La composition du nouveau gouvernement maintient en haleine les Mauritaniens plongés dans l'expectative depuis que le chef du gouvernement d'union nationale a présenté sa démission au président Mohalmed Ould Abdel Aziz.
Même si officiellement, rien ne filtre encore sur la composition du gouvernement que le nouveau président mauritanien devra nommer incessamment, il n'en demeure pas moins que, dans le milieu des observateurs politiques, on se livre à des supputations qui convergent vers la reconduction de l'ancien Premier ministre du gouvernement d'Union nationale démissionnaire.
Inamovible Mohamed Laghdhaf
Ould Mohamed Laghdhaf ayant, par le passé, fait l'objet du dévolu du général Aziz, aussi bien pour la direction de son premier gouvernement issu du coup d'Etat du 6 août 2008, que pour celui de la transition, reste l'homme le plus en vue pour diriger la nouvelle équipe.
Certains observateurs entendent que le maintien, par Aziz, des anciens ministres de la majorité, demeure, pour le moment fort probable. D'autre part, le directeur de campagne du candidat Aziz, M. Sid'Ahmed Ould Raiss, spécialiste de l'administration financière, devrait retrouver le portefeuille des finances.
Selon des sources bien informées, le gouvernement devrait être mis en place, au plus tard dimanche prochain.
Il faut noter qu'on parle, dans les milieux de la presse, d'un bras de fer opposant des membres de l'entourage d'Ould Abdel Aziz, qui pourrait avoir de l'influence sur la désignation des membres de l'équipe gouvernementale.
Qui a soutenu Aziz?
L'opposition, du mois dans certaines sphères, notamment celles des partis et candidats malheureux à la dernière élection ayant reconnu l'authenticité du résultat du scrutin ayant porté Mohamed Ould Abdel Aziz gagnant de la course de la magistrature suprême, avec un score dépassant largement les 52% des voix exprimées.
On pourra à ce titre évoquer le cas du parti Tewassoul, d'obédience islamiste modérée qui aurait eu à adopter l'attitude la plus "chevaleresque", en déclarant sa reconnaissance pour le verdict des urnes, dès le premier jour. D'autres parties, notamment les candidats Ibrahima Moctar Sarr, Kane Hamidou Baba, Sghair Ould M'Barek ont soutenu le général, même avant que le résultat du scrutin ne soit encore connu. Ils seront suivis par le candidat malheureux à l'élection du 18 juillet M. Hamada Ould Meimou.
Le diplomate a pu, dans un geste, presque inaperçu, fausser rendez-vous aux dirigeants "irréductibles" de l'opposition, après avoir eu à faire figure parmi le groupe, le jour de la proclamation des résultats, organisant une conférence de presse à 5 heures du matin pour marquer leur contestation du résultat.
Il faudra, peut-être, mentionner la position, très spéciale, d'Ely Ould Mohamed Vall qui, sans vouloir s'engager, de façon claire, avec les opposants endurcis, a plutôt opté pour la tergiversation et le non dit, campant sur des présomptions qui restent, pour le moins, sans grande portée politique. Il s'agit d'un homme déçu qui, après avoir essuyé ce revers electoral, devra déchanter et garder le silence. Ayant fait miroiter son bras de fer avec Aziz, Ould Vall n'est plus qu'une baudruche.
En tout état de cause, quels que soient les calculs préliminaires auxquels on se serait livré, on ne saurait faire abstraction des déclarations du nouveau président, ayant à chaque fois répété qu'il aura à constituer un gouvernement, à partir de cadres propres capables d'accomplir, avec compétence, leurs tâches et à gérer leur département en grand technocrate.
Ajoutons à cela qu'Aziz a, dès les premiers jours de sa victoire, tendu la main à l'opposition. Il avait déclaré, dans un discours adressé à son directoire de campagne : "Je vous demande de dire à ceux qui étaient contre nous pendant la campagne de nous rejoindre pour apporter leur contribution à l'édification nationale".
Par Ould Maghlah Ely
Source: Xinhua