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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Au Niger, les militaires au pouvoir attendent l’argent du pétrole


La France accusée de tous les maux et des promesses d’un avenir meilleur en dépit des vicissitudes du moment. Dans un entretien accordé à la radio-télévision nationale dimanche 10 décembre, Abdourahamane Tiani, le chef du régime militaire au Niger, a repris les thèmes préférés de ses voisins et pairs malien et burkinabé.

Sanglé dans son uniforme d’officier, le général putschiste, dont le pouvoir se tourne ostensiblement vers Moscou, a ainsi considéré qu’« il est facile de constater le degré de spoliation dont nous avons été victimes à travers les accords que nous avons progressivement dénoncés » ou plus directement annoncé : « Nous ne donnerons plus un franc à la France. »

Les espoirs économiques du pouvoir nigérien, sous sanctions économiques régionales, se fondent sur l’imminence des premières exportations pétrolières tirées du gisement d’Agadem. Dès janvier 2024, « nous pouvons espérer les premières sorties de barils du brut nigérien », a affirmé le général Tiani alors que le budget national a été amputé de 40 % depuis le putsch du 26 juillet. 90 000 barils par jour devraient être acheminés vers le port de Sèmè, au Bénin, grâce à l’oléoduc de 2 000 km construit par la China National Petroleum Corp, inauguré en novembre mais dont la finalisation est retardée du fait de la fermeture des frontières, révèle la lettre Africa Intelligence.


Niamey estime que la commercialisation de son pétrole, dont il tirera plus du quart des recettes, pourrait représenter la moitié de ses recettes fiscales et le quart de son PIB, soit plus de 13,6 milliards de dollars, d’après les données de la Banque mondiale. Et croître d’année en année grâce à la construction d’une deuxième raffinerie, indique le chef putschiste dans l’interview. Alors que la population du Niger n’a guère profité de décennies d’exportations des réserves d’uranium du pays, celle-ci peut espérer tirer meilleur bénéfice de l’exploitation de l’or noir. Le Bénin attend lui aussi avec impatience les retombées des droits de transit du pétrole nigérien.
Une économie asphyxiée

Mais l’horizon promis par le général Tiani est loin de la réalité décrite par ses compatriotes. « Nous sommes parvenus à assurer le ravitaillement régulier à travers un corridor sécurisé, grâce à la grande mobilisation des forces de défense », a-t-il annoncé quand la population dénonce la pénurie des produits de première nécessité. Le blocus économique imposé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), associées à la fermeture des frontières depuis le coup d’Etat, ont entravé les importations créant une forte inflation sur les produits.

« Le litre d’huile qui était à 800 francs CFA [1,2 euro] est à 1 400. Le sac de riz de 11 000 francs CFA est à 20 000. Tous les prix ont flambé », raconte une mère de famille qui, comme toutes les personnes interrogées, préfère garder l’anonymat dans « les médias français ». A cela s’ajoute le manque de liquidités. « Il y a des queues interminables dans les banques, tous les clients ne sont pas servis, explique cette employée d’une entreprise privée. Comme le système de paiement en ligne est peu développé, c’est vraiment difficile de gérer les dépenses obligatoires telles que le loyer et le ravitaillement en vivres. »


Le gel des comptes du gouvernement et des entreprises publiques par la BCEAO asphyxie d’autant plus l’économie que le secteur public est le principal employeur au Niger. Ainsi, nombreux sont les foyers qui se sont retrouvés sans revenus depuis juillet et ne peuvent plus répondre à leur besoin.

Les ONG multiplient depuis août les appels à laisser passer les dizaines de camions d’aide humanitaire coincés à la frontière béninoise. « Selon certaines estimations réalisées avec d’autres organisations humanitaires dans le pays, les stocks [des biens nécessaires à la réponse humanitaire] disponibles au moment de la fermeture des frontières étaient suffisants pour couvrir entre deux et trois mois », déclarait sur l’antenne de RFI, Paolo Cernuschi, directeur d’International Rescue Committee au Niger.

Un taux de croissance revu à la baisse

« Il y a une réelle psychose. On a peur que la situation se détériore », ajoute via WhatsApp un employé dans le secteur bancaire à Diffa, au sud-est du pays. Les habitants de la ville racontent également les coupures de courant récurrentes dues à l’arrêt des exportations d’électricité depuis le Nigeria.
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L’économie nigérienne semble aujourd’hui dans l’impasse : « Les sanctions financières réduiront la consommation et l’investissement du gouvernement. (…) L’investissement privé sera ralenti par l’incertitude politique et la réduction des liquidités dans le secteur bancaire », commente la Banque mondiale. Même l’agriculture, qui représente 40 % du PIB et pourrait être une source de résilience économique, montre ses limites cette année. « Certains signes indiquent que la récolte pourrait être inférieure à la moyenne », estime l’institution de Washington.


Le taux de croissance du Niger, projeté à 6,9 % sur la base d’une performance moyenne de l’agriculture et d’une production pétrolière entrant en service avant la fin de l’année, pourrait être revu à la baisse. « Si les sanctions et la pause dans le financement du développement international se poursuivent jusqu’à la fin de 2023, la croissance peut tomber à 2,3 % », expose la banque internationale.

Face à la crise, des centaines de Nigériens sont descendus dans les rues de la capitale samedi 9 décembre, la veille du sommet de la Cedeao, pour protester contre les sanctions à l’encontre du Niger. La communauté a ouvert la voie à un allègement des embargos, à condition que la junte promette une « transition courte », avant un retour des civils au pouvoir. Un délai imprécis sur lequel Abourahame Tiani ne s’est pas prononcé lors de son dernier entretien. Il avait cependant indiqué, en août, qu’elle ne durerait pas plus de trois ans. L’éventuel allègement des sanctions changerait considérablement l’orientation des courbes puisque la croissance pourrait alors rebondir à 12,8 % en 2024.

Sophie Eyegue

Source : Le Monde - (Le 15 décembre 2023)
Samedi 16 Décembre 2023 - 15:41
Samedi 16 Décembre 2023 - 15:45
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