
Le sort de la Mauritanie sera-t-il scellé à l’étranger par des étrangers contre des mauritaniens en réponse aux agissements commis par des mauritaniens à l’encontre de leur pays sous le prétexte fallacieux de sauver la Mauritanie des dérives du pouvoir destitué ?
La francophonie n’y est pas allée par quatre chemins. L’OIF a mis le nom de notre pays sur la liste des indésirables. Les déclarations, ambiguës du reste, d’Alain Joyandet, Secrétaire d’Etat français à la coopération et à la francophonie, ne changeront en rien à la décision d’interdiction ayant frappé la Mauritanie au 12ième sommet de cette organisation qui s’achève aujourd’hui à Québec.
Dès le début de la prise du pouvoir par les militaires, la Francophonie a condamné le coup d’Etat et appelé au retour à l’ordre constitutionnel, sous peine de suspension de l’OIF. Ce premier camouflet risque de donner un signal à tous les autres partenaires de la Mauritanie qui accordaient encore une dernière chance aux militaires de réviser leur position par un retrait immédiat du pouvoir.
Comme pour minimiser l’ampleur des menaces, la junte continue de faire la sourde oreille, malgré les appels à la raison. Sa nouvelle stratégie consiste à "louer les services" de certaines organisations, telles que l’Observatoire International des Droits de l’Homme et d’autres courtiers diplomatiques pour convaincre l’opinion internationale que les concertations entre les acteurs politiques sont en cours pour sortir le pays de la crise actuelle.
Or, toutes les initiatives annoncées par leurs promoteurs revêtent un cachet plus personnalisé et politique qu’une volonté réelle et manifeste de régler cette crise. D’ailleurs, la junte considère toujours ces initiatives comme isolées et sans aucune portée sur le cours de l’histoire que les militaires sont en train d’écrire à coup de baillonettes.
Le HCE ne veut pas entendre parler de solutions autres que celles qu’il propose lui-même. Les recettes de cette "cuisine" sont déjà offertes à la commission interministérielle chargée des états généraux sur la démocratie. Au même moment, les autorités américaines ont pris des "mesures de restriction sur les voyages aux Etats-Unis contre certains membres de la junte" ainsi qu’à l’encontre de leurs soutiens, a-t-on appris de sources de l’Agence Française de Presse.
Les Etats-Unis "appuient fermement les efforts de l’Union Africaine" pour un retour à l’ordre constitutionnel, souligne le texte du communiqué. A la différence des Etats-Unis, la France affiche une position mitigée soufflant à la fois le chaud et le froid.
L’ambassadeur de France à Nouakchott aurait demandé à son pays de ne pas s’aligner sur les thèses de sanctions immédiates et de laisser aux mauritaniens le temps de se concerter pour laver leur linge sale en famille. La junte et ses thuriféraires continuent à jouer la politique de l’autruche dans l’espoir de repousser, voir d’annuler, les sanctions qui planent sur la Mauritanie.
Mais le tir est déjà lâché. Bruxelles sera-t-il le rendez-vous de tous les dangers ?
CTD
Source : Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie)
La francophonie n’y est pas allée par quatre chemins. L’OIF a mis le nom de notre pays sur la liste des indésirables. Les déclarations, ambiguës du reste, d’Alain Joyandet, Secrétaire d’Etat français à la coopération et à la francophonie, ne changeront en rien à la décision d’interdiction ayant frappé la Mauritanie au 12ième sommet de cette organisation qui s’achève aujourd’hui à Québec.
Dès le début de la prise du pouvoir par les militaires, la Francophonie a condamné le coup d’Etat et appelé au retour à l’ordre constitutionnel, sous peine de suspension de l’OIF. Ce premier camouflet risque de donner un signal à tous les autres partenaires de la Mauritanie qui accordaient encore une dernière chance aux militaires de réviser leur position par un retrait immédiat du pouvoir.
Comme pour minimiser l’ampleur des menaces, la junte continue de faire la sourde oreille, malgré les appels à la raison. Sa nouvelle stratégie consiste à "louer les services" de certaines organisations, telles que l’Observatoire International des Droits de l’Homme et d’autres courtiers diplomatiques pour convaincre l’opinion internationale que les concertations entre les acteurs politiques sont en cours pour sortir le pays de la crise actuelle.
Or, toutes les initiatives annoncées par leurs promoteurs revêtent un cachet plus personnalisé et politique qu’une volonté réelle et manifeste de régler cette crise. D’ailleurs, la junte considère toujours ces initiatives comme isolées et sans aucune portée sur le cours de l’histoire que les militaires sont en train d’écrire à coup de baillonettes.
Le HCE ne veut pas entendre parler de solutions autres que celles qu’il propose lui-même. Les recettes de cette "cuisine" sont déjà offertes à la commission interministérielle chargée des états généraux sur la démocratie. Au même moment, les autorités américaines ont pris des "mesures de restriction sur les voyages aux Etats-Unis contre certains membres de la junte" ainsi qu’à l’encontre de leurs soutiens, a-t-on appris de sources de l’Agence Française de Presse.
Les Etats-Unis "appuient fermement les efforts de l’Union Africaine" pour un retour à l’ordre constitutionnel, souligne le texte du communiqué. A la différence des Etats-Unis, la France affiche une position mitigée soufflant à la fois le chaud et le froid.
L’ambassadeur de France à Nouakchott aurait demandé à son pays de ne pas s’aligner sur les thèses de sanctions immédiates et de laisser aux mauritaniens le temps de se concerter pour laver leur linge sale en famille. La junte et ses thuriféraires continuent à jouer la politique de l’autruche dans l’espoir de repousser, voir d’annuler, les sanctions qui planent sur la Mauritanie.
Mais le tir est déjà lâché. Bruxelles sera-t-il le rendez-vous de tous les dangers ?
CTD
Source : Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie)