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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Abderrahmane NGAIDÉ, Les voix abyssales de Bissau ou les douleurs de la mémoire, Paris, L’Harmattan, 2011. (Prix : 10 Euros)


Abderrahmane NGAIDÉ, Les voix abyssales de Bissau ou les douleurs de la mémoire, Paris, L’Harmattan, 2011. (Prix : 10 Euros)
Extraits de la préface du professeur Ibrahima Sow, chercheur à l’Institut fondamental d’Afrique Noire) :

« Les voix abyssales de Bissau ou les douleurs de la mémoire de Abderrahmane Ngaïdé apparaît comme une illustration, qui se fait dans la douleur, de ce que l’on a pu dire de ce que la littérature est : « un anti-destin » ; non pas tant qu’elle permette à l’auteur de survivre par son œuvre au-delà de la mort, mais, plus fondamentalement, elle est la possibilité même de l’auteur, sans doute la seule, hic et nunc, pour Ngaïdé, mu, comme dirait Francis Ponge, d’une rage de l’expression, de l’affirmation pleine de son existence, d’une existence en péril de sombrer dans ce qu’il faut appeler, à défaut d’un terme plus adéquat, la folie ».
(…)

« Pour cet intellectuel féru de rationalité, l’impossible constat de la dé-raison du monde devient subitement une réalité incontournable qui emporte toute lucidité d’une mémoire morcelée et brisée dans des hallucinations, des délires et peurs qui le transportent dans l’inconnu ».

Extraits de la postface de Mustapha El Qadéry (Bibliothèque nationale du royaume du Maroc) :

« Par l’expérience que Ngaïdé nous relate ici, dans ce récit, j’ai pensé a l’histoire de cet adage. Veut-il mettre notre raison à l’épreuve ? Certainement. Il n’est pas à la portée de n’importe qui de mettre à l’épreuve ses semblables, surtout quand le sens commun limite la perception ou le point de vue pour voir, au-delà de l’horizon. Effet d’optique peut être ? Sûrement ! Les métamorphoses sont si profondes dans nos histoires, et l’un des nôtres de la période antique, Apulée de Madaure que les Européens s’approprient à tort ou à raison puisqu’il a écrit en latin, nous l’a bien démontré dans son roman, intitulé justement, Les métamorphoses, bien longtemps avant Kafka. Mais vu les multiples sens de la métamorphose de l’individu, je me contente de cette mise à l’épreuve personnelle que Ngaïdé partage avec nous lecteurs, à qui il se confesse, encore une fois, sur les traces d’un autre des nôtres, Saint Augustin, que les Européens s’approprient encore, a tort ou à raison parce qu’il a écrit en latin, lui qui fut le premier a se confesser bien avant J.-J. Rousseau ».

Extraits du texte :

« Un voyage attendu depuis une année allait se transformer en un véritable cauchemar ».

(…)

« Bissau !

À la prononciation de ces syllabes, la magie des voix me saisit. Cette capitale ouest-africaine est une échographie de celles de tant d’autres comme elle. Cette image est tellement fréquente qu’elle tend à devenir normale. Les maisons inachevées ressemblent à des fantômes à peine éveillés d’une longue léthargie. Les rues grouillent de vieilles voitures allemandes dont les vrombissements assourdissants ne laissent point indifférent le touriste de passage dans l’un de ses multiples Appart’hôtel répandus dans les villes africaines et devenus une mode pour capturer cette manne financière diffuse ».

(…)

« Le halo enveloppant de l’instant distrait au point que celui qui se débat, entre la face cachée de son être meurtri par l’épreuve, se pose des questions existentielles sur son devenir le plus immédiat. Et, soudainement, la nuit se décline comme une source de peur, mais aussi de libération de la mémoire. Le jour est angoissant, car les autres viennent s’enquérir de votre nuit et d’une situation inexistante. Leur compassion vous attendrit au point de vous conduire à vous poser la question de savoir si vous vivez dans le délire ou la réalité. Ces regards attristés risquent à la fin de vous plonger, encore profondément, dans un univers qui n’existe pas et vous attirer vers le précipice de l’incohérence ».

(…)

« Dans le délire, l’avenir est ponctué et rythmé par des séquences puisées dans le passé qui peut être si lointain qu’il ajoute un timbre à la mélancolie que les voix cherchent à féconder en vous. Cette mémoire inexistante se massifie pour s’imposer comme une vérité insoupçonnable ; alors que vous tentez de vous persuader de son inexistence. Oui les voix n’existent pas et pourtant vous les entendez au tréfonds de vous-même et vous ne pouvez vous empêcher de les écouter, couler en vous comme votre sang. Elles se coagulent en vous. Finalement, elles sont là et partout. Autour de vous, en vous comme les battements de votre cœur. Elles se faufilent dans vos veines et tentent de remplacer tout votre liquide. Elles siègent dans votre cœur, s’introduisent dans votre intimité, violent et violentent votre corps. Elles emplissent ce vide soudain : votre corps devenu insensible ».

(…)

« Admettons, une fois pour toute, avec Heidegger : « Le sujet n’est […] pas le ‘’subjectif’’ entendu comme l’égoïsme uniquement occupé de soi. Le sujet déploie son être dans le rapport à l’objet, qui est un rapport de représentation ». Les voix représentent donc un objet sur lequel le sujet doit déployer tous ses efforts de conscience. Être conscient c’est-à-dire « être en état de science » pour affronter toutes les subjectivités qui alimentent les voix présentes en vous. Cette attitude intuitive garantit la délivrance finale. Sérénité… ».


Bonne lecture
Dimanche 27 Mars 2011 - 06:40
Dimanche 27 Mars 2011 - 06:40
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1.Posté par Malal le 27/03/2011 17:51
Abdarrahmane Ngaîdé persiste et signe qu'il trouve son inspiration dans la lucidité de l'histoire vécue. Les voix abyssales revèlent que l'homme en vérité ne peut échapper à son destin mais peut par contre tracer le fil conducteur de celui-ci.

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