
Entre un Général quinquagénaire et un Président de la République septuagénaire, la différence d’âge a quelque part joué sur toute la ligne de confrontation. Durant toute la période de crise, les deux hommes ont tenté en sourdine d’éviter la rupture de l’accord scellé entre eux à la veille de l’investiture du vainqueur des élections présidentielles de 2007.
Mais, en une année de cohabitation, le Colonel Mohamed Ould Abdel Aziz, fort de son rang de Général et de son titre de commandant du Bataillon de la Sécurité Présidentielle (Basep), décide de réviser ses rapports avec le marabout.
Les choses ont commencé à se détériorer avec l’arrivée de M. Yahya Ould Ahmed El Waghf à la tête du parti Adil et sa cooptation comme Premier ministre en remplacement de Zeine Ould Zeidane, victime expiatoire d’un règlement de comptes politico-affairiste . Le jeune Général, fier de ses épaulettes, et de son âge, ne trouve plus, dit-on, auprès du vieux les faveurs auxquelles il avait accès.
Ould Waghf était très gênant et se refusait de courber l’échine devant Ould Abdel Aziz. Le chef du Gouvernement faisait peser de toute son influence sur les décisions de l’Exécutif, sans laisser la moindre marge au Général.
Dans ces conditions, le chef d’état-major particulier du Président de la République et commandant du Basep, voyant son influence baisser et sa fin venir, alerte ses proches compagnons d’arme et quelques députés et sénateurs pour se préparer à la bataille. Ainsi commencent les plans et combines de toutes sortes.
Le parti Adil se transforme en quelques mois en arène où les pugilats politiques opposent les pro-généraux contre les fidèles du Président. Tout en affichant sa fidélité au Président Sidioca, le Général ne cachait plus ses frustrations au marabout, lequel répondait avec un sourire naturel aux reproches exprimés au départ avec une courtoisie digne d’un enfant respectueux.
A chaque fois que le Général perdait la mesure, Sidioca tentait d’user de son droit d’aînesse pour calmer le militaire. Il semble qu’à maintes reprises, Mohamed Ould Abdel Aziz élevait la voix pour attirer l’attention du Président sur la "violation du contrat" qu’eux seuls connaissent le contenu. Mais, le Président répondait toujours qu’il a jusque-là honoré ses engagements vis-à-vis du peuple. Est-ce réellement cela que voulait dire le Général au Président ? Visiblement non. Le militaire cherchait le beurre et l’argent du beurre.
Le Président Sidi occupé entre la mosquée et les voyages, ne savait pas que le Général poussait à la fois les pions parlementaires et militaires pour s’installer au pouvoir. Rien ne pouvait freiner la rage des Généraux se refusant d’être renvoyés comme des petits caporaux dans les casernes à prendre un pouvoir qu’eux-mêmes tenaient au bout du fusil. L’inévitable s’est produit, mais le difficile reste à faire.
Un mois long et pénible vient d’être vécu par les mauritaniens. Le Général a du mal à assimiler des fonctions auxquelles rien ne le disposait, sachant de surcroît que l’acte par lequel il est arrivé au pouvoir est unanimement décrié par l’opinion internationale et une grande partie du peuple. Mais, l’homme s’est engagé dans une aventure pleine de doutes et de conséquences pour la Mauritanie.
Pour sa part, le Président déchu du fond de sa réclusion, réalisera qu’en matière de conduite des affaires de l’Etat, il ne faut pas vouer une confiance aveugle à ses proches au point d’en être une victime facile.
Chacun de deux protagonistes de cette "fiction-réaliste" révélera un jour toutes les vérités sur ce feuilleton. Des deux côtés, le regret est inévitable : "si le Général savait, si le marabout pouvait".
Cheikh Tidiane Dia
_________________
Source: lerenovateur
(M) avomm
Mais, en une année de cohabitation, le Colonel Mohamed Ould Abdel Aziz, fort de son rang de Général et de son titre de commandant du Bataillon de la Sécurité Présidentielle (Basep), décide de réviser ses rapports avec le marabout.
Les choses ont commencé à se détériorer avec l’arrivée de M. Yahya Ould Ahmed El Waghf à la tête du parti Adil et sa cooptation comme Premier ministre en remplacement de Zeine Ould Zeidane, victime expiatoire d’un règlement de comptes politico-affairiste . Le jeune Général, fier de ses épaulettes, et de son âge, ne trouve plus, dit-on, auprès du vieux les faveurs auxquelles il avait accès.
Ould Waghf était très gênant et se refusait de courber l’échine devant Ould Abdel Aziz. Le chef du Gouvernement faisait peser de toute son influence sur les décisions de l’Exécutif, sans laisser la moindre marge au Général.
Dans ces conditions, le chef d’état-major particulier du Président de la République et commandant du Basep, voyant son influence baisser et sa fin venir, alerte ses proches compagnons d’arme et quelques députés et sénateurs pour se préparer à la bataille. Ainsi commencent les plans et combines de toutes sortes.
Le parti Adil se transforme en quelques mois en arène où les pugilats politiques opposent les pro-généraux contre les fidèles du Président. Tout en affichant sa fidélité au Président Sidioca, le Général ne cachait plus ses frustrations au marabout, lequel répondait avec un sourire naturel aux reproches exprimés au départ avec une courtoisie digne d’un enfant respectueux.
A chaque fois que le Général perdait la mesure, Sidioca tentait d’user de son droit d’aînesse pour calmer le militaire. Il semble qu’à maintes reprises, Mohamed Ould Abdel Aziz élevait la voix pour attirer l’attention du Président sur la "violation du contrat" qu’eux seuls connaissent le contenu. Mais, le Président répondait toujours qu’il a jusque-là honoré ses engagements vis-à-vis du peuple. Est-ce réellement cela que voulait dire le Général au Président ? Visiblement non. Le militaire cherchait le beurre et l’argent du beurre.
Le Président Sidi occupé entre la mosquée et les voyages, ne savait pas que le Général poussait à la fois les pions parlementaires et militaires pour s’installer au pouvoir. Rien ne pouvait freiner la rage des Généraux se refusant d’être renvoyés comme des petits caporaux dans les casernes à prendre un pouvoir qu’eux-mêmes tenaient au bout du fusil. L’inévitable s’est produit, mais le difficile reste à faire.
Un mois long et pénible vient d’être vécu par les mauritaniens. Le Général a du mal à assimiler des fonctions auxquelles rien ne le disposait, sachant de surcroît que l’acte par lequel il est arrivé au pouvoir est unanimement décrié par l’opinion internationale et une grande partie du peuple. Mais, l’homme s’est engagé dans une aventure pleine de doutes et de conséquences pour la Mauritanie.
Pour sa part, le Président déchu du fond de sa réclusion, réalisera qu’en matière de conduite des affaires de l’Etat, il ne faut pas vouer une confiance aveugle à ses proches au point d’en être une victime facile.
Chacun de deux protagonistes de cette "fiction-réaliste" révélera un jour toutes les vérités sur ce feuilleton. Des deux côtés, le regret est inévitable : "si le Général savait, si le marabout pouvait".
Cheikh Tidiane Dia
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Source: lerenovateur
(M) avomm