
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), l'Argentin Luis Moreno-Ocampo, a défendu cette semaine à l'Onu le mandat d'arrêt requis contre le président soudanais Omar el-Béchir, imperturbable face aux manoeuvres des Européens et des Africains à la recherche d'un compromis.
"Eux, ils ont la responsabilité de trouver des solutions", concède M. Moreno-Ocampo dans une interview avec l'AFP, ajoutant aussitôt : "Moi, j'ai une responsabilité judiciaire".
Pour ce champion des droits de l'Homme âgé de 56 ans, qui a fait ses armes dans des procès contre la junte militaire argentine dans les années 80, "la solution ne peut ignorer la loi et ne peut ignorer les décisions judiciaires".
Il l'a dit à tous ceux qu'il a rencontrés en marge de l'Assemblée générale de l'Onu. Mercredi soir, il l'a dit aussi aux représentants du Qatar, de l'Union africaine et de la Ligue arabe. "Ils m'ont invité à les briefer sur la décision judiciaire et je leur ai expliqué quel était mon mandat", dit-il.
Ce quinquagénaire à la barbe poivre et sel fait mine d'ignorer que l'Union africaine a annoncé qu'elle réclamerait à l'occasion de l'Assemblée générale de l'Onu cette semaine un report de la procédure concernant le président Béchir et que la France s'est déclarée prête à l'envisager, sous conditions.
Plusieurs ONG de défense des droits de l'homme se sont indignées mardi du "marchandage" engagé selon elles à l'Onu notamment par le président Nicolas Sarkozy et les pays amis du chef de l'Etat soudanais.
En juillet, le procureur a demandé aux juges de la CPI d'émettre un mandat d'arrêt contre le président soudanais, accusé de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis au Darfour, région de l'ouest du Soudan déchirée depuis 2003 par une guerre civile.
Mais les 15 membres du Conseil de sécurité, dont la France est membre permanent, peuvent voter une résolution pour différer de 12 mois toute poursuite initiée par la CPI et ce délai peut être prolongé selon les mêmes conditions.
M. Moreno-Ocampo a toutefois trouvé un allié en la personne du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon et, plus surprenant, les Etats-Unis semblent prêts à bloquer tout compromis alors qu'ils se sont toujours opposés à la CPI.
Dans l'entourage du procureur, on se félicite de "la fermeté du secrétaire général" de l'Onu et on se montre confiant sur la délivrance d'un mandat d'arrêt contre Béchir par la CPI fin novembre ou début décembre.
On est rassuré aussi de voir, ce que plusieurs pays africains reconnaissent eux-mêmes, qu'il n'y a pas de voix assez nombreuses pour adopter un quelconque compromis au Conseil de sécurité.
"Moi je demande qu'on exécute les mandats d'arrêt contre (Ahmed) Haroun et (Ali) Kosheib", dit M. Moreno-Ocampo, en référence à l'actuel ministre soudanais aux Affaires humanitaires, et à un chef de la milice pro-gouvernementale janjawid, poursuivis par la CPI.
Omar el-Béchir a toujours refusé de les remettre à la Cour.
Mercredi, M. Moreno-Ocampo a croisé dans un couloir le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner. "On s'est dit bonjour, nous n'avons pas eu le temps de parler", dit le procureur. M. Kouchner a dit de son côté qu'il en a profité pour l'assurer que la France "soutient la justice internationale".
Pour le procureur, les choses sont simples : "J'ai un mandat judiciaire, je ne peux pas faire de commentaires sur des activités politiques", dit-il. "Ce n'est pas de ma compétence". Mais il prévient : "Mon métier est d'enquêter et présenter les faits devant les juges et je vais continuer à le faire".
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Source: AFP
(M) avomm
"Eux, ils ont la responsabilité de trouver des solutions", concède M. Moreno-Ocampo dans une interview avec l'AFP, ajoutant aussitôt : "Moi, j'ai une responsabilité judiciaire".
Pour ce champion des droits de l'Homme âgé de 56 ans, qui a fait ses armes dans des procès contre la junte militaire argentine dans les années 80, "la solution ne peut ignorer la loi et ne peut ignorer les décisions judiciaires".
Il l'a dit à tous ceux qu'il a rencontrés en marge de l'Assemblée générale de l'Onu. Mercredi soir, il l'a dit aussi aux représentants du Qatar, de l'Union africaine et de la Ligue arabe. "Ils m'ont invité à les briefer sur la décision judiciaire et je leur ai expliqué quel était mon mandat", dit-il.
Ce quinquagénaire à la barbe poivre et sel fait mine d'ignorer que l'Union africaine a annoncé qu'elle réclamerait à l'occasion de l'Assemblée générale de l'Onu cette semaine un report de la procédure concernant le président Béchir et que la France s'est déclarée prête à l'envisager, sous conditions.
Plusieurs ONG de défense des droits de l'homme se sont indignées mardi du "marchandage" engagé selon elles à l'Onu notamment par le président Nicolas Sarkozy et les pays amis du chef de l'Etat soudanais.
En juillet, le procureur a demandé aux juges de la CPI d'émettre un mandat d'arrêt contre le président soudanais, accusé de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis au Darfour, région de l'ouest du Soudan déchirée depuis 2003 par une guerre civile.
Mais les 15 membres du Conseil de sécurité, dont la France est membre permanent, peuvent voter une résolution pour différer de 12 mois toute poursuite initiée par la CPI et ce délai peut être prolongé selon les mêmes conditions.
M. Moreno-Ocampo a toutefois trouvé un allié en la personne du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon et, plus surprenant, les Etats-Unis semblent prêts à bloquer tout compromis alors qu'ils se sont toujours opposés à la CPI.
Dans l'entourage du procureur, on se félicite de "la fermeté du secrétaire général" de l'Onu et on se montre confiant sur la délivrance d'un mandat d'arrêt contre Béchir par la CPI fin novembre ou début décembre.
On est rassuré aussi de voir, ce que plusieurs pays africains reconnaissent eux-mêmes, qu'il n'y a pas de voix assez nombreuses pour adopter un quelconque compromis au Conseil de sécurité.
"Moi je demande qu'on exécute les mandats d'arrêt contre (Ahmed) Haroun et (Ali) Kosheib", dit M. Moreno-Ocampo, en référence à l'actuel ministre soudanais aux Affaires humanitaires, et à un chef de la milice pro-gouvernementale janjawid, poursuivis par la CPI.
Omar el-Béchir a toujours refusé de les remettre à la Cour.
Mercredi, M. Moreno-Ocampo a croisé dans un couloir le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner. "On s'est dit bonjour, nous n'avons pas eu le temps de parler", dit le procureur. M. Kouchner a dit de son côté qu'il en a profité pour l'assurer que la France "soutient la justice internationale".
Pour le procureur, les choses sont simples : "J'ai un mandat judiciaire, je ne peux pas faire de commentaires sur des activités politiques", dit-il. "Ce n'est pas de ma compétence". Mais il prévient : "Mon métier est d'enquêter et présenter les faits devant les juges et je vais continuer à le faire".
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Source: AFP
(M) avomm