Jeudi 23 octobre vers 15 heures de l’après-midi, un peloton composé des éléments du commissariat de police de Bababé, sous la conduite de Mohamed Ould Ahmed Damou, commissaire de police de la ville, a débarqué dans le village de Dioudé Dièri situé à 2 kilomètres pour libérer de force un troupeau de bovins mis en fourrière par les villageois, après que ce troupeau ait dévasté les cultures sous pluie appartenant aux paysans de la dite localité.
Quelques heures avant, le Hakem, informé de la mise en fourrière d’un troupeau de bovins durant 72 heures (sans être alimenté) dans le village de Dioudé par les paysans de cette localité, avait dépêché sur place une commission composée du commissaire de police, de l’un des adjoints au Maire et de l’Inspecteur départementale du MDR afin de constater l’état physique et sanitaire des bovins et évaluer les dégâts causés par le troupeau à l’intérieur des champs.
Une fois sur les lieux de la fourrière, l’inspecteur du MDR constate une dégradation physique du troupeau et le commissaire ordonne sur instruction du Hakem (qui s’est porté garant de leur dédommagement par les éleveurs) de procéder au recensement de la totalité des bovins et l’identification de leurs marques ainsi que leur libération immédiate.
Niet lui rétorquent les paysans tant que les propriétaires ne payeront pas. Les policiers, au nombre d’une douzaine, qui étaient armés de pistolets, de Kalachnikov, de matraques et de grenades lacrymogènes sont arrivés à la fourrière du village vers 15 heures de l’après midi.
Ils ont sommé en vain les gardiens d’ouvrir la fourrière où se trouvaient parqués 69 bovins pour les libérer. Face au refus catégorique des paysans d’obtempérer aux ordres du commissaire, la police charge la foule avec des grenades lacrymogènes. Plusieurs grenades atterrissent dans le domicile du vieux Hamadi Niang dit Hamadi Toubaco.
Certains membres de la famille s’évanouissent. Nous avons visité le domicile du vieux Hamadi et son fils Mamoudou nous a exposé tous les projectiles de grenades ainsi que les balles réelles ( GFL 765 mm et ALAE 2. 101 CS 801) tirés en l’air par le commissaire Ould Ahmed Damou. (Notre photo). Des jeunes furieux parmi la foule ripostent par des jets de pierres contre les policiers. Cette première tentative de disperser l’attroupement autour de la fourrière échoue.
Le commissaire de police tire 8 balles en l’air selon certains témoins, 16 d’après d’autres tous présents lors des évènements. N’ayant pas réussi à effrayer la foule, le commissaire décroche une kalachnikov d’après toujours les villageois et recommence les mêmes tirs en l’air. Il réussit à se frayer un passage menant vers la porte d’entrée de la fourrière.
Là, racontent les témoins de la scène trouvés sur place, le commissaire se mit à asséner des coups de rangers à la porte de l’enclos. Une fois la porte mise à terre, il ordonne à certains de ses éléments de pénétrer à l’intérieur de la fourrière pour dégager le troupeau mais les bêtes campent sur place et refusent de quitter l’enclos. On s’étonne ! Des marabouts auraient jeté un sort sur le troupeau pour démontrer aux flics leur puissance mystique déclare un villageois.
Les gendarmes applaudis, la police huée.
Face aux difficultés de la police de libérer les animaux, menacés de mort, selon les termes employés par les autorités locales, le Hakem dépêche le commandant de la Brigade de gendarmerie sur les lieux. Ce dernier, Mahfouth Ould Menni réussit à dénouer la crise. Il convainc les paysans de libérer sur le champ tous les bovins dont les responsables ont été identifiés en se portant garant du dédommagement des paysans par les éleveurs dont les troupeaux ont dévasté les cultures des villageois. 58 bovins quittent l’enclos sous la pression des gardiens.
A cet instant le calme et la sérénité règnent déjà aussi bien chez les forces de l’ordre que chez les villageois. Les deux frères adversaires recomposent pour la circonstance.
A leur départ, les gendarmes sont acclamés et les policiers hués par la foule. Dans la soirée, un conclave regroupe les parties en conflit (les éleveurs et les paysans) en présence du Hakem, des chefs de sécurité. Les différentes parties vident leur sac en l’absence du commissaire de police qui ne s’est présenté que vers la fin de la réunion. Les villageois ne ratent pas l’occasion de tirer à boulets rouges sur le commissaire de police qui, disent-ils, a brutalisé des notables du village et réprimé une contestation légitime de la population.
Les autorités administratives ont condamné l’attitude des villageois qu’ils ont qualifiées d’outrage à l’autorité. Néanmoins, le commandant de brigade de la gendarmerie resurgit encore et réaffirme sur un ton conciliant que les parties en conflit vivent ensemble avant l’indépendance de notre pays et se connaissent mieux entre elles. « Vous êtes mieux placées que quiconque pour résoudre vos problèmes sans l’intervention de qui que ce soit » martèle t-il à l’égard de l’assistance. « Levez-vous et allez-y discuter entre vous rapidement pour trouver une solution ! » lance à leur égard le commandant de Brigade.
En quelques minutes, ils s’accordent sur le principe de dédommager les paysans mais demandent une réduction du montant de 1000 UM. Ils finissent par tomber d’accord sur la moitié du montant. Ce qui sera consigné dans un PV et signé par toutes les parties prenantes.
Le Hakem conseille aux villageois de lui présenter une lettre d’excuse par rapport aux incidents dès le lendemain. Une sorte de reconnaissance de leur culpabilité ! Mais les villageois ont refusé. Maintenant la question qui reste posée est la suivante: l’administration va-t-elle tourner cette page ou va t-elle agir autrement ?
Thièrno Souleymane CP/ Brakna
______________________
Source: quotidiennouakchott
via cridem
(M) avomm
Quelques heures avant, le Hakem, informé de la mise en fourrière d’un troupeau de bovins durant 72 heures (sans être alimenté) dans le village de Dioudé par les paysans de cette localité, avait dépêché sur place une commission composée du commissaire de police, de l’un des adjoints au Maire et de l’Inspecteur départementale du MDR afin de constater l’état physique et sanitaire des bovins et évaluer les dégâts causés par le troupeau à l’intérieur des champs.
Une fois sur les lieux de la fourrière, l’inspecteur du MDR constate une dégradation physique du troupeau et le commissaire ordonne sur instruction du Hakem (qui s’est porté garant de leur dédommagement par les éleveurs) de procéder au recensement de la totalité des bovins et l’identification de leurs marques ainsi que leur libération immédiate.
Niet lui rétorquent les paysans tant que les propriétaires ne payeront pas. Les policiers, au nombre d’une douzaine, qui étaient armés de pistolets, de Kalachnikov, de matraques et de grenades lacrymogènes sont arrivés à la fourrière du village vers 15 heures de l’après midi.
Ils ont sommé en vain les gardiens d’ouvrir la fourrière où se trouvaient parqués 69 bovins pour les libérer. Face au refus catégorique des paysans d’obtempérer aux ordres du commissaire, la police charge la foule avec des grenades lacrymogènes. Plusieurs grenades atterrissent dans le domicile du vieux Hamadi Niang dit Hamadi Toubaco.
Certains membres de la famille s’évanouissent. Nous avons visité le domicile du vieux Hamadi et son fils Mamoudou nous a exposé tous les projectiles de grenades ainsi que les balles réelles ( GFL 765 mm et ALAE 2. 101 CS 801) tirés en l’air par le commissaire Ould Ahmed Damou. (Notre photo). Des jeunes furieux parmi la foule ripostent par des jets de pierres contre les policiers. Cette première tentative de disperser l’attroupement autour de la fourrière échoue.
Le commissaire de police tire 8 balles en l’air selon certains témoins, 16 d’après d’autres tous présents lors des évènements. N’ayant pas réussi à effrayer la foule, le commissaire décroche une kalachnikov d’après toujours les villageois et recommence les mêmes tirs en l’air. Il réussit à se frayer un passage menant vers la porte d’entrée de la fourrière.
Là, racontent les témoins de la scène trouvés sur place, le commissaire se mit à asséner des coups de rangers à la porte de l’enclos. Une fois la porte mise à terre, il ordonne à certains de ses éléments de pénétrer à l’intérieur de la fourrière pour dégager le troupeau mais les bêtes campent sur place et refusent de quitter l’enclos. On s’étonne ! Des marabouts auraient jeté un sort sur le troupeau pour démontrer aux flics leur puissance mystique déclare un villageois.
Les gendarmes applaudis, la police huée.
Face aux difficultés de la police de libérer les animaux, menacés de mort, selon les termes employés par les autorités locales, le Hakem dépêche le commandant de la Brigade de gendarmerie sur les lieux. Ce dernier, Mahfouth Ould Menni réussit à dénouer la crise. Il convainc les paysans de libérer sur le champ tous les bovins dont les responsables ont été identifiés en se portant garant du dédommagement des paysans par les éleveurs dont les troupeaux ont dévasté les cultures des villageois. 58 bovins quittent l’enclos sous la pression des gardiens.
A cet instant le calme et la sérénité règnent déjà aussi bien chez les forces de l’ordre que chez les villageois. Les deux frères adversaires recomposent pour la circonstance.
A leur départ, les gendarmes sont acclamés et les policiers hués par la foule. Dans la soirée, un conclave regroupe les parties en conflit (les éleveurs et les paysans) en présence du Hakem, des chefs de sécurité. Les différentes parties vident leur sac en l’absence du commissaire de police qui ne s’est présenté que vers la fin de la réunion. Les villageois ne ratent pas l’occasion de tirer à boulets rouges sur le commissaire de police qui, disent-ils, a brutalisé des notables du village et réprimé une contestation légitime de la population.
Les autorités administratives ont condamné l’attitude des villageois qu’ils ont qualifiées d’outrage à l’autorité. Néanmoins, le commandant de brigade de la gendarmerie resurgit encore et réaffirme sur un ton conciliant que les parties en conflit vivent ensemble avant l’indépendance de notre pays et se connaissent mieux entre elles. « Vous êtes mieux placées que quiconque pour résoudre vos problèmes sans l’intervention de qui que ce soit » martèle t-il à l’égard de l’assistance. « Levez-vous et allez-y discuter entre vous rapidement pour trouver une solution ! » lance à leur égard le commandant de Brigade.
En quelques minutes, ils s’accordent sur le principe de dédommager les paysans mais demandent une réduction du montant de 1000 UM. Ils finissent par tomber d’accord sur la moitié du montant. Ce qui sera consigné dans un PV et signé par toutes les parties prenantes.
Le Hakem conseille aux villageois de lui présenter une lettre d’excuse par rapport aux incidents dès le lendemain. Une sorte de reconnaissance de leur culpabilité ! Mais les villageois ont refusé. Maintenant la question qui reste posée est la suivante: l’administration va-t-elle tourner cette page ou va t-elle agir autrement ?
Thièrno Souleymane CP/ Brakna
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Source: quotidiennouakchott
via cridem
(M) avomm