
Depuis quelques jours, la scène nationale est traversée par un débat de sourds. L’objet de la discorde est la place de l’arabe dans le système éducatif national. Les apôtres du nationalisme étroit ressuscitent les vieux démons après la tentative d’une sixième réforme enclenchée par les états généraux de l’éducation. On n’y prend pas beaucoup garde mais ce come-back des idéologies pourrait faire voler en éclats, chez nous, le fragile retour à l’équilibre avec une nouvelle polémique stérile.
Depuis le régime de Sidioca, des états généraux de l’éducation étaient pressentis pour trouver une solution consensuelle à la dualité du système éducatif mauritanien. On continue aujourd’hui à présenter sous une gaine fallacieuse un débat que les textes sont censés trancher. Le système hérité de la réforme de 1999 reste hybride quoique tourné vers une plus grande ouverture en ces temps d’une mondialisation galopante exigeant le plurilinguisme. Dans les faits, seule la formation –et c’est un point commun pour la Communauté internationale dans son ensemble- qui assurera la relève dans notre pays. S’il faut donc accuser un échec, ce serait, entre autre, celui de notre système éducatif. L’encadrement, donc les ressources humaines formées, se fait à la va-vite au détriment de la qualité.
La malformation
La question de l’héritage culturel colonial a toujours servi de girouette pour les courants politiques dans notre pays. Officiellement –constitutionnellement même- la langue arabe est aujourd’hui la langue officielle (article 6). Et l’on a besoin au même titre que la langue de Molière, celle de Shakespeare ou encore celle de Picasso. Renier l’utilité des langues, équivaudrait à se prosterner devant sa propre stèle. Mais l’on ne peut exiger un meilleur système d’éducation de meilleures performances quand ceux qui sont censés prodiguer l’enseignement sont presque des illettrés. ET cela s’applique aussi bien à la langue française qu’à la langue arabe. Au lieu donc de chercher la petite bête, nos hommes politiques –tous bords confondus- devraient réclamer un meilleur enseignement et une pédagogie plus appropriée pour enseigner nos enfants. De l’école à l’université, il est de plus en plus évident que la malformation est la chose la plus répandue entre le corps enseignants et leurs protégés.
Une seule école pour nos enfants
Malgré la résurgence des prêcheurs de la division, qui donnent à leurs revendications respectives une gaine culturelle, alors qu’elles restent éminemment politiques, la société mauritanienne, à l’expérience, ne peut s’accommoder d’une éducation bicéphale. Ce serait réduire notre horizon et celui des générations futures. Ces dernières, dans un contexte réduit, abreuvées de discours nationaliste, évolueraient en parallèle et se regarderaient en chiens de faïence. Ce n’est pas la Mauritanie dont rêve l’écrasante majorité de nos concitoyens. Et dans ce cadre l’Etat –les autorités politiques- a une grande responsabilité en privilégiant une vision prospective et en s’opposant à la poussée des nationalismes étroits. Ceci est d’autant plus actuel que l’on assiste aujourd’hui à un sectarisme renaissant de ses cendres. Nous avons jeté les ponts d’une réconciliation nationale. Ne laissons pas certains les miner.
La revendication linguistique source de nos malheurs
Ni le français, ni l’arabe ne sont véritablement la raison directe des schismes qui ont émaillé nos divisions depuis l’indépendance. Ce sont plutôt les gaines culturellement rancunières et les représentations, souvent abusives qu’en font les activistes politiques, qui sont source des secousses vécues. Des nationalismes mal placés créent pour ainsi dire une zizanie sous une gaine simpliste de notre culture partagée. La langue arabe est sacrée. Elle est celle de notre religion révélée. La langue française est un héritage et une belle langue pour communier. Qu’on arrête donc de nous présenter la première comme synonyme de la domination arabe ou la seconde comme une acculturation et ses mordus comme des suppôts de l’impérialisme.
On n’a pas besoin de tels clivages réducteurs. Leurs temps est révolu. C’est à l’Autorité et aux représentants du Peuple qu’il incombe de veiller à la cohésion nationale et à bien former les générations futures. La Mauritanie est une et reste indivisible n’en déplaise aux pêcheurs en eaux troubles.
A bon entendeur, salut !
JD
Source: quotidiendenouakchott
Depuis le régime de Sidioca, des états généraux de l’éducation étaient pressentis pour trouver une solution consensuelle à la dualité du système éducatif mauritanien. On continue aujourd’hui à présenter sous une gaine fallacieuse un débat que les textes sont censés trancher. Le système hérité de la réforme de 1999 reste hybride quoique tourné vers une plus grande ouverture en ces temps d’une mondialisation galopante exigeant le plurilinguisme. Dans les faits, seule la formation –et c’est un point commun pour la Communauté internationale dans son ensemble- qui assurera la relève dans notre pays. S’il faut donc accuser un échec, ce serait, entre autre, celui de notre système éducatif. L’encadrement, donc les ressources humaines formées, se fait à la va-vite au détriment de la qualité.
La malformation
La question de l’héritage culturel colonial a toujours servi de girouette pour les courants politiques dans notre pays. Officiellement –constitutionnellement même- la langue arabe est aujourd’hui la langue officielle (article 6). Et l’on a besoin au même titre que la langue de Molière, celle de Shakespeare ou encore celle de Picasso. Renier l’utilité des langues, équivaudrait à se prosterner devant sa propre stèle. Mais l’on ne peut exiger un meilleur système d’éducation de meilleures performances quand ceux qui sont censés prodiguer l’enseignement sont presque des illettrés. ET cela s’applique aussi bien à la langue française qu’à la langue arabe. Au lieu donc de chercher la petite bête, nos hommes politiques –tous bords confondus- devraient réclamer un meilleur enseignement et une pédagogie plus appropriée pour enseigner nos enfants. De l’école à l’université, il est de plus en plus évident que la malformation est la chose la plus répandue entre le corps enseignants et leurs protégés.
Une seule école pour nos enfants
Malgré la résurgence des prêcheurs de la division, qui donnent à leurs revendications respectives une gaine culturelle, alors qu’elles restent éminemment politiques, la société mauritanienne, à l’expérience, ne peut s’accommoder d’une éducation bicéphale. Ce serait réduire notre horizon et celui des générations futures. Ces dernières, dans un contexte réduit, abreuvées de discours nationaliste, évolueraient en parallèle et se regarderaient en chiens de faïence. Ce n’est pas la Mauritanie dont rêve l’écrasante majorité de nos concitoyens. Et dans ce cadre l’Etat –les autorités politiques- a une grande responsabilité en privilégiant une vision prospective et en s’opposant à la poussée des nationalismes étroits. Ceci est d’autant plus actuel que l’on assiste aujourd’hui à un sectarisme renaissant de ses cendres. Nous avons jeté les ponts d’une réconciliation nationale. Ne laissons pas certains les miner.
La revendication linguistique source de nos malheurs
Ni le français, ni l’arabe ne sont véritablement la raison directe des schismes qui ont émaillé nos divisions depuis l’indépendance. Ce sont plutôt les gaines culturellement rancunières et les représentations, souvent abusives qu’en font les activistes politiques, qui sont source des secousses vécues. Des nationalismes mal placés créent pour ainsi dire une zizanie sous une gaine simpliste de notre culture partagée. La langue arabe est sacrée. Elle est celle de notre religion révélée. La langue française est un héritage et une belle langue pour communier. Qu’on arrête donc de nous présenter la première comme synonyme de la domination arabe ou la seconde comme une acculturation et ses mordus comme des suppôts de l’impérialisme.
On n’a pas besoin de tels clivages réducteurs. Leurs temps est révolu. C’est à l’Autorité et aux représentants du Peuple qu’il incombe de veiller à la cohésion nationale et à bien former les générations futures. La Mauritanie est une et reste indivisible n’en déplaise aux pêcheurs en eaux troubles.
A bon entendeur, salut !
JD
Source: quotidiendenouakchott