Certaines filles se guérissent au bout de trois jours, ou d’une semaine ou au plus tard deux semaines, selon la tatoueuse Mariame Sow. Avant de commencer l’exercice, nous apprend-on, la tatoueuse récite parfois des prières pour conjurer le mauvais sort et pour un bon déroulement de l’opération.
Par Samba Oumar FALL, Souleymane Diam SY (textes) et Mbacké BA (photos)
Source : Le Soleil (Sénégal)