![Conscience & Résistance : Matériaux pour une solution sans humiliation Conscience & Résistance : Matériaux pour une solution sans humiliation](https://www.avomm.com/photo/art/default/1027119-1291589.jpg?v=1289452598)
Depuis le coup d’état pacifique du 6 août 2008, la Mauritanie s’enfonce dans l’impasse et l’isolement. Il lui faut en sortir, rapidement, sous peine de précipiter sa ruine.
Le blocage.
Les missions internationales de bons offices se soldent, toutes, par l’échec. A l’intérieur de nos frontières, les partisans du Président détenu et ceux de la junte se murent dans l’intransigeance du maximalisme. La communauté internationale n’ayant perçu aucun signe de détente de la part du Haut Conseil d’Etat (HCE), s’achemine vers des sanctions, à la fois contre les instigateurs du putsch et l’ensemble du pays. Le HCE sous-estime la portée de la pression et mise sur son érosion.
Quoique averties par nos soins dès les premières heures de l’éviction de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi, les nouvelles autorités n’entendent offrir aucune concession probante au reste du monde ; en dépit des conseils réitérés, les dirigeants du moment refusent de consentir, à l’endroit de leurs compatriotes, des indications claires sur la durée de la transition et l’inéligibilité des militaires en activité au 6 août 2008 ;
or, sans la satisfaction préalable de ces conditions, le moindre consensus ne serait concluant, du fait même que les forces armées s’installent, de facto, dans l’exercice durable du pouvoir. Une élection, dans un tel environnement, tournerait à l’avantage du détenteur du monopole de la coercition.
Le risque
La plupart des symboles vivants de la gabegie se partagent entre les deux camps mais leur solidarité entretenue sous la dictature de Ould Taya, les ressouderait, fatalement autour du vainqueur de l’épreuve de force en cours. La domination ethnique continuerait à se reproduire, dans l’impunité du crime et la connivence au pillage du bien public. La Mauritanie finirait par s’y dissoudre, comme l’illustre la dégradation constante de ses équilibres en 26 années de régime militaire et 15 mois d’intermède civil.
A force d’éviter la rupture et de privilégier la manie du compromis et des bricolages de paix dans l’injustice, voici le pays, divisé, livré à l’empire des armes, en train de défi er le monde au prétexte d’une spécificité qui exonère de la faute, d’où licence à sévir chez soi.
La perspective
A l’instant où la détermination des nations libres se confirme par la mise en œuvre graduée de sanctions que nous annoncions au lendemain du putsch, Conscience et Résistance clarifie sa position et délimite le cadre de la sortie de crise ; CR :
1/ Rappelle la supériorité éthique de la justice à la patrie ; en vertu du primat de l’équité sur l’identité, l’immixtion diplomatique constitue un surcroît de garantie dissuasive aux tentatives de règlement de la crise par la non-violence ; pour les populations civiles et contre la contrainte par un Etat désormais privatisé, le recours à l’universalisme relève de la prévention de la tyrannie.
2/ Met en garde contre le rétablissement du Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi dans la plénitude de ses prérogatives et de son mandat ; en dépit de sa légitimité formelle, l’option comporte la certitude de règlements de comptes au profit des milieux les plus corrompus, notamment les auteurs et complices du transit des stupéfiants et de la dérive mercantile dans l’appareil de justice; la restauration du susdit accentuerait la discorde sanglante parmi le commandement des forces armées et de sécurité ;
3/ Confirme le danger, y compris au-delà des frontières, de s’accommoder du renversement d’un Président élu. Aussi la neutralisation du Haut Conseil d’Etat passe-t-elle par le démantèlement du Bataillon de Sécurité Présidentielle et l’interdiction, aux membres de la junte, de toute faculté de se porter candidats aux futurs scrutins.
4/ Exhorte l’ensemble des acteurs du contentieux, à placer au centre d’un éventuel compromis, la supervision de toute élection par la communauté internationale.
Au-delà de ces quatre lignes rouges, Conscience et Résistance apporterait ses concours et assistance à toute formule d’entente susceptible de brider la vitesse de délitement de la communauté de destin.
Conscience et Résistance
Le 4 septembre 2008
Le blocage.
Les missions internationales de bons offices se soldent, toutes, par l’échec. A l’intérieur de nos frontières, les partisans du Président détenu et ceux de la junte se murent dans l’intransigeance du maximalisme. La communauté internationale n’ayant perçu aucun signe de détente de la part du Haut Conseil d’Etat (HCE), s’achemine vers des sanctions, à la fois contre les instigateurs du putsch et l’ensemble du pays. Le HCE sous-estime la portée de la pression et mise sur son érosion.
Quoique averties par nos soins dès les premières heures de l’éviction de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi, les nouvelles autorités n’entendent offrir aucune concession probante au reste du monde ; en dépit des conseils réitérés, les dirigeants du moment refusent de consentir, à l’endroit de leurs compatriotes, des indications claires sur la durée de la transition et l’inéligibilité des militaires en activité au 6 août 2008 ;
or, sans la satisfaction préalable de ces conditions, le moindre consensus ne serait concluant, du fait même que les forces armées s’installent, de facto, dans l’exercice durable du pouvoir. Une élection, dans un tel environnement, tournerait à l’avantage du détenteur du monopole de la coercition.
Le risque
La plupart des symboles vivants de la gabegie se partagent entre les deux camps mais leur solidarité entretenue sous la dictature de Ould Taya, les ressouderait, fatalement autour du vainqueur de l’épreuve de force en cours. La domination ethnique continuerait à se reproduire, dans l’impunité du crime et la connivence au pillage du bien public. La Mauritanie finirait par s’y dissoudre, comme l’illustre la dégradation constante de ses équilibres en 26 années de régime militaire et 15 mois d’intermède civil.
A force d’éviter la rupture et de privilégier la manie du compromis et des bricolages de paix dans l’injustice, voici le pays, divisé, livré à l’empire des armes, en train de défi er le monde au prétexte d’une spécificité qui exonère de la faute, d’où licence à sévir chez soi.
La perspective
A l’instant où la détermination des nations libres se confirme par la mise en œuvre graduée de sanctions que nous annoncions au lendemain du putsch, Conscience et Résistance clarifie sa position et délimite le cadre de la sortie de crise ; CR :
1/ Rappelle la supériorité éthique de la justice à la patrie ; en vertu du primat de l’équité sur l’identité, l’immixtion diplomatique constitue un surcroît de garantie dissuasive aux tentatives de règlement de la crise par la non-violence ; pour les populations civiles et contre la contrainte par un Etat désormais privatisé, le recours à l’universalisme relève de la prévention de la tyrannie.
2/ Met en garde contre le rétablissement du Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi dans la plénitude de ses prérogatives et de son mandat ; en dépit de sa légitimité formelle, l’option comporte la certitude de règlements de comptes au profit des milieux les plus corrompus, notamment les auteurs et complices du transit des stupéfiants et de la dérive mercantile dans l’appareil de justice; la restauration du susdit accentuerait la discorde sanglante parmi le commandement des forces armées et de sécurité ;
3/ Confirme le danger, y compris au-delà des frontières, de s’accommoder du renversement d’un Président élu. Aussi la neutralisation du Haut Conseil d’Etat passe-t-elle par le démantèlement du Bataillon de Sécurité Présidentielle et l’interdiction, aux membres de la junte, de toute faculté de se porter candidats aux futurs scrutins.
4/ Exhorte l’ensemble des acteurs du contentieux, à placer au centre d’un éventuel compromis, la supervision de toute élection par la communauté internationale.
Au-delà de ces quatre lignes rouges, Conscience et Résistance apporterait ses concours et assistance à toute formule d’entente susceptible de brider la vitesse de délitement de la communauté de destin.
Conscience et Résistance
Le 4 septembre 2008