
Le scénario que nous vivons était prévisible. Une crise politique qui bloque la mise en marche d’un programme présidentiel socialement ambitieux, il fallait s’y attendre. Que des généraux se mêlent de la chose publique au point de vouloir contrôler le pouvoir exécutif, cela aussi était à prévoir.
Pour la première situation, il ne fallait pas perdre de vue un fait. C’est que l’actuel président pour accéder au pouvoir a accepté de faire une alliance tacite avec les anciens barons du PRDS déchu. Ceux-ci étaient à la recherche d’un homme crédible qui pouvait les porter sur son attelage. Ils l’ont trouvé en la personne de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
À lui seul, le candidat qui allait remporter la présidentielle de 2007 a pu faire profiter son entourage d’une confiance du peuple qui se traduira par 52% des suffrages des mauritaniens. Il a formé dans un premier temps un gouvernement qui n’était pas le reflet de sa machine de guerre. Ses compagnons supposés « dangereux » se sont presque tous retrouvés à la touche de l’appareil exécutif.
Quelques uns ont pu se tailler une place dans la machine législative en étant parvenus à se faire élire comme députés ou sénateurs. C’est d’ailleurs ce qui leur a permis de faire une pression pour que le président se plie à leur volonté de créer un parti politique et de l’y incorporer. La création de ce parti bien qu’ayant été l’objet de polémique leur donnera l’occasion de faire changer de stratégie en réclamant un gouvernement politique. Dans lequel ils ont eu de la place.
C’est justement ce gouvernement politique qui est la source de tous les ennuis du Président de la République. Car, en ayant nommé dans le gouvernement des ministres d’Ould Taya, il a donné l’occasion à une génération de nouveaux acteurs de la scène politique de contester ses méthodes. Conséquence : une crise politique sur fond de prétextes immédiats.
On avance que le pays a faim, que les prix sont élevés, que des détourneurs de deniers publics sont là entre autres prédateurs et ont des responsabilités. Suivent les frondes et un processus de motion de censure. Cela semble profiter à l’opposition restée volontairement à la touche après la formation de ce gouvernement dit politique.
Comme des supporteurs chahutant l’adversaire du haut de leurs gradins, certains leaders n’hésitent pas à mêler leurs voix aux frondeurs qui drôlement sont issus du camp du pouvoir. Une atmosphère de lâchement du chef est dans l’air.
Quand celui-ci prend la parole, c’est à un mélange de complainte et de courage que son auditoire a eu droit. Ce qui ne fait pas du tout efficace. Un président, ça prend une décision et vite. Mais cette décision est venue du PM qui a choisi de couper l’herbe sous les pieds de députés tout en sachant qu’au moins sa propre personne sera sauvée : il revient.
La deuxième situation doit nous rappeler que l’homme étant naturellement porté à se faire remercier, même pour son devoir, nos généraux, auxquels on croit que Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi doit beaucoup, ont envahi l’esprit des mauritaniens au point que beaucoup de gens de gens sensés croient que rien ne peut se faire sans leur bénédiction. Et c’est là où le bât blesse : des civils dirigent la Mauritanie, sous la dictée des soldats. On n’est loin d’être sortis de la galère ou, plutôt, de la caserne.
La peur d’offusquer les militaires et la gêne à se débarrasser de ses autres alliés mettent le président de la République dans une bien mauvaise posture. C’est qui explique cette longue attente.
Cheikh Tidjane Dia
source;cridem
Pour la première situation, il ne fallait pas perdre de vue un fait. C’est que l’actuel président pour accéder au pouvoir a accepté de faire une alliance tacite avec les anciens barons du PRDS déchu. Ceux-ci étaient à la recherche d’un homme crédible qui pouvait les porter sur son attelage. Ils l’ont trouvé en la personne de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
À lui seul, le candidat qui allait remporter la présidentielle de 2007 a pu faire profiter son entourage d’une confiance du peuple qui se traduira par 52% des suffrages des mauritaniens. Il a formé dans un premier temps un gouvernement qui n’était pas le reflet de sa machine de guerre. Ses compagnons supposés « dangereux » se sont presque tous retrouvés à la touche de l’appareil exécutif.
Quelques uns ont pu se tailler une place dans la machine législative en étant parvenus à se faire élire comme députés ou sénateurs. C’est d’ailleurs ce qui leur a permis de faire une pression pour que le président se plie à leur volonté de créer un parti politique et de l’y incorporer. La création de ce parti bien qu’ayant été l’objet de polémique leur donnera l’occasion de faire changer de stratégie en réclamant un gouvernement politique. Dans lequel ils ont eu de la place.
C’est justement ce gouvernement politique qui est la source de tous les ennuis du Président de la République. Car, en ayant nommé dans le gouvernement des ministres d’Ould Taya, il a donné l’occasion à une génération de nouveaux acteurs de la scène politique de contester ses méthodes. Conséquence : une crise politique sur fond de prétextes immédiats.
On avance que le pays a faim, que les prix sont élevés, que des détourneurs de deniers publics sont là entre autres prédateurs et ont des responsabilités. Suivent les frondes et un processus de motion de censure. Cela semble profiter à l’opposition restée volontairement à la touche après la formation de ce gouvernement dit politique.
Comme des supporteurs chahutant l’adversaire du haut de leurs gradins, certains leaders n’hésitent pas à mêler leurs voix aux frondeurs qui drôlement sont issus du camp du pouvoir. Une atmosphère de lâchement du chef est dans l’air.
Quand celui-ci prend la parole, c’est à un mélange de complainte et de courage que son auditoire a eu droit. Ce qui ne fait pas du tout efficace. Un président, ça prend une décision et vite. Mais cette décision est venue du PM qui a choisi de couper l’herbe sous les pieds de députés tout en sachant qu’au moins sa propre personne sera sauvée : il revient.
La deuxième situation doit nous rappeler que l’homme étant naturellement porté à se faire remercier, même pour son devoir, nos généraux, auxquels on croit que Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi doit beaucoup, ont envahi l’esprit des mauritaniens au point que beaucoup de gens de gens sensés croient que rien ne peut se faire sans leur bénédiction. Et c’est là où le bât blesse : des civils dirigent la Mauritanie, sous la dictée des soldats. On n’est loin d’être sortis de la galère ou, plutôt, de la caserne.
La peur d’offusquer les militaires et la gêne à se débarrasser de ses autres alliés mettent le président de la République dans une bien mauvaise posture. C’est qui explique cette longue attente.
Cheikh Tidjane Dia
source;cridem