Hillary s’autodétruira dans 5, 4, 3,…

De l’extérieur, toutefois, son comportement ressemble beaucoup à une œuvre d’autodestruction.

La semaine dernière encore, plusieurs signes lui indiquaient poliment mais fermement la sortie. Ses conseillers allaient peut-être la convaincre de quitter la tête haute.

Mais non, la revoilà à la une des journaux. Non pas parce qu’elle remonte dans les sondages ou parce que les superdélégués ont annoncé qu’ils la choisissaient en bloc.

Non, si Hillary Clinton fait les manchettes ces jours-ci, c’est à cause de déclarations si troublantes qu’elles ne peuvent traduire qu’un désespoir profond, une déroute totale.

Il y a d’abord le cas de la Floride et du Michigan, ces deux États qui ont devancé la tenue de leurs primaires, ne laissant même pas aux candidats le temps de faire campagne. Le jour J, le nom d’Obama ne figurait même pas sur les bulletins de vote du Michigan. Le parti démocrate, en accord avec ses règlements internes, a donc choisi d’invalider les résultats.

Depuis, Hillary se bat inlassablement pour que le parti revienne sur sa décision, alléguant que ces résultats lui assurent un plus grand nombre de votes que son rival. Au cours des dernières semaines, elle en a fait une question de principe, allant jusqu‘à comparer sa lutte à celle contre l’esclavage aux États-Unis. Dans le même souffle, elle a osé faire un parallèle entre cette situation et la crise qui règne au Zimbabwe à la suite des dernières élections présidentielles!

C’est clair, Hillary Clinton ne pèse plus ses mots.

Ce sentiment de déroute ou de déconfiture monumentale s’est accentué la semaine dernière lorsque la candidate a expliqué son obstination à rester en selle, déclarant que tout n’était pas joué, que son mari avait remporté l’investiture seulement une fois la primaire de la Californie gagnée. Et d‘ajouter, pour mieux illustrer son propos, que Robert Kennedy avait été assassiné en juin, alors qu’il faisait campagne en Californie…

Les mots avaient à peine franchi ses lèvres que ses plus fervents adversaires interprétaient la déclaration de Mme Clinton comme un souhait à peine voilé de voir Obama disparaître. C’est ridicule, bien entendu. Sauf que l’exemple était vraiment mal choisi. À quelques jours de l’anniversaire de la mort de Robert Kennedy, alors qu’on apprend que son frère cadet est atteint d’un cancer, le timing ne pouvait être plus mauvais. Surtout, cette déclaration laisse l’impression désagréable d’un calcul, d’un cynisme sans nom. Or en politique, les impressions comptent pour beaucoup et peuvent s’incruster longtemps…

Cette fin de campagne chez les démocrates est pénible. Et tout indique que la déconfiture de Mme Clinton va se poursuivre sous nos yeux jusqu’au 3 juin, date à laquelle se tiendront les primaires du Montana et du Dakota-du-Sud. Ce qui laisse à l’ex-première dame encore deux semaines pour se mettre plusieurs fois les deux pieds dans les plats…

Hillary Clinton dit qu’elle persiste car elle veut montrer qu’elle est tenace, qu’elle se bat jusqu’au bout. Elle vit plutôt dans le déni. Son attitude n’est plus celle d’une battante mais plutôt d’une femme incapable de regarder la situation en face. Une femme qui est prête à monter au front alors que le bon sens et l’intérêt commun lui commandent de se retirer. Voilà un trait de personnalité qu’on ne souhaite surtout pas voir chez quelqu’un qui aspire à diriger une puissance mondiale comme les États-Unis.

Nathalie Collard
LaPresse

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Source: cyberpresse
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