En cette période poste électorale où le conseil constitutionnel mauritanien vient de proclamer les résultats de l’élection du 18 Juillet donnant Mohamed Abdel Aziz vainqueur avec 52,47% des voix, nous notons une certaine réserve de la communauté internationale par rapport à la fiabilité du scrutin.
Cette réserve se traduit au niveau de l’Union Européenne par le non dégel de la coopération entre cette institution et notre pays, nous privant ainsi d’une enveloppe de quelques 156 millions d’Euros au titre du 10ème FED. Si ces institutions ont la souveraineté de prendre les décisions qu’elles considèrent appropriées, elles ont droit aussi à être éclairées sur ce qui s’est passé.
Un tel éclairage, venant d’un partisan direct du vainqueur peut être qualifié de partial, mais venant d’un acteur majeur de la politique mauritanienne avec un ancrage continu dans l’opposition démocratique de 1991 jusqu’à ce jour post-électoral, revêt une certaine objectivité du fait que celui qui parle n’attend rien du vainqueur. Je suis de l’AJD/MR et c’est à partir de ce lieu que je m’adresse à vous.
La meilleure façon de se prononcer sur les conditions de transparence du scrutin est justement de prendre en charge les principaux arguments développés par les candidats qui ont déposé sans succès des recours auprès du conseil constitutionnel notamment la fraude chimique et ou électronique. C’est vrai que nous sommes dans l’ère des nouvelles technologies de l’information et de la communication et des possibilités infinies de maniement des produits chimiques mais le problème qui se pose ici est avant tout celui de la difficulté de conceptualisation de ces notions avant leur réalisation dans le fichier électoral ou dans les bulletins de vote.
Le sous- développement technologique et même chimique de la Mauritanie interdisent de penser à ces notions dont la teneur en complexité sur le plan de la représentation mentale rend ces notions difficilement envisageables dans la réalité. L’autre argument est que le parti auquel j’appartiens a déployé ses représentants ( des centaines de personnes) dans les bureaux de vote mais aucun de ces représentants ne nous a rapporté une anomalie qui ressemble à une fraude. Néanmoins, nous avons enregistré des imperfections mineures qui ont touché quelques uns de nos électeurs comme la non apparition sur les listes électorales de quelques électeurs régulièrement inscrits et disposant d’un reçu, le non enregistrement sur le fichier électoral de certains parmi ceux qui se sont inscrits après le 6 Juin.
Nous avons ouvert un registre le jour du vote pour enregistrer tous ces cas mais nous n’avons pas enregistré plus d’une quarantaine de personnes et vous comprenez pourquoi à L’AJD/ MR, nous n’avons pas déposé de recours .Si nous n’avons pas déposé de recours, ce n’est pas parce que nous avons une quelconque sympathie pour le vainqueur ou que nous sommes en connivence avec lui, mais c’est parce que simplement nous n’avons pas en notre possession de faits irréguliers suffisamment consistants pour justifier un recours. Si notre parti avait rassemblé des preuves consistantes d’une fraude de nature à changer les résultats, ce ne sont certainement pas les beaux yeux du Général vainqueur encore moins une volonté délibérée de notre part d’enfoncer nos partenaires de l'opposition de toujours qui nous amèneraient à dissimuler ces preuves.
Le fait est que les preuves de la fraude comme en atteste le conseil constitutionnel n’existent pas et ce qui n’existe pas n’existe pas un point c’est tout. On peut s’en offusquer, en être vexé, mais là, nous avons affaire à un jugement de réalité et non à un jugement de valeur. Si le principe de réalité nous recommande d’appeler un chat, un chat, alors ce même principe voudrait que , devant l’impossibilité de fournir les preuves d’une justification rationnelle de la fraude électorale, l’on lève toutes les réserves que l’on pouvait avoir par rapport à l’élection de Aziz et qu’on le prenne pour celui que le peuple mauritanien dans sa majorité a effectivement élu au suffrage universel dans les conditions de transparence requises.
Ce fait étant conforme aux exigences et à l’éthique de cette communauté, nous ne comprenons absolument pas toute autre attitude de sa part à moins qu’elle ne soit dictée par des considérations autres que ce qu’on peut loger dans ce qu'on peut appeler une situation de démocratie normale. Si l’élection de Aziz au premier tour avec 52, 47% des suffrages a surpris plus d’un, il y a pourtant parmi nous des observateurs avisés qui, en se fondant sur des facteurs objectifs et non sur la fraude ou les irrégularités, avaient prédit cette victoire et ce score (52%), ils nous l’ont dit et répétés plusieurs fois dans nos réunions bien avant le scrutin. Si cette élection a surpris, ce n’est certainement pas ceux qui étaient dans nos cercles de réflexion .
C’est dire simplement que cette victoire s’explique par des faits objectifs et rationnels que n’importe qui peut comprendre:
1°/ L’esprit général qui prévaut en Mauritanie au niveau des citoyens, c’est qu’il faut voter là où se trouve le pouvoir pour se sécuriser au pire des cas ou au mieux bénéficier de ses avantages. Ahmed Ould Daddah connaît parfaitement cette réalité et tout le combat qu’il a mené pour s’opposer à la candidature des militaires en exercice à la date du 6 Août s’inscrit dans ce cadre.
2°/ Aziz est celui qui a débarassé la Mauritanie de Ould Taya, ce dictateur sanguinaire.
3°/ Pendant les quelques huit mois qu’il s’est retrouvé à la tête du pays, il a pu créer un mouvement de changement autour de lui par une politique dirigée vers l’allègement de la souffrance des couches défavorisées par la distribution gratuite de produits de toutes sortes et la réduction des prix des denrées de base, de l’énergie, des soins de santé etc et ce sont ces couches défavorisées qui élisent le président parce qu’elles constituent la majorité du peuple.
3° / Il a mené une campagne électorale continue pendant 3 mois avec les moyens qu’il faut en faisant du porte à porte au niveau des villages mauritaniens et même des hameaux les plus insignifiants..
4°/ Il est animé de la volonté de mettre hors d’état de nuire tous ceux qui ont spolié l’Etat pendant tout le règne de l’ancien dictateur qu’il appelle les Roumouz Al Façad ;
5°/ Il a reconnu le passif humanitaire légué par Maouya et a consolidé en améliorant les conditions du retour des déportés et a commencé à régler les problème des assassinats extrajudiciaires des militaires négro- africains sous Ould Taya.
6°/ Il est soutenu par la majorité des parlementaires des maires et des hauts cadres de l’administration qui ont des électeurs à eux. C’est la conjugaison de ces facteurs objectifs entre autres facteurs également objectifs qui expliquent la victoire de Aziz qui est une victoire de la démocratie mauritanienne. C’est fort de toutes ces considérations qui prennent en compte la situation réelle de l’élection du 18 Juillet et non les intérêts du gagnant que nous appelons la communauté Internationale à revoir sa position en mettant en œuvre tous les volets de la coopération entre ses institutions et notre pays .
La communauté européenne doit lever le gel des 156 millions d’Euros pour permettre aux nouvelles autorités du pays de mettre en place les nouveaux chantiers du développement de notre pays dans la paix sociale et pour l’amélioration des conditions de vie de nos populations .Si c’est le coup d’Etat qui servait de justification au gel de la coopération de l’Union Européenne, aujourd’hui, nous sommes dans une situation de dépassement de la crise engendrée par ce putsch par les accords de Dakar et l’élection au suffrage universel d’un Président de la République dans les conditions de transparence requises. A l’intérieur de ce nouveau cadre, il n’y pas de place pour les sanctions de quelque nature que ce soient .
Nouakchott le 26 Juillet 2009.
Alpha Thierno Baba Diallo
Professeur au Département de Philosophie
Université de Nouakchott.
e- mail : adiallo@mr.refer.org
Tel : 630 31 66.
via cridem.org
Cette réserve se traduit au niveau de l’Union Européenne par le non dégel de la coopération entre cette institution et notre pays, nous privant ainsi d’une enveloppe de quelques 156 millions d’Euros au titre du 10ème FED. Si ces institutions ont la souveraineté de prendre les décisions qu’elles considèrent appropriées, elles ont droit aussi à être éclairées sur ce qui s’est passé.
Un tel éclairage, venant d’un partisan direct du vainqueur peut être qualifié de partial, mais venant d’un acteur majeur de la politique mauritanienne avec un ancrage continu dans l’opposition démocratique de 1991 jusqu’à ce jour post-électoral, revêt une certaine objectivité du fait que celui qui parle n’attend rien du vainqueur. Je suis de l’AJD/MR et c’est à partir de ce lieu que je m’adresse à vous.
La meilleure façon de se prononcer sur les conditions de transparence du scrutin est justement de prendre en charge les principaux arguments développés par les candidats qui ont déposé sans succès des recours auprès du conseil constitutionnel notamment la fraude chimique et ou électronique. C’est vrai que nous sommes dans l’ère des nouvelles technologies de l’information et de la communication et des possibilités infinies de maniement des produits chimiques mais le problème qui se pose ici est avant tout celui de la difficulté de conceptualisation de ces notions avant leur réalisation dans le fichier électoral ou dans les bulletins de vote.
Le sous- développement technologique et même chimique de la Mauritanie interdisent de penser à ces notions dont la teneur en complexité sur le plan de la représentation mentale rend ces notions difficilement envisageables dans la réalité. L’autre argument est que le parti auquel j’appartiens a déployé ses représentants ( des centaines de personnes) dans les bureaux de vote mais aucun de ces représentants ne nous a rapporté une anomalie qui ressemble à une fraude. Néanmoins, nous avons enregistré des imperfections mineures qui ont touché quelques uns de nos électeurs comme la non apparition sur les listes électorales de quelques électeurs régulièrement inscrits et disposant d’un reçu, le non enregistrement sur le fichier électoral de certains parmi ceux qui se sont inscrits après le 6 Juin.
Nous avons ouvert un registre le jour du vote pour enregistrer tous ces cas mais nous n’avons pas enregistré plus d’une quarantaine de personnes et vous comprenez pourquoi à L’AJD/ MR, nous n’avons pas déposé de recours .Si nous n’avons pas déposé de recours, ce n’est pas parce que nous avons une quelconque sympathie pour le vainqueur ou que nous sommes en connivence avec lui, mais c’est parce que simplement nous n’avons pas en notre possession de faits irréguliers suffisamment consistants pour justifier un recours. Si notre parti avait rassemblé des preuves consistantes d’une fraude de nature à changer les résultats, ce ne sont certainement pas les beaux yeux du Général vainqueur encore moins une volonté délibérée de notre part d’enfoncer nos partenaires de l'opposition de toujours qui nous amèneraient à dissimuler ces preuves.
Le fait est que les preuves de la fraude comme en atteste le conseil constitutionnel n’existent pas et ce qui n’existe pas n’existe pas un point c’est tout. On peut s’en offusquer, en être vexé, mais là, nous avons affaire à un jugement de réalité et non à un jugement de valeur. Si le principe de réalité nous recommande d’appeler un chat, un chat, alors ce même principe voudrait que , devant l’impossibilité de fournir les preuves d’une justification rationnelle de la fraude électorale, l’on lève toutes les réserves que l’on pouvait avoir par rapport à l’élection de Aziz et qu’on le prenne pour celui que le peuple mauritanien dans sa majorité a effectivement élu au suffrage universel dans les conditions de transparence requises.
Ce fait étant conforme aux exigences et à l’éthique de cette communauté, nous ne comprenons absolument pas toute autre attitude de sa part à moins qu’elle ne soit dictée par des considérations autres que ce qu’on peut loger dans ce qu'on peut appeler une situation de démocratie normale. Si l’élection de Aziz au premier tour avec 52, 47% des suffrages a surpris plus d’un, il y a pourtant parmi nous des observateurs avisés qui, en se fondant sur des facteurs objectifs et non sur la fraude ou les irrégularités, avaient prédit cette victoire et ce score (52%), ils nous l’ont dit et répétés plusieurs fois dans nos réunions bien avant le scrutin. Si cette élection a surpris, ce n’est certainement pas ceux qui étaient dans nos cercles de réflexion .
C’est dire simplement que cette victoire s’explique par des faits objectifs et rationnels que n’importe qui peut comprendre:
1°/ L’esprit général qui prévaut en Mauritanie au niveau des citoyens, c’est qu’il faut voter là où se trouve le pouvoir pour se sécuriser au pire des cas ou au mieux bénéficier de ses avantages. Ahmed Ould Daddah connaît parfaitement cette réalité et tout le combat qu’il a mené pour s’opposer à la candidature des militaires en exercice à la date du 6 Août s’inscrit dans ce cadre.
2°/ Aziz est celui qui a débarassé la Mauritanie de Ould Taya, ce dictateur sanguinaire.
3°/ Pendant les quelques huit mois qu’il s’est retrouvé à la tête du pays, il a pu créer un mouvement de changement autour de lui par une politique dirigée vers l’allègement de la souffrance des couches défavorisées par la distribution gratuite de produits de toutes sortes et la réduction des prix des denrées de base, de l’énergie, des soins de santé etc et ce sont ces couches défavorisées qui élisent le président parce qu’elles constituent la majorité du peuple.
3° / Il a mené une campagne électorale continue pendant 3 mois avec les moyens qu’il faut en faisant du porte à porte au niveau des villages mauritaniens et même des hameaux les plus insignifiants..
4°/ Il est animé de la volonté de mettre hors d’état de nuire tous ceux qui ont spolié l’Etat pendant tout le règne de l’ancien dictateur qu’il appelle les Roumouz Al Façad ;
5°/ Il a reconnu le passif humanitaire légué par Maouya et a consolidé en améliorant les conditions du retour des déportés et a commencé à régler les problème des assassinats extrajudiciaires des militaires négro- africains sous Ould Taya.
6°/ Il est soutenu par la majorité des parlementaires des maires et des hauts cadres de l’administration qui ont des électeurs à eux. C’est la conjugaison de ces facteurs objectifs entre autres facteurs également objectifs qui expliquent la victoire de Aziz qui est une victoire de la démocratie mauritanienne. C’est fort de toutes ces considérations qui prennent en compte la situation réelle de l’élection du 18 Juillet et non les intérêts du gagnant que nous appelons la communauté Internationale à revoir sa position en mettant en œuvre tous les volets de la coopération entre ses institutions et notre pays .
La communauté européenne doit lever le gel des 156 millions d’Euros pour permettre aux nouvelles autorités du pays de mettre en place les nouveaux chantiers du développement de notre pays dans la paix sociale et pour l’amélioration des conditions de vie de nos populations .Si c’est le coup d’Etat qui servait de justification au gel de la coopération de l’Union Européenne, aujourd’hui, nous sommes dans une situation de dépassement de la crise engendrée par ce putsch par les accords de Dakar et l’élection au suffrage universel d’un Président de la République dans les conditions de transparence requises. A l’intérieur de ce nouveau cadre, il n’y pas de place pour les sanctions de quelque nature que ce soient .
Nouakchott le 26 Juillet 2009.
Alpha Thierno Baba Diallo
Professeur au Département de Philosophie
Université de Nouakchott.
e- mail : adiallo@mr.refer.org
Tel : 630 31 66.
via cridem.org