
Ahmed Ould Daddah et Messoud Ould Boulkheir viennent, tour à tour, de donner à l’opinion publique et à la communauté internationale la mesure de leur vision étriquée de la démocratie. En usant de la sorte, ils donnent encore plus d’eau au moulin du régime et de leurs détracteurs qui les accusent de vouloir le Pouvoir à tout prix.
Ahmed Ould Daddah et Messoud Ould Boulkheir ne sont pas n’importe qui. Le premier est le leader de l’Opposition démocratique et le second est le président de l’Assemblée Nationale. Ils sont assez représentatifs et leur aura a fait le tour du monde. Pourtant, et depuis quelques semaines, en dépit de leurs querelles, ils développent le même discours appelant à l’anarchie et à la déstabilisation d’un régime qu’ils ont contribué à asseoir en acceptant d’aller aux urnes, le 18 juillet 2009, de faire partie du gouvernement de transition. Ledit gouvernement a d’ailleurs géré cette consultation. Ils ont «pris acte » de l’élection du président de la République, dans un dénouement consensuel à la crise politique survenue au lendemain du coup d’Etat du 6 août 2008. Aujourd’hui, neuf mois après leurs défaites, ils découvrent que «rien ne marche», que le «pays est au bord du gouffre». Ils refusent le «dialogue» sur mesure et optent pour la destitution du régime dans un élan de surenchère politique partagée, en vue d’être associés à la gestion du pouvoir. Dans cette configuration proposée, le pays serait géré par une constellation de lobbies politiques où chacun veut se tirer la «part du lion».
Une campagne pour le partage du pouvoir
Les leaders de l’Opposition ont amplement le droit de critiquer l’action du gouvernement. Ils ont la plénitude d’user des moyens légaux pour exprimer leurs désaccords avec ceux qui nous gouvernent. Mais avec le discours qu’ils propagent aujourd’hui, ils exposent tout le pays au danger d’une instabilité. C’est un peu : après-moi, le déluge. Une attitude suicidaire qui ne sied pas aux responsabilités qu’ils ont en charge. Une attitude qui ne pourra que radicaliser le pouvoir en place se croyant fort du soutien des masses et de ses réalisations in situ. Cette attitude burlesque des dirigeants de l’Opposition qui scandent « le pouvoir et rien que le pouvoir» cache mal l’antagonisme entre les deux hommes dont aucun n’est d’ailleurs prêt à le céder à l’autre. Par cette tentative de prise en otage de la démocratie, ils donnent ainsi au régime en place raison. Ils ne sont guidés que par leur apathie obsessive croyant, peut être, et à tort, qu’il profiterait d’une telle anarchie. Sur ce plan, le leader de l’Opposition et le président de l’Assemblée nationale retrouvent, au moins, un autre point commun. Et dire que c’est le pouvoir en place, au lendemain du succès électoral, après une sortie de crise consensuelle, qui a initié la main tendue au dialogue avec l’opposition. Un dialogue dont cette dernière voulait en déterminer les contours, avant de le refuser. Incapable de mea-culpa et d’alternance dans leurs propres leaderships, les principaux leaders de l’opposition, en fin de carrière politique, jouent leur va-tout au risque de provoquer, s’ils en étaient capables, une implosion préjudiciable au pays tout entier. Une bien triste «apothéose » pour ceux qu’on avait toujours pensés capables de tenir –démocratiquement- les commandes de l’Etat.
Au lieu d’innover, d’investir les cœurs ou tout simplement d’organiser leurs partis pour répondre au défi de l’alternance, Ahmed Ould Daddah et Messoud Ould Boulkheir, qui ne semblent pas vouloir jouer franchement leurs rôles d’opposants dans une démocratie apaisée.
Dans cette invite à une lutte fratricide, c’est tout le pays qui y perdrait.
JD
Source: quotidiennouakchott
Ahmed Ould Daddah et Messoud Ould Boulkheir ne sont pas n’importe qui. Le premier est le leader de l’Opposition démocratique et le second est le président de l’Assemblée Nationale. Ils sont assez représentatifs et leur aura a fait le tour du monde. Pourtant, et depuis quelques semaines, en dépit de leurs querelles, ils développent le même discours appelant à l’anarchie et à la déstabilisation d’un régime qu’ils ont contribué à asseoir en acceptant d’aller aux urnes, le 18 juillet 2009, de faire partie du gouvernement de transition. Ledit gouvernement a d’ailleurs géré cette consultation. Ils ont «pris acte » de l’élection du président de la République, dans un dénouement consensuel à la crise politique survenue au lendemain du coup d’Etat du 6 août 2008. Aujourd’hui, neuf mois après leurs défaites, ils découvrent que «rien ne marche», que le «pays est au bord du gouffre». Ils refusent le «dialogue» sur mesure et optent pour la destitution du régime dans un élan de surenchère politique partagée, en vue d’être associés à la gestion du pouvoir. Dans cette configuration proposée, le pays serait géré par une constellation de lobbies politiques où chacun veut se tirer la «part du lion».
Une campagne pour le partage du pouvoir
Les leaders de l’Opposition ont amplement le droit de critiquer l’action du gouvernement. Ils ont la plénitude d’user des moyens légaux pour exprimer leurs désaccords avec ceux qui nous gouvernent. Mais avec le discours qu’ils propagent aujourd’hui, ils exposent tout le pays au danger d’une instabilité. C’est un peu : après-moi, le déluge. Une attitude suicidaire qui ne sied pas aux responsabilités qu’ils ont en charge. Une attitude qui ne pourra que radicaliser le pouvoir en place se croyant fort du soutien des masses et de ses réalisations in situ. Cette attitude burlesque des dirigeants de l’Opposition qui scandent « le pouvoir et rien que le pouvoir» cache mal l’antagonisme entre les deux hommes dont aucun n’est d’ailleurs prêt à le céder à l’autre. Par cette tentative de prise en otage de la démocratie, ils donnent ainsi au régime en place raison. Ils ne sont guidés que par leur apathie obsessive croyant, peut être, et à tort, qu’il profiterait d’une telle anarchie. Sur ce plan, le leader de l’Opposition et le président de l’Assemblée nationale retrouvent, au moins, un autre point commun. Et dire que c’est le pouvoir en place, au lendemain du succès électoral, après une sortie de crise consensuelle, qui a initié la main tendue au dialogue avec l’opposition. Un dialogue dont cette dernière voulait en déterminer les contours, avant de le refuser. Incapable de mea-culpa et d’alternance dans leurs propres leaderships, les principaux leaders de l’opposition, en fin de carrière politique, jouent leur va-tout au risque de provoquer, s’ils en étaient capables, une implosion préjudiciable au pays tout entier. Une bien triste «apothéose » pour ceux qu’on avait toujours pensés capables de tenir –démocratiquement- les commandes de l’Etat.
Au lieu d’innover, d’investir les cœurs ou tout simplement d’organiser leurs partis pour répondre au défi de l’alternance, Ahmed Ould Daddah et Messoud Ould Boulkheir, qui ne semblent pas vouloir jouer franchement leurs rôles d’opposants dans une démocratie apaisée.
Dans cette invite à une lutte fratricide, c’est tout le pays qui y perdrait.
JD
Source: quotidiennouakchott