
Par respect aux lecteurs d’AVOMM et des autres sites
J’aurai du certainement me contenter de ma réponse d’hier et ne point m’expliquer.
Je pense tout simplement que j’ai été mal compris. J’ai émis des hypothèses, j’ai tracé des pistes de réflexion. Je n’ai pas répondu dans le premier texte à M. BA dont je respecte fort bien l’opinion hein. Ce n’est pas cela le problème. Le problème se situe à un niveau intéressant et je pense mon homonyme, que je salue au passage, a touché du doigt ce que je disais dans une interview accordée à Kaaw Touré il y a quelques année déjà. Je disais que les FLAM n’avaient pas théorisé la lutte et voilà que mon tokara dit la même chose pour la lutte contre l’esclavage. J’ai prolongé en quelque sorte son idée. Il est vrai que je m’en suis arrêté à l’état des hypothèses et cela peut paraître comme un manque. C’est une lecture possible. Mais rien dans mon texte, je le crois, n’est sombre. Tout est clair voire limpide ai-je envie de dire.
Il est aussi vrai qu’il est ennuyant pour certains lecteurs de lire ce qui ressemble à des théories, à de la philosophie surtout empruntée car je suis historien. Je comprends très bien cette attitude, mais Abdarahmane Wone invite à la théorisation et je pense que cela est important pour nous. Si nous ne théorisons pas notre aventure nous perdons de vue beaucoup de choses et au moment de prendre le pouvoir nous ne saurons pas comment agir. L’action la vraie action appartient à celui qui détient le pouvoir car il applique sa théorie et son programme au détriment des autres. Ce qui se passe aux USA (lieu à partir duquel Wone nous invite à la théorisation ne me dément pas) depuis quelques jours est un bel exemple.
Il faut qu’on puisse accepter, sans être forcés, que notre combat compte deux acteurs importants, qui malheureusement ne se sont pas encore rencontrés : les tenants de la théorie de la société et les tenants de l’action immédiate. Les théoriciens sont lents et même fatigants (haala bola, haala ardi golle je pense, ko kecce, mais kecce mahete, c’est plus malléable non !!) pour ceux qui veulent en découdre rapidement et les « combattifs » sont pressés. Ces deux attitudes sont loin d’être pourtant contradictoires si nous savons mesurer l’apport de chacune d’entre elles. Ce qui n’est pas encore fait malheureusement. Mais c’est une obligation cela se fera sous peu. Ce sont des chemins parallèles qui se rencontreront. Voyez-vous les FLAM ont plus de vingt ans aujourd’hui mais le cœur de leur combat est toujours là. Voyez encore l’esclavage date de l’ère géologique, il est là encore dans nos maisons et refuse de sortir. Pourtant des actions ont été menées, pourtant des théories ont été écrites, mais rien y fait. Tout est là ou presque là intact. Il faut peut être actualiser les théories. Il faut peut être ré-affiner les tactiques des combattants pour que leurs actions concertées cadrent avec la réalité moderne. C’est cela, si je ne me trompe que Abda Wone demande. C’est cela que Abda NGAIDE demande en s’appuyant sur trois phrases de M. BA qui demande la même chose en fait.
J’avoue que c’est le texte de BA qui m’a décidé, mais mon texte ne lui est pas adressé nommément encore une fois. Mon texte s’adresse à ceux qui croient que « nos luttes » méritent de nouvelles « assises » car elles se complexifient davantage avec le temps, les changements d’acteurs, le rajeunissement de notre peuple et à cause de plein d’autres choses qui tombent du ciel et qui nous brouillent. Pour cela donc, il faut marquer un stop afin de réfléchir. Cela ne signifie point baisser les bras et ne pas agir. La réflexion est une action en latence. C’est comme un volcan dormant.
A côté de cela, la diaspora se développe, le débat se diversifie, les idées changent, l’instruction et le frottement avec d’autres réalités permettent un meilleur recul pour comprendre que notre aventure en Mauritanie n’est pas si singulière que cela. Ce qui se passe en Mauritanie s’est passé dans d’autres sociétés et se passe encore dans d’autres horizons. Donc, sans pour autant imposer une vue unique cela ne peut point être mon objectif sinon je n’aurai plus droit à la parole, il nous faut « sortir de la grande nuit » pour reprendre une partie du titre du dernier ouvrage d’Achille Mbembe (Achille Mbembe Sortir de la grande nuit. Essai sur l’Afrique décolonisée, Paris, La Découverte, 246, Octobre 2010, 17euros pour ceux qui sont en France).
Voilà une petite clarification. Le débat est intéressant.
Abderrahmane NGAEDE
http://AVOMM
J’aurai du certainement me contenter de ma réponse d’hier et ne point m’expliquer.
Je pense tout simplement que j’ai été mal compris. J’ai émis des hypothèses, j’ai tracé des pistes de réflexion. Je n’ai pas répondu dans le premier texte à M. BA dont je respecte fort bien l’opinion hein. Ce n’est pas cela le problème. Le problème se situe à un niveau intéressant et je pense mon homonyme, que je salue au passage, a touché du doigt ce que je disais dans une interview accordée à Kaaw Touré il y a quelques année déjà. Je disais que les FLAM n’avaient pas théorisé la lutte et voilà que mon tokara dit la même chose pour la lutte contre l’esclavage. J’ai prolongé en quelque sorte son idée. Il est vrai que je m’en suis arrêté à l’état des hypothèses et cela peut paraître comme un manque. C’est une lecture possible. Mais rien dans mon texte, je le crois, n’est sombre. Tout est clair voire limpide ai-je envie de dire.
Il est aussi vrai qu’il est ennuyant pour certains lecteurs de lire ce qui ressemble à des théories, à de la philosophie surtout empruntée car je suis historien. Je comprends très bien cette attitude, mais Abdarahmane Wone invite à la théorisation et je pense que cela est important pour nous. Si nous ne théorisons pas notre aventure nous perdons de vue beaucoup de choses et au moment de prendre le pouvoir nous ne saurons pas comment agir. L’action la vraie action appartient à celui qui détient le pouvoir car il applique sa théorie et son programme au détriment des autres. Ce qui se passe aux USA (lieu à partir duquel Wone nous invite à la théorisation ne me dément pas) depuis quelques jours est un bel exemple.
Il faut qu’on puisse accepter, sans être forcés, que notre combat compte deux acteurs importants, qui malheureusement ne se sont pas encore rencontrés : les tenants de la théorie de la société et les tenants de l’action immédiate. Les théoriciens sont lents et même fatigants (haala bola, haala ardi golle je pense, ko kecce, mais kecce mahete, c’est plus malléable non !!) pour ceux qui veulent en découdre rapidement et les « combattifs » sont pressés. Ces deux attitudes sont loin d’être pourtant contradictoires si nous savons mesurer l’apport de chacune d’entre elles. Ce qui n’est pas encore fait malheureusement. Mais c’est une obligation cela se fera sous peu. Ce sont des chemins parallèles qui se rencontreront. Voyez-vous les FLAM ont plus de vingt ans aujourd’hui mais le cœur de leur combat est toujours là. Voyez encore l’esclavage date de l’ère géologique, il est là encore dans nos maisons et refuse de sortir. Pourtant des actions ont été menées, pourtant des théories ont été écrites, mais rien y fait. Tout est là ou presque là intact. Il faut peut être actualiser les théories. Il faut peut être ré-affiner les tactiques des combattants pour que leurs actions concertées cadrent avec la réalité moderne. C’est cela, si je ne me trompe que Abda Wone demande. C’est cela que Abda NGAIDE demande en s’appuyant sur trois phrases de M. BA qui demande la même chose en fait.
J’avoue que c’est le texte de BA qui m’a décidé, mais mon texte ne lui est pas adressé nommément encore une fois. Mon texte s’adresse à ceux qui croient que « nos luttes » méritent de nouvelles « assises » car elles se complexifient davantage avec le temps, les changements d’acteurs, le rajeunissement de notre peuple et à cause de plein d’autres choses qui tombent du ciel et qui nous brouillent. Pour cela donc, il faut marquer un stop afin de réfléchir. Cela ne signifie point baisser les bras et ne pas agir. La réflexion est une action en latence. C’est comme un volcan dormant.
A côté de cela, la diaspora se développe, le débat se diversifie, les idées changent, l’instruction et le frottement avec d’autres réalités permettent un meilleur recul pour comprendre que notre aventure en Mauritanie n’est pas si singulière que cela. Ce qui se passe en Mauritanie s’est passé dans d’autres sociétés et se passe encore dans d’autres horizons. Donc, sans pour autant imposer une vue unique cela ne peut point être mon objectif sinon je n’aurai plus droit à la parole, il nous faut « sortir de la grande nuit » pour reprendre une partie du titre du dernier ouvrage d’Achille Mbembe (Achille Mbembe Sortir de la grande nuit. Essai sur l’Afrique décolonisée, Paris, La Découverte, 246, Octobre 2010, 17euros pour ceux qui sont en France).
Voilà une petite clarification. Le débat est intéressant.
Abderrahmane NGAEDE
http://AVOMM