Liste de liens

Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

L'Afrique, terre de toutes les convoitises

Afrique: terre de toutes les convoitises, tel est le titre du dernier rapport de l'association les Amis de la Terre, qui dénonce l'ampleur et les conséquences de l'accaparement des terres par des sociétés européenes pour produire des agrocarburants.


L'Afrique, terre de toutes les convoitises
Les Amis de la Terre viennent de sortir un rapport intitulé Afrique, terre de toutes les convoitises. Un document qui dénonce un phénomène que vous avez observé dans différentes parties du continent ...
Anne Bringault : En fait, il s’agit d’un phénomène qu’on a, nous, identifié en Afrique. On s’est focalisé sur onze pays où on voit que de plus en plus de terres sont achetées par des entreprises occidentales, notamment européennes, ou des gouvernements, pour y produire soit des produits alimentaires, mais surtout des agro carburants pour remplir l’objectif européen d’avoir 10% d’agro carburants dans nos carburants en 2020.

RFI : Pour satisfaire ces objectifs, vous estimez qu’il va y avoir un développement important des agro carburants, que ça va nécessiter beaucoup de terres agricoles si j’ai compris et que ces superficies importantes sont difficiles à trouver en Europe. C’est pour cela qu’il y a un rush sur les terres africaines ?

A.B. : Tout à fait, les superficies agricoles européennes sont limitées. On voit qu’on importe déjà beaucoup de produits et donc de plus en plus, l’Europe et d’autres pays se tournent vers d’autres continents pour acheter des terres pour développer ces cultures pour nos voitures.

RFI : C’est un phénomène que vous observez depuis longtemps ?

A.B. : C’est assez récent. Ca a démarré aux alentours de 2006 et, depuis 2006, on estime qu’il y a cinq millions d’hectares, donc plus que la surface des Pays-Bas, qui ont été achetés en Afrique pour produire des agro carburants.

RFI : C’est un phénomène que vous avez d’ailleurs documenté sur une dizaine de pays.

A.B. : Sur onze pays tout à fait. On donne des exemples concrets comme la Tanzanie où des riziculteurs ont été expulsés, sur l’Ethiopie où des terres situées dans une réserve d’éléphants ont été déboisées au profit de cultures énergétiques ; sur le Mozambique où il y a jusqu’à un septième des terres arables qui sont convoitées par des entreprises occidentales. Donc c’est vrai que c’est un phénomène qui est vraiment en développement exponentiel et pour lequel on a du mal à avoir des informations parce que les gouvernements locaux peuvent y avoir des intérêts aussi et que ce sont des informations qu’il est difficile de mesurer et de pointer du doigt.

RFI : Ce développement agricole, ça pourrait être perçu comme une bonne nouvelle mais vous justement, vous tirez le signal d’alarme ? Quel est votre constat ?

A.B. : Tout à fait. On a constaté qu’en fait, ça pose plus de problèmes que ça n’apporte de solutions. Il y a des problèmes au niveau du foncier puisque souvent ces terres appartenaient à quelqu’un même si c’était dans la coutume. Et donc quand les Etats donnent ces terres à des compagnies ou les gens nous les louent, il y a des conflits au niveau du foncier. Il y a des conflits de concurrence avec l’alimentation parce que, si on produit de la canne à sucre ou du jatropha, on ne produit pas à cet endroit là des produits pour alimenter les populations locales. Ca fait augmenter le prix des terres, ça fait monter aussi le prix des produits agricoles, et donc de l’alimentation. Ca ne génère absolument pas autant d’emplois que ce qui est présenté. En fait, il faut très peu de main d’œuvre et plutôt à des périodes très limitées. Ca demande beaucoup d’eau, ça demande de déforester parfois. Et tout cela pour des cultures qui vont plutôt pour l’exportation. Donc l’intérêt pour les populations locales est souvent très limité. Ca devrait au contraire aider les populations locales à développer une agriculture vivrière avec une agriculture paysanne familiale et des méthodes agricoles qui permettent d’avoir des produits de qualité locaux.

RFI : Mais l’Afrique elle-même va être confrontée aux problèmes énergétiques ? Elle va peut-être d’ailleurs de plus en plus se tourner vers les agro carburants ? Le président Lula du Brésil, dans sa dernière tournée africaine, est venu faire la promotion justement des agro carburants en vantant les mérites de cette réponse pour les pays en développement ?

A.B. : Tout à fait. Si on écoutait monsieur Lula, on aurait de la canne à sucre un peu partout. Pourtant on voit les difficultés que cela peut poser pour les travailleurs qui travaillent dans ces champs de canne à sucre dans des conditions très très difficiles. Il ne faut pas comparer le Brésil et l’Afrique. Je pense que ce sont vraiment deux contextes très différents. Et je pense que le principal, c’est déjà de voir ce dont l’Afrique a besoin qui est d’abord de se nourrir avant peut-être de chercher à avoir plus d’énergie. Il existe quantité d'autres possibilités d’obtenir des énergies renouvelables plutôt que des agro carburants. Et par ailleurs, c’est surtout à nous Européens de montrer l’exemple et donc de réduire notre consommation de carburant au lieu d’essayer de trouver des terres en dehors de notre territoire pour combler notre besoin de carburant!


Source: RFI
Jeudi 2 Septembre 2010 - 14:14
Jeudi 2 Septembre 2010 - 14:18
INFOS AVOMM
Accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte


Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 602