
C’est une jolie pirouette à laquelle s’est livré Nicolas Sarkozy pour redorer la diplomatie française. Yeux dans les yeux face aux français, le président s’est efforcé de masquer la petite histoire derrière la grande. Avec un brio plutôt comique. Ainsi, les départs de Michèle Allot-Marie et Brice Hortefeux ne seraient là que pour permettre à la France de prendre à bras le corps les nouveaux enjeux du monde. Ou comment déguiser habilement un remaniement sous la contrainte. Car une nouvelle situation géopolitique se dessine, c’est vrai, sauf que le président s’est bien gardé de rappeler que ces remaniements ne sont que le résultat de la faillite morale de ses ministres.
Pas un mot sur MAM et ses mensonges crescendo. Le président préférant louer les qualités d’hommes d’état des nouveaux entrants, non sans comique une fois de plus. Surtout lorsqu’on connaît le passé houleux de l’affairiste Gérard Longuet. Rappelons que le 3 juillet 2008, au Sénat il établissait un amalgame entre homosexualité et pédophilie ou qu’il s’opposait le 10 mars 2010 sur RTL à la nomination de Malek Boutih à la présidence de la Halde, au motif que ce dernier n’aurait pas appartenu au « corps traditionnel français », sans oublier les nombreux boulets judiciaires qu’il traîne derrière lui.
Ainsi, si Nicolas Sarkozy a daigné reconnaître l’existence d’une société civile arabe aux valeurs communes avec les nôtres, et dont le désir d’émancipation était légitime, il n’a pu s’empêcher de justifier la frilosité de la France, dont il est politiquement responsable. Utilisant l’argument déjà utilisé par ses prédécesseurs, de gauche comme de droite d’ailleurs, de régimes « remparts contre l’extrémisme religieux, le fondamentalisme et le terrorisme » le président en a oublié d’être enthousiaste face à ces évènements qui soufflent pour ces peuples comme un vent de liberté et nous transportent tous profondément. L’incapacité d’un homme dominé par ses peurs, à apprécier un changement sans envisager le pire. Bien sûre qu’il faut mesurer la part d’incertitude de l’évolution de ces régimes, ne pas faire preuve d’angélisme, mais est ce pour autant le moment de tomber dans le climat anxiogène qu’il distille pourtant dans la lexicologie de son discours ?
L’observation attentive du lexique employé, contraste avec l’apparente hauteur, le nouveau ton présidentialiste, très largement inspiré de son prédécesseur Jacques Chirac. Dans les premiers moments de son discours le président exhorte « nous ne devons pas avoir peur ! », puisque ces révolutions arabes partagent les valeurs qui nous sont les plus chères, à savoir « les droits de l’homme et le démocratie ». [Droits de l’homme sur lesquels il s’était essuyé les pieds lors de ses nombreux voyages présidentiels, en Egypte, en Tunisie où en 2008 il avait affirmé que «l’espace des libertés progresse», ou en 2007, lors de la visite du colonel Khadafi, aujourd’hui surnommé le boucher pour la répression sanglante qu’il opère sur son territoire, qui avait alors tranquillement planté tente et amazones dans les jardins de l’Elysée.]
Mais très rapidement le ton change, et plane l’ombre du « sort incertain » de ces mouvements qualifiés tout au long de son allocution à la fois « de changements brutaux », ou encore de « circonstances troublées ». C’est pourquoi, explique le chef de l’Etat, il en est de la responsabilité, et du devoir de « toutes les bonnes volontés » de s’unir pour éviter que ces nouveaux régimes « ne sombrent dans la violence et des dictatures pire encore que les précédentes. ». Car sans l’aide des nations occidentales, de l’Europe, de la France, même si le président affirme vouloir éviter « l’ingérence qui ne serait pas acceptée et l’indifférence qui serait une faute morale et stratégique », les conséquences seraient terribles sur des flux migratoires devenus « incontrôlables et sur le terrorisme ». L’amalgame est fait. Et voilà que l’idéologie de l’Europe forteresse refait surface, le paternalisme entre en scène et la fausse modestie de notre bling bling de président revient comme un boomerang avec un rappel à son union de la Méditerranée « créée par la France (ndlr : c'est-à-dire moi) en 2008 » que ces révolutions lui permettent de remettre au goût du jour.
En résumé une allocution qui sonne comme une justification sous contrainte, tardive, trop tardive, aussi brève qu’inefficace, et qui derrière un ton se voulant rassurant, distille savamment un climat anxiogène, de peur et de repli. MCB3 n’est pas dupe et condamne fermement la désastreuse politique étrangère menée par le gouvernement de Nicolas Sarkozy, qui essaye aujourd’hui de regagner ses galons, à l’aide des ficelles habituelles « la peur, l’affrontement, l’exclusion », qui, dit-il en conclusion de son discours, « n’ont jamais permis de préparer l’avenir », mais sa campagne présidentielle si…
C.G pour MCB3
Pas un mot sur MAM et ses mensonges crescendo. Le président préférant louer les qualités d’hommes d’état des nouveaux entrants, non sans comique une fois de plus. Surtout lorsqu’on connaît le passé houleux de l’affairiste Gérard Longuet. Rappelons que le 3 juillet 2008, au Sénat il établissait un amalgame entre homosexualité et pédophilie ou qu’il s’opposait le 10 mars 2010 sur RTL à la nomination de Malek Boutih à la présidence de la Halde, au motif que ce dernier n’aurait pas appartenu au « corps traditionnel français », sans oublier les nombreux boulets judiciaires qu’il traîne derrière lui.
Ainsi, si Nicolas Sarkozy a daigné reconnaître l’existence d’une société civile arabe aux valeurs communes avec les nôtres, et dont le désir d’émancipation était légitime, il n’a pu s’empêcher de justifier la frilosité de la France, dont il est politiquement responsable. Utilisant l’argument déjà utilisé par ses prédécesseurs, de gauche comme de droite d’ailleurs, de régimes « remparts contre l’extrémisme religieux, le fondamentalisme et le terrorisme » le président en a oublié d’être enthousiaste face à ces évènements qui soufflent pour ces peuples comme un vent de liberté et nous transportent tous profondément. L’incapacité d’un homme dominé par ses peurs, à apprécier un changement sans envisager le pire. Bien sûre qu’il faut mesurer la part d’incertitude de l’évolution de ces régimes, ne pas faire preuve d’angélisme, mais est ce pour autant le moment de tomber dans le climat anxiogène qu’il distille pourtant dans la lexicologie de son discours ?
L’observation attentive du lexique employé, contraste avec l’apparente hauteur, le nouveau ton présidentialiste, très largement inspiré de son prédécesseur Jacques Chirac. Dans les premiers moments de son discours le président exhorte « nous ne devons pas avoir peur ! », puisque ces révolutions arabes partagent les valeurs qui nous sont les plus chères, à savoir « les droits de l’homme et le démocratie ». [Droits de l’homme sur lesquels il s’était essuyé les pieds lors de ses nombreux voyages présidentiels, en Egypte, en Tunisie où en 2008 il avait affirmé que «l’espace des libertés progresse», ou en 2007, lors de la visite du colonel Khadafi, aujourd’hui surnommé le boucher pour la répression sanglante qu’il opère sur son territoire, qui avait alors tranquillement planté tente et amazones dans les jardins de l’Elysée.]
Mais très rapidement le ton change, et plane l’ombre du « sort incertain » de ces mouvements qualifiés tout au long de son allocution à la fois « de changements brutaux », ou encore de « circonstances troublées ». C’est pourquoi, explique le chef de l’Etat, il en est de la responsabilité, et du devoir de « toutes les bonnes volontés » de s’unir pour éviter que ces nouveaux régimes « ne sombrent dans la violence et des dictatures pire encore que les précédentes. ». Car sans l’aide des nations occidentales, de l’Europe, de la France, même si le président affirme vouloir éviter « l’ingérence qui ne serait pas acceptée et l’indifférence qui serait une faute morale et stratégique », les conséquences seraient terribles sur des flux migratoires devenus « incontrôlables et sur le terrorisme ». L’amalgame est fait. Et voilà que l’idéologie de l’Europe forteresse refait surface, le paternalisme entre en scène et la fausse modestie de notre bling bling de président revient comme un boomerang avec un rappel à son union de la Méditerranée « créée par la France (ndlr : c'est-à-dire moi) en 2008 » que ces révolutions lui permettent de remettre au goût du jour.
En résumé une allocution qui sonne comme une justification sous contrainte, tardive, trop tardive, aussi brève qu’inefficace, et qui derrière un ton se voulant rassurant, distille savamment un climat anxiogène, de peur et de repli. MCB3 n’est pas dupe et condamne fermement la désastreuse politique étrangère menée par le gouvernement de Nicolas Sarkozy, qui essaye aujourd’hui de regagner ses galons, à l’aide des ficelles habituelles « la peur, l’affrontement, l’exclusion », qui, dit-il en conclusion de son discours, « n’ont jamais permis de préparer l’avenir », mais sa campagne présidentielle si…
C.G pour MCB3