Il a fallu une déclaration du président sénégalais Abdoulaye Wade en marge d'un colloque islamique, ou de celle du Président de la Commission de l’UA pour remettre à l’ordre du jour la fameuse médiation sénégalaise dans la crise politique mauritanienne. Wade a voulu se démarquer en se déclarant "pour aucun des partis en conflit" en Mauritanie depuis le coup d'Etat du 6 août.
"Je ne suis d’aucun parti. Je suis du parti du peuple mauritanien. Et toute ma contribution ne doit être qu’un des moyens de parvenir à l’expression libre du peuple mauritanien qui doit choisir ses dirigeants", a insisté le chef de l’Etat sénégalais, qui, quelques semaines plus tôt, avait envoyé son ministre des Affaires étrangères Cheikh Tidjane Gadio à Nouakchott pour tenter de renouer les fils du dialogue entre les différentes parties.
Le général mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui avait pris le pouvoir le 6 août, a depuis, démissionné de l’armée et de sa fonction de chef du HCE, Chef de l’Etat pour se présenter en simple citoyen à l’élection prévue le 6 Juin prochain. Seuls trois hommes politiques, ont accepté de jouer les challengers à ce scrutin qui, jusqu’ici, est boycotté par les constituantes du FNDD.
Le mois dernier, le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidjane Gadio, avait rencontré quelques uns des acteurs de la crise politique mauritanienne et il aurait en vain essayé de les réunir à Dakar. Dans un premier temps, le FNDD avait accusé le Sénégal de "partialité" en faveur du pouvoir militaire, avant d'accepter de rencontrer l’émissaire sénégalais auquel il a été demandé un recentrage de la position officielle de son pays.
Pourtant au lendemain de son départ de la présidence, le général Ould Abdel Aziz, à la faveur du décès de l’épouse de Karim Wade se rend à Dakar pour présenter ses condoléances et avoir des entretiens politiques avec les responsables sénégalais. En même temps on apprenait à Nouakchott que l’ex président Sidi Ould Cheikh Abdallahi devait lui aussi se rendre dans la capitale sénégalaise.Seulement deux jours plus tard, on apprenait le report sine die de cette visite. Sur les raisons de ce fiasco, les explications ne tarissent pas.
Tantôt c’est l’ex président, Ould Cheikh Abdallahi qui aurait exigé un accueil protocolaire de chef d’Etat avec la possibilité de prononcer un discours devant Assemblée nationale sénégalaise, tantôt c’est la remise la veille des lettre de créance de l’ambassadeur nommé par le nouveau pouvoir, qui a déclenché l’ire de l’ex président mauritanien, l’amenant à annuler purement et simplement son escapade dakaroise.
Depuis on pensait que s’en était fini de la médiation sénégalaise qui paraît avoir pris le même chemin que la libyenne. C’est pourquoi lorsque le président Wade, qui s'exprimait samedi à l'ouverture du "premier forum culturel islamique sénégalo-mauritanien, qui vise selon ses organisateurs, à "raffermir les liens de fraternité en Allah entre l'ensemble des foyers spirituels dans les deux pays", a parlé de sa neutralité, le FNDD a sauté sur l’occasion en estimant que toute initiative pour trouver une solution de sortie de crise doit passer nécessairement par la mise en échec du coup d’Etat du 6 août 2008.Mais le FNDD exige aussi l’arrêt du calendrier devant mener à la présidentielle prévue le 6 juin prochain, ainsi que la libération de l’ancien Premier ministre, Yahya Ould Ahmed Waghef et de ses compagnons de détention.
Le réalisme politique titille les esprits.
C’est dans cette optique que le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio dont on dit qu’il pourrait être accompagné de Jean Ping est attendu à Nouakchott pour, selon des sources concordantes présenter un plan de sortie de crise dont on espère qu’il pourrait recueillir l’assentiment de toutes les parties. Ce nouveau plan sénégalais s’articulerait autour de cinq points :
Report de l’élection présidentielle, à un délai raisonnable qui pourrait être de trois mois ;
Formation d’un gouvernement d’union nationale à compétences élargies nonobstant les dispositions constitutionnelles limitant ce pouvoir ;
Révision de la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et revue des Walis et Hakems afin de garantir la neutralité de l’Administration ;
Election présidentielle sous supervision de la communauté internationale, ouverte à tous les candidats et notamment le FNDD et le RFD ;
Démission de Sidi Ould cheikh Abdallahi au profit de la solution consensuelle.
Dores et déjà le général Mohamed Ould Abdel Aziz serait prêt à accepter ce plan tout en posant comme condition que les forces armées et de sécurité continuent à s’acquitter sans interférence de leur mission de sécurité. De même le FNDD serait lui aussi disposé à faire le deuil de l’ancien président Sidi Ould Cheikh Abdallahi pour sortir de la crise. Enfin Ahmed Ould Daddah serait lui aussi prêt à accepter la candidature du général Aziz ainsi il couperait l’herbe sous les pieds des dissidents qui ont voulu faire cavalier seul en passant outre la position de boycott du RFD. En tout état de cause et à l’entame de la dernière ligne droite, il semble que tout espoir d’aboutir à une solution consensuelle, n’est pas encore totalement exclu.
MSS
source : Le Quotidien de Nouakchott
"Je ne suis d’aucun parti. Je suis du parti du peuple mauritanien. Et toute ma contribution ne doit être qu’un des moyens de parvenir à l’expression libre du peuple mauritanien qui doit choisir ses dirigeants", a insisté le chef de l’Etat sénégalais, qui, quelques semaines plus tôt, avait envoyé son ministre des Affaires étrangères Cheikh Tidjane Gadio à Nouakchott pour tenter de renouer les fils du dialogue entre les différentes parties.
Le général mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui avait pris le pouvoir le 6 août, a depuis, démissionné de l’armée et de sa fonction de chef du HCE, Chef de l’Etat pour se présenter en simple citoyen à l’élection prévue le 6 Juin prochain. Seuls trois hommes politiques, ont accepté de jouer les challengers à ce scrutin qui, jusqu’ici, est boycotté par les constituantes du FNDD.
Le mois dernier, le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidjane Gadio, avait rencontré quelques uns des acteurs de la crise politique mauritanienne et il aurait en vain essayé de les réunir à Dakar. Dans un premier temps, le FNDD avait accusé le Sénégal de "partialité" en faveur du pouvoir militaire, avant d'accepter de rencontrer l’émissaire sénégalais auquel il a été demandé un recentrage de la position officielle de son pays.
Pourtant au lendemain de son départ de la présidence, le général Ould Abdel Aziz, à la faveur du décès de l’épouse de Karim Wade se rend à Dakar pour présenter ses condoléances et avoir des entretiens politiques avec les responsables sénégalais. En même temps on apprenait à Nouakchott que l’ex président Sidi Ould Cheikh Abdallahi devait lui aussi se rendre dans la capitale sénégalaise.Seulement deux jours plus tard, on apprenait le report sine die de cette visite. Sur les raisons de ce fiasco, les explications ne tarissent pas.
Tantôt c’est l’ex président, Ould Cheikh Abdallahi qui aurait exigé un accueil protocolaire de chef d’Etat avec la possibilité de prononcer un discours devant Assemblée nationale sénégalaise, tantôt c’est la remise la veille des lettre de créance de l’ambassadeur nommé par le nouveau pouvoir, qui a déclenché l’ire de l’ex président mauritanien, l’amenant à annuler purement et simplement son escapade dakaroise.
Depuis on pensait que s’en était fini de la médiation sénégalaise qui paraît avoir pris le même chemin que la libyenne. C’est pourquoi lorsque le président Wade, qui s'exprimait samedi à l'ouverture du "premier forum culturel islamique sénégalo-mauritanien, qui vise selon ses organisateurs, à "raffermir les liens de fraternité en Allah entre l'ensemble des foyers spirituels dans les deux pays", a parlé de sa neutralité, le FNDD a sauté sur l’occasion en estimant que toute initiative pour trouver une solution de sortie de crise doit passer nécessairement par la mise en échec du coup d’Etat du 6 août 2008.Mais le FNDD exige aussi l’arrêt du calendrier devant mener à la présidentielle prévue le 6 juin prochain, ainsi que la libération de l’ancien Premier ministre, Yahya Ould Ahmed Waghef et de ses compagnons de détention.
Le réalisme politique titille les esprits.
C’est dans cette optique que le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio dont on dit qu’il pourrait être accompagné de Jean Ping est attendu à Nouakchott pour, selon des sources concordantes présenter un plan de sortie de crise dont on espère qu’il pourrait recueillir l’assentiment de toutes les parties. Ce nouveau plan sénégalais s’articulerait autour de cinq points :
Report de l’élection présidentielle, à un délai raisonnable qui pourrait être de trois mois ;
Formation d’un gouvernement d’union nationale à compétences élargies nonobstant les dispositions constitutionnelles limitant ce pouvoir ;
Révision de la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et revue des Walis et Hakems afin de garantir la neutralité de l’Administration ;
Election présidentielle sous supervision de la communauté internationale, ouverte à tous les candidats et notamment le FNDD et le RFD ;
Démission de Sidi Ould cheikh Abdallahi au profit de la solution consensuelle.
Dores et déjà le général Mohamed Ould Abdel Aziz serait prêt à accepter ce plan tout en posant comme condition que les forces armées et de sécurité continuent à s’acquitter sans interférence de leur mission de sécurité. De même le FNDD serait lui aussi disposé à faire le deuil de l’ancien président Sidi Ould Cheikh Abdallahi pour sortir de la crise. Enfin Ahmed Ould Daddah serait lui aussi prêt à accepter la candidature du général Aziz ainsi il couperait l’herbe sous les pieds des dissidents qui ont voulu faire cavalier seul en passant outre la position de boycott du RFD. En tout état de cause et à l’entame de la dernière ligne droite, il semble que tout espoir d’aboutir à une solution consensuelle, n’est pas encore totalement exclu.
MSS
source : Le Quotidien de Nouakchott