Le chef de la diplomatie espagnole Miguel Moratinos a annoncé mercredi que Madrid allait dépêcher une équipe d'urgence en Mauritanie pour améliorer les conditions de détention des candidats à l'immigration clandestine en Europe dans un centre surpeuplé de Nouadhibou.
La semaine dernière, Amnesty International avait tiré la sonnette d'alarme sur les conditions de vie déplorables dans ce centre situé sur la côte, où les autorités mauritaniennes détiennent les migrants venus d'Afrique de l'ouest.
Amnesty faisait notamment d'un groupe de 35 personnes, refoulées du Maroc, qui y sont entassées dans une cellule de huit mètres sur cinq, avec 17 couchettes et sans sanitaires, avec des seaux dans la cellule pour seules toilettes.
L'Espagne va également lancer "un nouvel effort pour former la police mauritanienne et renforcer ses moyens", a ajouté Miguel Moratinos.
Selon Amnesty, plusieurs ressortissants d'Afrique de l'ouest ont dit avoir été "arrêtés arbitrairement dans la rue ou à domicile, et accusés, semble-t-il sans preuves, de chercher à gagner l'Espagne".
Selon Amnesty, qui cite les forces de sécurité mauritaniennes, 3.257 personnes ont été détenues au centre de Nouadhibou en 2007, avant d'être renvoyés vers le Sénégal et le Mali, "sans considération de leur nationalité ou pays d'origine. Ces gens sont lâchés à la frontière, souvent sans guère de nourriture et sans moyen de transport".
Pour Salvatore Sagues, chercheur sur l'Afrique de l'ouest à Amnesty International, ce durcissement mauritanien face aux candidats à l'immigration est "le résultat des pressions intenses exercées sur la Mauritanie par l'Union européenne, et l'Espagne en particulier, dans leur tentative d'impliquer certains pays africains dans leur lutte contre l'immigration clandestine en Europe".
La Mauritanie, située juste en face des Iles Canaries espagnoles, est devenue l'un des principaux pays de transit et de départ pour les migrants tentant la traversée vers l'Europe.
Le nombre des arrivées sur le sol européen s'est grandement réduit au cours de l'année écoulée, en raison du durcissement de la surveillance en mer, l'Europe envoyant ses patrouilles directement le long des côtes africaines. Dans les pays de départ, des campagnes d'information mettent en garde contres les dangers de la traversée, au cours de laquelle des milliers de migrants trouvent la mort chaque année.
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Source: pressecanadienne
(M) avomm