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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

A propos du « statut d’intellectuel » par Hamdou Rabby Sy

Pourquoi je suis philosophe ? Parce que je me suis inscrit dans la tradition socratique, dont le fameux « je sais une chose, c’est que je ne sais rien » a inauguré la tradition philosophique occidentale. L’humilité de l’attitude socratique, son ironie provocatrice déjouant le sérieux des gens qui se prennent trop au sérieux et sa maïeutique (l’art d’accoucher les idées), ont façonné ma démarche de penser, avant la découverte de l’œuvre de mon philosophe préféré, j’ai nommé Hegel.


A propos du « statut d’intellectuel » par Hamdou Rabby Sy
Suite à quelques réactions par rapport à mes propos sur l’interview du président des FLAM, je voudrais apporter quelques éléments de clarification. Je suis très touché par les mots fort sympathiques de certains de mes anciens élèves ; une mention particulière à Mamadou Saïdou TOURE dont la subtilité et l’élégance, n’entament en rien la noblesse avec laquelle, il se démarque de l’analyse de son « ancien professeur de philosophie ».

Je dois dire aussi que je fus amusé par des réactions moins positives, mais qui ne sont pas sans intérêt, sauf qu’elles pêchent par manque de courage intellectuel et de volonté de pousser le débat dans un sens plus constructif. Au regard de toutes ces réactions, je voudrais poursuivre ma réflexion.

Je tiens d’emblée à affirmer que je ne suis pas un candidat à la posture d’intellectuel, non pas que, l’intellectuel appartiendrait à une catégorie d’hommes et de femmes d’une dimension exceptionnelle. Je ne pense pas que l’intellectuel procéderait d’une forme d’angélisme ou de sainteté par –delà l’humain, pour ne pas dire, par-delà le Bien et le Mal. Je ne considère pas aussi que l’intellectuel représente une figure du « surhomme » nietzschéen, encore moins une individualité si singulière qui existerait partout, sauf dans notre chère Mauritanie.

Mon propos visait à mettre l’accent sur cette forme de démission par rapport à la passion pour le savoir, l’engagement pour la culture et le sens élevé des choses de l’esprit. Car, l’esprit ne peut être élevé qu’à la hauteur et à l’aune des humains qui le portent et qu’il habite. Détermination essentielle et substantielle, l’esprit définit authentiquement notre humanité universelle. Il nous permet de nous dépouiller de notre particularité la plus contingente pour la convertir en singularité universelle. Le statut d’intellectuel, tel que je l’entends, résulte de la combinaison de la lecture et de la prise en compte des conjonctures historiques qui déterminent cette posture d’éminence ancrée dans la théorie et dans la pratique. L’intellectuel ne se dérobe pas à l’engagement dans le champ social et politique, même s’il peut ne pas être structuré dans des organisations politiques. En toutes circonstances, ses interventions reflètent un positionnement favorable ou défavorable à une situation de domination. La figure la plus authentique et la plus reconnue est celle du positionnement critique contre l’injustice et la domination.

Cela dit, je me sens plus philosophe qu’intellectuel ; je n’aspire pas à cette position. En revanche, je prétends être philosophe, je suis très attaché à mon identité philosophique avec bonheur, parce que je l’ai conquise de haute lutte. Je continue à consentir des sacrifices, parfois, absurdes, pour préserver cette identité des plus difficiles et des plus exigeantes.

Pourquoi je suis philosophe ? Parce que je me suis inscrit dans la tradition socratique, dont le fameux « je sais une chose, c’est que je ne sais rien » a inauguré la tradition philosophique occidentale. L’humilité de l’attitude socratique, son ironie provocatrice déjouant le sérieux des gens qui se prennent trop au sérieux et sa maïeutique (l’art d’accoucher les idées), ont façonné ma démarche de penser, avant la découverte de l’œuvre de mon philosophe préféré, j’ai nommé Hegel. Le soupçon de Nietzsche, la lecture de la psychanalyse, la fréquentation engagée de Marx, de Lénine et de Trotsky, m’ont ouvert des pistes nouvelles dans l’effort de compréhension des rapports de force au sein de la société. La lutte des classes, le parti de classe, la révolution, des catégories fondamentales du matérialisme historique et dialectique, m’ont renforcé dans la quête des outils d’analyse.

La lecture décisive et vitale de Spinoza, et d’Althusser, sans oublier la compagnie des « nouveaux philosophes » m’ont aidé à me libérer des préjugés de la culture qui m’a vu naître et grandir. Je ne suis pas un « marxiste anarchiste » encore moins « un flamiste féodal ». Je suis heureux dans la confrontation des points de vue, je suis un adepte de la contradiction, mais je m’interdis des relations fondées sur la vulgarité et la banalisation. J’ai noué des amitiés fortes, j’ai tiré les leçons de mes déceptions, de la mesquinerie et de l’hypocrisie. Je me sens épanoui dans la prise de distance, je préfère la solitude à la fréquentation de courtisans paresseux, nourris à la culture de la délation et du dénigrement.

Je suis plus à l’aise avec les idées et la théorie qu’avec la pratique et la rencontre avec le peuple. Je ne suis pas politicien, je suis un homme d’idées. Mais je suis un militant, peut-être mauvais, certainement incompétent. Je ne me suis jamais disputé avec des camarades par rapport à la qualification d’un militant (bon, mauvais). La qualité d’un militant, c’est de militer de façon disciplinée au sein de son organisation.

Quant au retour au pays, pour enseigner au département de philosophie de l’Université de Nouakchott, ça ne me tente nullement. Il n’y a pas d’héroïsme à rester dans son pays, ni à y retourner. C’est un faux débat. Je suis libre de résider en France, ou de poursuivre mon parcours de migrant, car j’ai beaucoup appris depuis huit ans, sur moi, sur mon pays avec la distance, j’ai rencontré d’autres peuples, d’autres cultures et d’autres continents. J’ai mieux appris des Mauritaniens en vivant en France que si j’étais resté en Mauritanie. Je suis loin du chemin du retour, au contraire, je me prépare à aller plus loin. Je suis un fou de l’ailleurs, ce n’est pas un hasard, si j’ai choisi une œuvre philosophique qui expose le périple de la conscience, de la certitude sensible jusqu’au savoir absolu. La culture philosophique libère de l’étroitesse et éloigne de l’enfermement dans des territoires qui favorisent la misère dans tous les sens.

Je suis révolté contre l’injustice, l’oppression, le racisme et l’esclavage, mais je ne suis pas patriote, encore moins nationaliste. En philosophe conséquent, je suis cosmopolite et universaliste. Je suis allergique au particularisme, je me méfie des appartenances particularistes, même si ce sont des structures anthropologiques qui ont façonné l’humanité et qui déterminent encore les sociétés humaines.

Je suis réticent à l’idée de retour parce que les nourritures spirituelles qui me sont indispensables sont dans la capitale française. Mon bonheur aujourd’hui, c’est d’avoir la possibilité de fréquenter la BNF (Bibliothèque Nationale de France, site François MITTERAND) le centre Beaubourg, les grandes librairies parisiennes situées dans le Boulevard Saint Michel, la place de la Sorbonne, j’en passe.

Je serai triste de me couper de cet environnement qui m’est devenu absolument nécessaire. J’évolue, certes, dans un contexte qui ne m’offre pas un travail intéressant, comme celui d’enseigner la philosophie à l’université. La vie est faite de reconversions et d’adaptations. Je ne suis pas heureux, mais, je ne ressemble pas à un malheureux. Je ne suis pas convaincu que la configuration actuelle de l’Université de Nouakchott m’offrirait des perspectives d’enseignement. J’ai fait le deuil de cette opportunité qui m’inscrirait plus dans des logiques de confrontation, de frustration et, assurément d’humiliation.

J’ai fait le choix de la culture, de la lecture, de la haute culture, celle qu’on acquiert en fréquentant les grands penseurs, les grands écrivains et les grands philosophes. N’étant pas si doué, je préfère consacrer ma vie à lire, à écouter ceux et celles qui ont acquis une certaine grandeur, dont certains sont au pays. Je suis une subjectivité universelle humaine, mon pays est l’universel ; s’il y avait une nationalité philosophique, je n’hésiterais pas une seconde, à l’obtenir. C’est la seule chose au monde qui, vraiment, me passionne.

Mais, je ne renoncerai pas à mon pays, parce que c’est mon pays, il n’appartient pas plus à ceux qui veulent nous le faire croire ou à ceux qui y vivent. Voyager fait partie de l’attribut de l’humain. Nous sommes tous des migrants. La migration est constitutive de l’humaine condition. Je suis fils d’immigré qui a très peu vécu en Mauritanie. Le parcours de migrant fait partie de mon héritage.

Je m’efforce de ne pas tomber dans la facilité du sentimentalisme, du fatalisme et de la nostalgie. Je suis en voyage pour engranger ce que je n’ai pas pu avoir dans mon pays, y compris le respect de la vie et de la dignité. Je ne me reconnais aucun mérite, mais je resterai socratique : « je sais une chose, c’est que je ne sais rien ». Je ne me consolerai pas d’avoir obtenu des diplômes ; je n’en tire aucune fierté, c’est plutôt de l’humilité que j’en retire tant j’ai rencontré des hommes et des femmes qui en savent et de loin plus que moi. J’ai l’impression de ne rien savoir, c’est pourquoi, je ne suis pas du genre à me gargariser de peu et à jouer les savants.

Je me bats tous les jours pour faire reculer en moi, la médiocrité, l’ignorance et l’arriération. Je vis dans un pays qui m’offre la possibilité de m’épanouir humainement et spirituellement. Je vais en profiter au plus grand maximum. Je ne suis pas un intellectuel, mais un lecteur passionné et rigoureux, parce que je prétends être philosophe, je suis fasciné par les lumières et révolté contre l’obscurantisme.

Je ne suis pas à l’heure du bilan. Je suis plutôt, dans la conquête et la quête des outils conceptuels en vue d’être chaque jour, moins ignorant. Si Dieu nous prête vie, je ferai mon bilan vers soixante cinq ans. Je ne suis pas sûr d’écrire des mémoires ou une autobiographie, mais je me débrouillerai pour raconter mon pauvre et insensé parcours de vie.

J’espère n’avoir pas fait preuve d’intellectualisme, ni d’exaltation de soi. Vigilance, je suis très en forme ! La prochaine fois, certainement, à l’occasion de la mise en place du nouveau gouvernement, je vais renouer avec mon style habituel, celui de la complexité et de l’ambiguïté de la réflexion et de la structuration argumentative à forte teneur conceptuelle. N’en déplaise aux aigris caractérisés par la hargne et l’hostilité, empêtrés dans leur lourdeur de nostalgiques inconsolables, en retard par rapport à leurs objectifs et à leur projet !

SY Hamdou Rabby
Pour: avomm.com
Mardi 11 Août 2009 - 19:22
Dimanche 30 Août 2009 - 16:20
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1.Posté par Djiné Lô le 11/08/2009 22:53
Je me demande en quoi la lecture de la phénomenologie de l'esprit peut être une solution pour un pauvre habitant de bakaaw .
Amadou Aly Dieng disait que: " l'intellectuel ,c'est quelqu'un qui se marginalise consciencement".

2.Posté par allahou le 12/08/2009 08:33
La solution pour un pauvre habitant de bakaaw c'est la culture de son champ ou la pêche..
Donc arrêtons tous nos études pour reprendre nos wooronge, ce n'est pas la philo qui est responsable de notre arriération, arrêtons de faire les imbéciles.

3.Posté par corera le 19/09/2009 22:43
monsieur le vouloir savoir nest pas donne a n inporte qui et le vouloir comprendre ou plustot le pouvoir comprendre...........


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