Présentation
Originaire d’Atar, le capitaine Breyka Ould M’Bareck, est, de l’avis général, l’un des plus valeureux officiers de notre armée. L’homme s’est forgé sur les terrains de combats une réputation de fin stratège capable de mettre en déroute l’ennemi au premier contact.
Ces exploits accumulés dans toutes les batailles et sur tous les fronts ne se comptent plus (voir document plus bas). Ces ennemis aussi, des aigris et des jaloux qui, jusqu’au bout, ne lui ont jamais pardonné d’être ce qu’il était un résistant, qui aura rempli sa mission qui consiste à défendre l’intégrité de son pays.
Par ailleurs, Breyka Ould M’Bareck dérangeait aussi parce que la cause pour laquelle il luttait depuis 1964, celle de la composante (khadhari) forçait les lobbies réactionnaires à poser le regard sur un problème qui les dérangeait En effet, c’est là aussi qu’on retrouve l’autre facette de l’homme, un anti-esclavagiste pur et dur.
Mais pour ses compagnons, qu’il continue d’appeler affectueusement les militants, ceux qui connaissent son histoire remplie de courage et de dévouement, histoire faite aussi de douleurs et d’espoirs, ils magnifient l’homme car, comme dit l’un d’eux, nous tous ici, connaissons le prix de son sacrifice et la solitude de ses exils mais qui aujourd’hui, dans la classe politique, pense à lui et à tout ce qu’il a donné pour son pays ?
Rappelez-vous que le capitaine Breyka fut l’homme qui a piloté avec doigté les structures d’éducation des masses à Nouakchott celles qui servaient d’école à toutes les autres structures à l’intérieur du pays.
C’est pour nous l’occasion de mettre en relief quelques unes des réalisations consenties par ce grand patriote. Il a mis en place les premières écoles d’alphabétisation dans les zones périphériques. Il a récupéré et organisé la réinsertion des enfants des rues dans des structures de pionniers qui ont permis à la majorité de s’intégrer plus tard dans la vie active. Il a aussi organisé les premières coopératives de femmes dans les domaines de la couture, de la teinture et du tapissage. Il a supervisé les travaux de fixation des dunes et le désenclavement de zones difficiles d’accès ce qui a permis leur viabilisation. Il a créé les premières zones de maraîchage. C’est une véritable école de civisme qu’il a mis en place pour renforcer l’unité et la notion de citoyenneté.
Le capitaine Breyka Oul M’Bareck revient, sur la crise politique, les blocages constatés depuis les accords de Dakar et les élections du 18 juillet.
Med
L’entretien
AVOMM : Quelles sont selon vous les raisons du blocage constaté depuis la signature des accords par les différents protagonistes ?
Breyka Ould M’Bareck : D’abord je remercie l’AVOMM de m’accueillir de nouveau sur son site qui est devenu au fil des temps une référence de part son sérieux et sa liberté. Avant de répondre à votre question permettez-moi de revenir sur l’accord signé à Dakar entre les trois pôles. Cet accord est venu confirmer le haut degré de responsabilité et le patriotisme du candidat Mohamed Ould Abdelaziz que je tiens à féliciter ici sans oublier l’autre partie qui a compris que les intérêts suprêmes du pays devaient prévaloir sur toutes les autres considérations. Les blocages ressemblent plus à un bras de fer qu’à un désaccord sur les principaux points qui constituent les piliers de cet accord. La Communauté internationale n’a pas manqué de rappeler à l’ordre la partie adverse pour honorer ses engagements. Je suis personnellement optimiste quant à l’application de cet accord.
AVOMM : Des rumeurs font état de la possibilité du retour de Ould Taya et de sa probable candidature qu’en pensez-vous ?
Breyka Ould M’Bareck : De mon point de vue ce ne sont pas des rumeurs mais une campagne d’intox savamment orchestrée par certains candidats issus de l’accord de Dakar qui veulent brouiller les pistes et recruter chez les nostalgiques de cette ère marquée par le pillage à grande échelle et les graves violations des droits de l’homme. Quant à Ould Taya, il sait que sa page a été tournée par les Mauritaniens et son système définitivement enterré. Toutefois Ould Taya dispose de partisans qui mobilisent leurs troupes dans la perspective de se positionner et de négocier avec le candidat de leur choix.
AVOMM : On sait que vous avez opté dès le départ pour soutenir le Général Aziz ne craignez-vous pas que la candidature de Ely Ould Mohamed Vall, qui jouit du soutien de ses réseaux d’ancien directeur de la sûreté nationale, ne vienne ruiner vos espoirs ?
Breyka Ould M’Bareck : Cette candidature n’est pas à négliger, d’ailleurs aucune candidature n’est à négliger. Mais il faut tout simplement la mettre dans son contexte et dire que l’élection d’un président est un peu plus compliquée pour être tranchée par des réseaux dont l’attachement à un ancien directeur de sûreté est tout ce qu’il y a d’hypothétique. A mon avis le candidat Mohamed Ould Abdelaziz détient certains atouts déterminants. Il y aura une bataille électorale déterminante et comme il est difficile de prévoir d’avance les résultats, en raison de l’éclatement de certains partis politiques, je vous donnerai mes pronostics à la première semaine de la campagne.
AVOMM : Quelles sont vos chances face à des adversaires comme Messaoud Ould Boulkheir, Ahmed Ould Daddah, Kane Hamidou Baba, Ibrahima Moctar Sarr et surtout leur poids s’ils décident de s’allier au second tour pour abattre votre candidat ?
Breyka Ould M’Bareck : Je peux dire que nous avons des candidats de poids mais, à mon avis, le candidat Mohamed Ould Abdelaziz a pêché dans leur électorat et si comme je le souhaite, il continue à concentrer ses efforts sur les classes des démunis, des laissés pour compte, des chômeurs, des classes moyennes, il risque de faire le vide autour de ces candidats. Quant au second tour, le candidat Mohamed Ould Abdelaziz, peut compter lui aussi sur ses alliés dont le plus important est l’électeur mauritanien qui n’appartient à personne et qui ne votera qu’à celui qui s’intéresse à ses problèmes et leur apporte des solutions.
AVOMM : Pensez-vous que la Mauritanie connaîtra une période de stabilité après les élections du 18?
Breyka Ould M’Bareck : Depuis 1978 la Mauritanie a vécu au rythme de coups d’états militaires qui n’ont fait l’objet d’aucune contestation. Cette fois, les leçons qui ont été tirées constitueront, à mon avis, une mise en garde susceptible de dissuader tout candidat au coup d’état mais il n’en demeure pas moins que tout dépendra de la prise de conscience des acteurs politiques et leur capacité à trouver une ligne de conduite républicaine.
AVOMM : On parle de changements dans le staff de la campagne de Ould Abdelaziz. Quelles sont, à votre avis, les raisons de ce chamboulement?
Breyka Ould M’Bareck : Le candidat Mohamed Ould Abdelaziz est un fin stratège. Depuis les accords de Dakar il y a eu une nouvelle donne. Le Directeur de la campagne ayant été retenu par les négociations de Dakar ne peut être tenu pour responsable des insuffisances et dysfonctionnements qui ont caractérisé cette période. Par contre, au niveau des personnes en charge des jeunes et des femmes les résultats sont bien en deçà des attentes à cause du choix des personnes et de la stratégie adoptée. En tout état de cause il convient de revoir les mécanismes de la campagne, en accordant plus d’intérêt pour le travail de proximité, la coordination entre les différents segments qui soutiennent le candidat Mohamed Ould Abdelaziz et surtout une attention particulière à la concertation.
En résumé je dirai que notre candidat conserve encore toutes ses chances et peut même creuser l’écart si la réorganisation de la direction de la campagne s’inscrit dans une logique participative.
AVOMM : Mon capitaine, merci pour votre franchise.
Propos recueillis par Marie Elaine et Mohamed Dogui
Originaire d’Atar, le capitaine Breyka Ould M’Bareck, est, de l’avis général, l’un des plus valeureux officiers de notre armée. L’homme s’est forgé sur les terrains de combats une réputation de fin stratège capable de mettre en déroute l’ennemi au premier contact.
Ces exploits accumulés dans toutes les batailles et sur tous les fronts ne se comptent plus (voir document plus bas). Ces ennemis aussi, des aigris et des jaloux qui, jusqu’au bout, ne lui ont jamais pardonné d’être ce qu’il était un résistant, qui aura rempli sa mission qui consiste à défendre l’intégrité de son pays.
Par ailleurs, Breyka Ould M’Bareck dérangeait aussi parce que la cause pour laquelle il luttait depuis 1964, celle de la composante (khadhari) forçait les lobbies réactionnaires à poser le regard sur un problème qui les dérangeait En effet, c’est là aussi qu’on retrouve l’autre facette de l’homme, un anti-esclavagiste pur et dur.
Mais pour ses compagnons, qu’il continue d’appeler affectueusement les militants, ceux qui connaissent son histoire remplie de courage et de dévouement, histoire faite aussi de douleurs et d’espoirs, ils magnifient l’homme car, comme dit l’un d’eux, nous tous ici, connaissons le prix de son sacrifice et la solitude de ses exils mais qui aujourd’hui, dans la classe politique, pense à lui et à tout ce qu’il a donné pour son pays ?
Rappelez-vous que le capitaine Breyka fut l’homme qui a piloté avec doigté les structures d’éducation des masses à Nouakchott celles qui servaient d’école à toutes les autres structures à l’intérieur du pays.
C’est pour nous l’occasion de mettre en relief quelques unes des réalisations consenties par ce grand patriote. Il a mis en place les premières écoles d’alphabétisation dans les zones périphériques. Il a récupéré et organisé la réinsertion des enfants des rues dans des structures de pionniers qui ont permis à la majorité de s’intégrer plus tard dans la vie active. Il a aussi organisé les premières coopératives de femmes dans les domaines de la couture, de la teinture et du tapissage. Il a supervisé les travaux de fixation des dunes et le désenclavement de zones difficiles d’accès ce qui a permis leur viabilisation. Il a créé les premières zones de maraîchage. C’est une véritable école de civisme qu’il a mis en place pour renforcer l’unité et la notion de citoyenneté.
Le capitaine Breyka Oul M’Bareck revient, sur la crise politique, les blocages constatés depuis les accords de Dakar et les élections du 18 juillet.
Med
L’entretien
AVOMM : Quelles sont selon vous les raisons du blocage constaté depuis la signature des accords par les différents protagonistes ?
Breyka Ould M’Bareck : D’abord je remercie l’AVOMM de m’accueillir de nouveau sur son site qui est devenu au fil des temps une référence de part son sérieux et sa liberté. Avant de répondre à votre question permettez-moi de revenir sur l’accord signé à Dakar entre les trois pôles. Cet accord est venu confirmer le haut degré de responsabilité et le patriotisme du candidat Mohamed Ould Abdelaziz que je tiens à féliciter ici sans oublier l’autre partie qui a compris que les intérêts suprêmes du pays devaient prévaloir sur toutes les autres considérations. Les blocages ressemblent plus à un bras de fer qu’à un désaccord sur les principaux points qui constituent les piliers de cet accord. La Communauté internationale n’a pas manqué de rappeler à l’ordre la partie adverse pour honorer ses engagements. Je suis personnellement optimiste quant à l’application de cet accord.
AVOMM : Des rumeurs font état de la possibilité du retour de Ould Taya et de sa probable candidature qu’en pensez-vous ?
Breyka Ould M’Bareck : De mon point de vue ce ne sont pas des rumeurs mais une campagne d’intox savamment orchestrée par certains candidats issus de l’accord de Dakar qui veulent brouiller les pistes et recruter chez les nostalgiques de cette ère marquée par le pillage à grande échelle et les graves violations des droits de l’homme. Quant à Ould Taya, il sait que sa page a été tournée par les Mauritaniens et son système définitivement enterré. Toutefois Ould Taya dispose de partisans qui mobilisent leurs troupes dans la perspective de se positionner et de négocier avec le candidat de leur choix.
AVOMM : On sait que vous avez opté dès le départ pour soutenir le Général Aziz ne craignez-vous pas que la candidature de Ely Ould Mohamed Vall, qui jouit du soutien de ses réseaux d’ancien directeur de la sûreté nationale, ne vienne ruiner vos espoirs ?
Breyka Ould M’Bareck : Cette candidature n’est pas à négliger, d’ailleurs aucune candidature n’est à négliger. Mais il faut tout simplement la mettre dans son contexte et dire que l’élection d’un président est un peu plus compliquée pour être tranchée par des réseaux dont l’attachement à un ancien directeur de sûreté est tout ce qu’il y a d’hypothétique. A mon avis le candidat Mohamed Ould Abdelaziz détient certains atouts déterminants. Il y aura une bataille électorale déterminante et comme il est difficile de prévoir d’avance les résultats, en raison de l’éclatement de certains partis politiques, je vous donnerai mes pronostics à la première semaine de la campagne.
AVOMM : Quelles sont vos chances face à des adversaires comme Messaoud Ould Boulkheir, Ahmed Ould Daddah, Kane Hamidou Baba, Ibrahima Moctar Sarr et surtout leur poids s’ils décident de s’allier au second tour pour abattre votre candidat ?
Breyka Ould M’Bareck : Je peux dire que nous avons des candidats de poids mais, à mon avis, le candidat Mohamed Ould Abdelaziz a pêché dans leur électorat et si comme je le souhaite, il continue à concentrer ses efforts sur les classes des démunis, des laissés pour compte, des chômeurs, des classes moyennes, il risque de faire le vide autour de ces candidats. Quant au second tour, le candidat Mohamed Ould Abdelaziz, peut compter lui aussi sur ses alliés dont le plus important est l’électeur mauritanien qui n’appartient à personne et qui ne votera qu’à celui qui s’intéresse à ses problèmes et leur apporte des solutions.
AVOMM : Pensez-vous que la Mauritanie connaîtra une période de stabilité après les élections du 18?
Breyka Ould M’Bareck : Depuis 1978 la Mauritanie a vécu au rythme de coups d’états militaires qui n’ont fait l’objet d’aucune contestation. Cette fois, les leçons qui ont été tirées constitueront, à mon avis, une mise en garde susceptible de dissuader tout candidat au coup d’état mais il n’en demeure pas moins que tout dépendra de la prise de conscience des acteurs politiques et leur capacité à trouver une ligne de conduite républicaine.
AVOMM : On parle de changements dans le staff de la campagne de Ould Abdelaziz. Quelles sont, à votre avis, les raisons de ce chamboulement?
Breyka Ould M’Bareck : Le candidat Mohamed Ould Abdelaziz est un fin stratège. Depuis les accords de Dakar il y a eu une nouvelle donne. Le Directeur de la campagne ayant été retenu par les négociations de Dakar ne peut être tenu pour responsable des insuffisances et dysfonctionnements qui ont caractérisé cette période. Par contre, au niveau des personnes en charge des jeunes et des femmes les résultats sont bien en deçà des attentes à cause du choix des personnes et de la stratégie adoptée. En tout état de cause il convient de revoir les mécanismes de la campagne, en accordant plus d’intérêt pour le travail de proximité, la coordination entre les différents segments qui soutiennent le candidat Mohamed Ould Abdelaziz et surtout une attention particulière à la concertation.
En résumé je dirai que notre candidat conserve encore toutes ses chances et peut même creuser l’écart si la réorganisation de la direction de la campagne s’inscrit dans une logique participative.
AVOMM : Mon capitaine, merci pour votre franchise.
Propos recueillis par Marie Elaine et Mohamed Dogui