Cheikh Ould Sidi, 37 ans, a découvert presque par hasard sa séropositivité il y a trois ans. Aujourd’hui secrétaire général d’une organisation non gouvernementale (ONG) à Ayoûn, dans le sud de la Mauritanie, il a raconté à IRIN/PlusNews les difficultés rencontrées par les personnes vivant avec le VIH en Mauritanie depuis la suspension des financements de la Banque mondiale et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Le financement VIH/SIDA de la Banque mondiale, d’un montant de 21 millions de dollars a été suspendu en août 2008 suite au coup d’Etat contre le président élu Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. La subvention de 15 millions de dollars du Fonds mondial l’a été quelques mois plus tard, suite à la découverte d’irrégularités de gestion.
Les deux bailleurs ont réaffirmé leur volonté de trouver une solution pour continuer à soutenir la Mauritanie, mais en attendant, comme les autres patients séropositifs, M. Ould Sidi s'est dit inquiet.
« Je suis originaire de Nema [dans l’extrême sud-est de la Mauritanie]. Je travaillais à Nouadhibou [grand port du nord du pays], comme électricien. En 2006, un des amis avec qui on partageait [un logement] est tombé malade… les médecins ont découvert que c’était le VIH. Quand on a su ça, j’ai décidé d’aller faire aussi le test de dépistage à Nouakchott [la capitale]. C’était positif.
« A Nouakchott, j’étais suivi au CTA [Centre de traitement ambulatoire, géré par le gouvernement avec le soutien de la Croix-Rouge française]. C’est là que j’ai rencontré ma femme, qui avait découvert sa séropositivité en 2005. On s’est mariés et nous avons eu une fille. Ma femme et ma fille ont bénéficié de la PTME [Prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant].
« Grâce aux financements [VIH/SIDA] de la Banque mondiale et du Fonds mondial, rien ne manquait : il y avait des traitements [ARV et infections opportunistes], des activités génératrices de revenus, des groupes de parole, des aides pour le transport, des visites à domicile… Mais depuis que les fonds sont bloqués, toutes les activités VIH/SIDA sont à l’arrêt.
« A part les traitements [pour les patients séropositifs qui étaient déjà sous antirétroviraux, ARV, avant les suspensions], tout est suspendu. Les associations ne peuvent plus rien faire : il n’y a plus de sensibilisation parce qu’il n’y a plus de moyens pour aller dans les villages, les enfants ne reçoivent plus de lait.
« Les [personnes séropositives] souffrent parce que même s’il y a beaucoup de solidarité entre les malades, les gens sont pauvres. [Dans le sud], il y a aussi beaucoup de stigmatisation : moi, ma famille est au courant, il n’y a pas de problème, et je sensibilise aussi les gens, mais la plupart des malades ne se montrent pas parce que s’ils le font, ils sont rejetés.
« Ma femme était déjà sous ARV [avant la suspension des financements], mais pas moi. Que va-t-il se passer si mes CD4 [qui évaluent la résistance du système immunitaire] descendent et que je dois être mis sous ARV ? La situation est terrible. Les malades sont vraiment fatigués ».
Source: IRIN
Le financement VIH/SIDA de la Banque mondiale, d’un montant de 21 millions de dollars a été suspendu en août 2008 suite au coup d’Etat contre le président élu Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. La subvention de 15 millions de dollars du Fonds mondial l’a été quelques mois plus tard, suite à la découverte d’irrégularités de gestion.
Les deux bailleurs ont réaffirmé leur volonté de trouver une solution pour continuer à soutenir la Mauritanie, mais en attendant, comme les autres patients séropositifs, M. Ould Sidi s'est dit inquiet.
« Je suis originaire de Nema [dans l’extrême sud-est de la Mauritanie]. Je travaillais à Nouadhibou [grand port du nord du pays], comme électricien. En 2006, un des amis avec qui on partageait [un logement] est tombé malade… les médecins ont découvert que c’était le VIH. Quand on a su ça, j’ai décidé d’aller faire aussi le test de dépistage à Nouakchott [la capitale]. C’était positif.
« A Nouakchott, j’étais suivi au CTA [Centre de traitement ambulatoire, géré par le gouvernement avec le soutien de la Croix-Rouge française]. C’est là que j’ai rencontré ma femme, qui avait découvert sa séropositivité en 2005. On s’est mariés et nous avons eu une fille. Ma femme et ma fille ont bénéficié de la PTME [Prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant].
« Grâce aux financements [VIH/SIDA] de la Banque mondiale et du Fonds mondial, rien ne manquait : il y avait des traitements [ARV et infections opportunistes], des activités génératrices de revenus, des groupes de parole, des aides pour le transport, des visites à domicile… Mais depuis que les fonds sont bloqués, toutes les activités VIH/SIDA sont à l’arrêt.
« A part les traitements [pour les patients séropositifs qui étaient déjà sous antirétroviraux, ARV, avant les suspensions], tout est suspendu. Les associations ne peuvent plus rien faire : il n’y a plus de sensibilisation parce qu’il n’y a plus de moyens pour aller dans les villages, les enfants ne reçoivent plus de lait.
« Les [personnes séropositives] souffrent parce que même s’il y a beaucoup de solidarité entre les malades, les gens sont pauvres. [Dans le sud], il y a aussi beaucoup de stigmatisation : moi, ma famille est au courant, il n’y a pas de problème, et je sensibilise aussi les gens, mais la plupart des malades ne se montrent pas parce que s’ils le font, ils sont rejetés.
« Ma femme était déjà sous ARV [avant la suspension des financements], mais pas moi. Que va-t-il se passer si mes CD4 [qui évaluent la résistance du système immunitaire] descendent et que je dois être mis sous ARV ? La situation est terrible. Les malades sont vraiment fatigués ».
Source: IRIN