A l'approche de la Tabaski, le gouverneur de Bamako interdit les ventes improvisées de bétail, ou "garbal", dans la capitale du Mali.
Au Mali, pas de marchés à bétail dans les rues de la capitale Bamako.
A quelques jours de la fête de Tabaski, qui consacre l'immolation du mouton en hommage au sacrifice d'Abraham, le gouverneur du district de Bamako a interdit, la semaine dernière, les points de vente improvisés de moutons, autrement appelés garbal. D'habitude, en cette période, les vendeurs de bétail se rapprochent des clients à qui ils proposent les animaux sur des stands occasionnels. Mais la décision du gouverneur est mal accueillie par les vendeurs.
Incompréhension des vendeurs
Depuis plusieurs années, Ousmane, éleveur, quitte sa région natale de Ségou, dans le centre du pays, pour vendre ses moutons à Bamako à la veille de la Tabaski. Pour lui, l'objectif est de rapprocher ses bêtes des clients en vue de les écouler plus facilement.
Mais Ousmane affirme ne pas comprendre la décision du gouvernorat du district de Bamako autour de l'interdiction des points de vente improvisés :
"Nous avons nos propres marchés à bétail dans nos localités. Aujourd'hui, si quelqu'un a besoin de moutons ici à Bamako, on pourrait lui apporter l'animal jusqu'à son domicile. Cela devrait être un soulagement à mon avis. Cela fait mal de savoir que le Mali est un pays d'élevage et d'agriculture par excellence, et de constater en même temps que les animaux se font rares au moment des fêtes religieuses."
Plusieurs marchés fermés
Cette mesure d'interdiction des points de vente improvisés des moutons s'ajoute à la fermeture de plusieurs marchés à bétail du district de Bamako depuis bientôt neuf mois. Ici, les attaques terroristes qui ont visé différents sites militaires de la capitale malienne le 17 septembre 2024 sont dans tous les esprits.
De sources sécuritaires, le commerce du bétail serait l'un des moyens pour les groupes armés terroristes de regagner Bamako afin d'y planifier des attaques.
Toutefois, l'argument sécuritaire ne convainc pas Ismaïla, qui estime que la mesure d'interdiction des points de vente improvisés constitue une double peine pour les vendeurs de bétail :"Moi, je crois qu'il est nettement mieux pour nous de venir écouler nos animaux que d'aller voir ailleurs. Mais maintenant, avec le durcissement de nos conditions, nous sommes nombreux ici à envisager de nous diriger désormais vers les pays voisins", estime Ousmane.
Pertes financières
Oumar, un autre éleveur venu du centre du pays, se dit déçu par la décision du gouverneur du district.
"Ce qui nous reste maintenant, c'est de retourner dans nos villages avec nos moutons, déplore-t-il. Autrement, nous n'avons nulle part où aller ici à Bamako. Nous ne sommes là que pour vendre nos animaux durant cette période. Moi, personnellement, je ne sais vraiment pas où aller avec mes moutons."
En cette veille de la fête du mouton, les autorités de transition sont en alerte maximale. Le dispositif sécuritaire a ainsi été renforcé au niveau de plusieurs points stratégiques de la capitale.
Mahamadou Kane
Source : Deutsche Welle (Allemagne)
Au Mali, pas de marchés à bétail dans les rues de la capitale Bamako.
A quelques jours de la fête de Tabaski, qui consacre l'immolation du mouton en hommage au sacrifice d'Abraham, le gouverneur du district de Bamako a interdit, la semaine dernière, les points de vente improvisés de moutons, autrement appelés garbal. D'habitude, en cette période, les vendeurs de bétail se rapprochent des clients à qui ils proposent les animaux sur des stands occasionnels. Mais la décision du gouverneur est mal accueillie par les vendeurs.
Incompréhension des vendeurs
Depuis plusieurs années, Ousmane, éleveur, quitte sa région natale de Ségou, dans le centre du pays, pour vendre ses moutons à Bamako à la veille de la Tabaski. Pour lui, l'objectif est de rapprocher ses bêtes des clients en vue de les écouler plus facilement.
Mais Ousmane affirme ne pas comprendre la décision du gouvernorat du district de Bamako autour de l'interdiction des points de vente improvisés :
"Nous avons nos propres marchés à bétail dans nos localités. Aujourd'hui, si quelqu'un a besoin de moutons ici à Bamako, on pourrait lui apporter l'animal jusqu'à son domicile. Cela devrait être un soulagement à mon avis. Cela fait mal de savoir que le Mali est un pays d'élevage et d'agriculture par excellence, et de constater en même temps que les animaux se font rares au moment des fêtes religieuses."
Plusieurs marchés fermés
Cette mesure d'interdiction des points de vente improvisés des moutons s'ajoute à la fermeture de plusieurs marchés à bétail du district de Bamako depuis bientôt neuf mois. Ici, les attaques terroristes qui ont visé différents sites militaires de la capitale malienne le 17 septembre 2024 sont dans tous les esprits.
De sources sécuritaires, le commerce du bétail serait l'un des moyens pour les groupes armés terroristes de regagner Bamako afin d'y planifier des attaques.
Toutefois, l'argument sécuritaire ne convainc pas Ismaïla, qui estime que la mesure d'interdiction des points de vente improvisés constitue une double peine pour les vendeurs de bétail :"Moi, je crois qu'il est nettement mieux pour nous de venir écouler nos animaux que d'aller voir ailleurs. Mais maintenant, avec le durcissement de nos conditions, nous sommes nombreux ici à envisager de nous diriger désormais vers les pays voisins", estime Ousmane.
Pertes financières
Oumar, un autre éleveur venu du centre du pays, se dit déçu par la décision du gouverneur du district.
"Ce qui nous reste maintenant, c'est de retourner dans nos villages avec nos moutons, déplore-t-il. Autrement, nous n'avons nulle part où aller ici à Bamako. Nous ne sommes là que pour vendre nos animaux durant cette période. Moi, personnellement, je ne sais vraiment pas où aller avec mes moutons."
En cette veille de la fête du mouton, les autorités de transition sont en alerte maximale. Le dispositif sécuritaire a ainsi été renforcé au niveau de plusieurs points stratégiques de la capitale.
Mahamadou Kane
Source : Deutsche Welle (Allemagne)