La Mauritanie a été citée comme exemple de transition, en Afrique et dans le monde arabe, « globalement » réussie. Une Commission Electorale Nationale Indépendante, un CMJD et son gouvernement s’abstenant de prendre part aux nombreuses élections, un calendrier et des échéances réduits au minimum, une Administration sommée d’observer la plus grande neutralité, des journées de concertation franches sur des sujets de forte charge politique et de passion, 24 engagements dont le plus emblématiques était celui de ramener l’Armée à ses cantonnements. Tout cela en 19 mois. Ce sont des militaires, auteurs d’un coup d’Etat, qui ont organisé tout cela.
Il est vrai qu’ils ont aussi été tentés d’organiser une prolongation de la transition. Ils ont imaginé le coup du « vote blanc » tordu mais cousu de fil de la même couleur. La classe politique, alertant l’opinion nationale mais aussi celle des partenaires de la Mauritanie était arrivée à faire échec à ces tentations.
Malgré ses insuffisances et malgré la bombe à retardement que constitue le bataillon des députés « indépendants », la transition du CMJD renvoyait une image plutôt flatteuse de la Mauritanie. Il faut dire qu’on revenait de loin. Passer du régime d’un Ould Taya, barricadé dans son oppidum et tirant à coup de BASEP sur tout ce qui bouge, à celui de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi où l’on s’initie aux mécanismes les plus sophistiqués de la démocratie en s’écharpant à coups de motion de censure, de déclaration de politique générale, d’Institution de l’Opposition démocratique et autre joutes parlementaires, ne pouvait laisser indifférent.
Aujourd’hui, manœuvrant le même BASEP, un Général limogé a mis le Président élu en prison et le Premier Ministre légitime en résidence surveillée. Les Présidents des deux Chambres du Parlement sont en dissidence et avec eux le Président du Conseil Economique et Social. Tous trois ne reconnaissent pas les nouvelles autorités usurpatrices. Pas un jour sans sa marche, son meeting ou sa conférence de presse de dénonciation du coup de force contre la légalité constitutionnelle. Les Militaires qui braconnent en terre de politique ont été dénoncés. Ils sont loin de leur base et ont fini par être à découvert. C’est de nouveau l’oppidum. Rendez-vous, vous êtes cernés.
A la pression intérieure, entretenue par la formidable machine à mobiliser qu’est devenu le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) est venu s’ajouter le concert de condamnations et de protestations des partenaires ne notre pays. Unanimes dans leur incompréhension, ils ont sans doute été surpris par l’arrogance et la condescendance d’un Général Ould Abdel Aziz, vexé pour avoir été démis de ses fonctions par le Président de la République, son chef hiérarchique. Les dernières menaces américaines et françaises de sanctions ciblées et visant quelques haut gradés de l’Armée et, éventuellement, quelques uns de leurs soutiens civils ont fait souffler un léger vent de panique sur la conjuration des putschistes.
Après avoir fait l’admiration des Etrangers par leur transition de la dictature vers la démocratie, les Mauritaniens seraient en passe de réaliser un autre exploit : faire échec à la dernière tentative de coup d’Etat militaire. Excusez du peu !
Mohamed Baba
Il est vrai qu’ils ont aussi été tentés d’organiser une prolongation de la transition. Ils ont imaginé le coup du « vote blanc » tordu mais cousu de fil de la même couleur. La classe politique, alertant l’opinion nationale mais aussi celle des partenaires de la Mauritanie était arrivée à faire échec à ces tentations.
Malgré ses insuffisances et malgré la bombe à retardement que constitue le bataillon des députés « indépendants », la transition du CMJD renvoyait une image plutôt flatteuse de la Mauritanie. Il faut dire qu’on revenait de loin. Passer du régime d’un Ould Taya, barricadé dans son oppidum et tirant à coup de BASEP sur tout ce qui bouge, à celui de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi où l’on s’initie aux mécanismes les plus sophistiqués de la démocratie en s’écharpant à coups de motion de censure, de déclaration de politique générale, d’Institution de l’Opposition démocratique et autre joutes parlementaires, ne pouvait laisser indifférent.
Aujourd’hui, manœuvrant le même BASEP, un Général limogé a mis le Président élu en prison et le Premier Ministre légitime en résidence surveillée. Les Présidents des deux Chambres du Parlement sont en dissidence et avec eux le Président du Conseil Economique et Social. Tous trois ne reconnaissent pas les nouvelles autorités usurpatrices. Pas un jour sans sa marche, son meeting ou sa conférence de presse de dénonciation du coup de force contre la légalité constitutionnelle. Les Militaires qui braconnent en terre de politique ont été dénoncés. Ils sont loin de leur base et ont fini par être à découvert. C’est de nouveau l’oppidum. Rendez-vous, vous êtes cernés.
A la pression intérieure, entretenue par la formidable machine à mobiliser qu’est devenu le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) est venu s’ajouter le concert de condamnations et de protestations des partenaires ne notre pays. Unanimes dans leur incompréhension, ils ont sans doute été surpris par l’arrogance et la condescendance d’un Général Ould Abdel Aziz, vexé pour avoir été démis de ses fonctions par le Président de la République, son chef hiérarchique. Les dernières menaces américaines et françaises de sanctions ciblées et visant quelques haut gradés de l’Armée et, éventuellement, quelques uns de leurs soutiens civils ont fait souffler un léger vent de panique sur la conjuration des putschistes.
Après avoir fait l’admiration des Etrangers par leur transition de la dictature vers la démocratie, les Mauritaniens seraient en passe de réaliser un autre exploit : faire échec à la dernière tentative de coup d’Etat militaire. Excusez du peu !
Mohamed Baba