
Parler du mouvement des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM) n'est pas une mince affaire. C'est que ces quatre lettres, hier comme aujourd'hui, soulèvent toujours la polémique, hérissent le poil, mettent du baume au coeur ou donnent des démangeaisons selon que l'on est proche ou détracteur du Mouvement.
C'est dire aussi qu'il y a bien longtemps que les FLAM ne laissent plus les Mauritaniens indifférents. Je ne veux point passer pour excessif, mais je ne me priverais point l'occasion de dire que «FLAM ko loocol kuudi : so fiima a moddat; saa fii Dum a moddat» («Le Mouvement FLAM est comme une lanière faite de déjections. S'il vous frappe, vous êtes incommodé; si vous le frappez, vous vous incommodez aussi»). C'est vrai que j'aurais pu prendre l'exemple du cactus, mais je préfère l'image tirée de notre cher terroir (notre Fuuta Kummba Yummen) plutôt que de me référer au pays des coyotes et autres putois peu parfumés.
Que l'on aime ou déteste les FLAM, on ne peut leur dénier trois mérites :
- un discours avant-gardiste et prémonitoire;
- un sacrifice à la cause;
- la constance dans le discours.
Qui plus que les FLAM et leurs sympathisants ont payé le plus lourd tribut de douleurs et de sang pour ce pays?
Qui ne se souvient ici et ailleurs de leurs martyrs?
Quel Mauritanien ne pleure Tène Yusuf, Djigo Tapsirou, Ba Alassane et tous les morts de Oualata?
On peut les aimer; on peut les détester mais leur lutte, leur sacrifice et leur combat loin de la mère patrie furent des détonateurs, des jaabaaji, des tambours de rappel et des clairons de rassemblement pour ceux qui, un jour ou l'autre, avaient préféré rejeter le joug des mauvais princes et des gouvernants honnis.
Diabolisé, jeté en pâture à l'opinion par un régime passé maître dans l'art de manier le gourdin et la massue, le Mouvement FLAM avait pourtant fini par voir son discours repris et assaisonné à toutes sortes de sauces; le résultat est que, comme j'ai eu à le dire dans une interview accordée à FLAMNET, en 2007, «Le discours qui valait hier à leurs auteurs le qualificatif ? "d'ennemis de la nation'' était devenu subitement un cheval de bataille qu'enfourchaient tous les prétendants aux trônes».
Reconnaissance? Sûrement. Mais le Mouvement suscite encore quelques peurs, quelque frilosité par l'épais voile qui le recouvre et qui fait qu'il est réduit et assimilé à un dangereux fantôme par ses détracteurs. Il est vrai aussi que la quasi absence du mouvement sur le sol national, une phraséologie très peu évolutive et la virulence verbale attribuée à certains de ses sympathisants le desservent grandement.
Revenez! Revenez-nous! Pour passer plus de savon à tous ceux qui gouvernent mal; pour démentir les apôtres du faux et les prophètes de l'imposture; pour montrer que vous aimez votre patrie et que vous pouvez toujours mourir pour elle.
Et s'il faut avaler les couleuvres, les avaler ici; avec la plèbe et le bas peuple.
En toute chose, Allah est le plus Puissant et le plus Savant.
Rachid LY
Ecrivain- Nouakchott
Flamnet- Mars 2009
www.flamnet.net
C'est dire aussi qu'il y a bien longtemps que les FLAM ne laissent plus les Mauritaniens indifférents. Je ne veux point passer pour excessif, mais je ne me priverais point l'occasion de dire que «FLAM ko loocol kuudi : so fiima a moddat; saa fii Dum a moddat» («Le Mouvement FLAM est comme une lanière faite de déjections. S'il vous frappe, vous êtes incommodé; si vous le frappez, vous vous incommodez aussi»). C'est vrai que j'aurais pu prendre l'exemple du cactus, mais je préfère l'image tirée de notre cher terroir (notre Fuuta Kummba Yummen) plutôt que de me référer au pays des coyotes et autres putois peu parfumés.
Que l'on aime ou déteste les FLAM, on ne peut leur dénier trois mérites :
- un discours avant-gardiste et prémonitoire;
- un sacrifice à la cause;
- la constance dans le discours.
Qui plus que les FLAM et leurs sympathisants ont payé le plus lourd tribut de douleurs et de sang pour ce pays?
Qui ne se souvient ici et ailleurs de leurs martyrs?
Quel Mauritanien ne pleure Tène Yusuf, Djigo Tapsirou, Ba Alassane et tous les morts de Oualata?
On peut les aimer; on peut les détester mais leur lutte, leur sacrifice et leur combat loin de la mère patrie furent des détonateurs, des jaabaaji, des tambours de rappel et des clairons de rassemblement pour ceux qui, un jour ou l'autre, avaient préféré rejeter le joug des mauvais princes et des gouvernants honnis.
Diabolisé, jeté en pâture à l'opinion par un régime passé maître dans l'art de manier le gourdin et la massue, le Mouvement FLAM avait pourtant fini par voir son discours repris et assaisonné à toutes sortes de sauces; le résultat est que, comme j'ai eu à le dire dans une interview accordée à FLAMNET, en 2007, «Le discours qui valait hier à leurs auteurs le qualificatif ? "d'ennemis de la nation'' était devenu subitement un cheval de bataille qu'enfourchaient tous les prétendants aux trônes».
Reconnaissance? Sûrement. Mais le Mouvement suscite encore quelques peurs, quelque frilosité par l'épais voile qui le recouvre et qui fait qu'il est réduit et assimilé à un dangereux fantôme par ses détracteurs. Il est vrai aussi que la quasi absence du mouvement sur le sol national, une phraséologie très peu évolutive et la virulence verbale attribuée à certains de ses sympathisants le desservent grandement.
Revenez! Revenez-nous! Pour passer plus de savon à tous ceux qui gouvernent mal; pour démentir les apôtres du faux et les prophètes de l'imposture; pour montrer que vous aimez votre patrie et que vous pouvez toujours mourir pour elle.
Et s'il faut avaler les couleuvres, les avaler ici; avec la plèbe et le bas peuple.
En toute chose, Allah est le plus Puissant et le plus Savant.
Rachid LY
Ecrivain- Nouakchott
Flamnet- Mars 2009
www.flamnet.net