Liste de liens

Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

L'accès à la terre, toujours sensible pour certains rapatriés


L'accès à la terre, toujours sensible pour certains rapatriés
En deux ans d’opérations de rapatriement volontaire des Mauritaniens réfugiés pendant deux décennies au Mali et au Sénégal, de nombreux rapatriés ont commencé à se réintégrer mais pour certains d’entre eux, le processus bute toujours sur quelques obstacles, comme l’épineuse question de l’accès à la terre.

Entre janvier 2008 et décembre 2009, date à laquelle les opérations de rapatriement volontaire organisé par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont pris fin, 18 793 Mauritaniens – soit 4 553 familles - ayant fui des violences intercommunautaires en 1989 ont choisi de rentrer, selon les chiffres de l’agence onusienne. En majorité, ils ont demandé à être réinstallés dans leur région d’origine.

En rentrant, les rapatriés ont reçu des aides du gouvernement, du HCR et d’autres organisations, pour recommencer une vie. Si dans l’ensemble la réintégration s’est faite en douceur, la question du retour à la terre reste dans certains cas un dossier sensible encore à régler.

A PK6, un site situé sur la route entre Rosso, la ville frontière avec le Sénégal dans le sud de la Mauritanie, et Nouakchott, la capitale mauritanienne, les rapatriés n’ont retrouvé ni leurs maisons, détruites au cours de leurs années d’exil, ni leurs terres. « Avant les événements [de 1989], on exploitait des terres en coopérative pour faire du riz, mais on n’a pas pu récupérer ces périmètres occupés par d’autres », a dit à IRIN Binta Sow, rentrée du Sénégal en 2008 et présidente du groupement des femmes de PK6. « On a fait des démarches auprès des autorités, on a eu des promesses mais jusqu’à maintenant, [ces terres] sont toujours entre les mains d’autres communautés ».

A Medina Salam, un village de cette même région du fleuve Sénégal, entièrement vidé de ses habitants en 1989 à l’exception d’une famille, les rapatriés rentrés depuis 2008 ont été accueillis à bras ouverts par d’anciens voisins déjà revenus au milieu des années 90 – dans le cadre d’un programme gouvernemental - mais la question des terres n’est pas résolue.

« Quand nous sommes arrivés [au milieu des années 90], le village était occupé [par d’autres communautés] », a raconté à IRIN Yacoub Diop, le chef du village, un ancien gendarme expulsé de son pays en 1989. « Nous avons demandé à récupérer notre village et nos terres : pour les maisons, il n’y a pas eu de problème, mais certains de nos périmètres de cultures [situés dans la zone très prisée du fleuve Sénégal] n’ont pas encore été libérés ».

Proposer des solutions

Tous ces problèmes, l’Agence nationale d’appui et d’insertion des réfugiés (ANAIR), l’organisme gouvernemental en charge des rapatriés, les connaît bien. « La Mauritanie n’est pas restée figée [depuis 1989] et aujourd’hui nous avons des situations conflictuelles parce que les terres [cultivées auparavant par les rapatriés] sont cultivées depuis 20 ans par d’autres communautés », a dit Madine Bâ, directeur de l’ANAIR.

L’ignorance des dispositions légales est un problème. « Au moment des expulsions, une loi foncière… a été mise en application », a dit M. Ndiawar Kane, consultant pour l’ANAIR et lui-même ancien réfugié, revenu au pays en 1996.

Le décret d’application de cette ‘Ordonnance portant réorganisation foncière et domaniale’, votée en 1983, a été publié en 1990 puis révisé en 2000. L’ordonnance stipule que « la terre appartient à la Nation » et le décret reprécise que « sont considérées comme faisant partie du domaine des personnes privées et protégées en tant que telles les terres mises en valeur par ces dernières ».

« Mais les populations, y compris celles qui n’ont pas été expulsées, et parfois même l’administration, ignorent cette loi », a dit M. Kane. « Les gens sont de bonne volonté, mais ils ne comprennent pas qu’on leur arrache les terres de leurs grands-parents ».

L’ANAIR a commandé une étude destinée à recenser tous les cas litigieux, avec pour objectif de proposer des solutions. « Là où la restitution des terres est possible, on les rend. Là où ce n’est pas possible, on propose un système de compensation », a expliqué M. Bâ.

Une compensation qui peut prendre la forme de l’attribution d’autres terres, comme cela a été le cas pour Sadio Mbaye, rentrée avec son mari et leurs trois enfants à Medina Salam par le premier convoi du HCR en janvier 2008. « La famille de mon mari avait des terres exploitables [avant 1989] mais elle n’a pas pu les récupérer », a expliqué la jeune femme de 30 ans. « Les autorités ont proposé d’attribuer d’autres terres à côté du village : ce n’était pas les mêmes, mais on a quand même accepté parce qu’on voulait vraiment résoudre ce problème ».

Dans le dernier cas de figure, là où ni la restitution ni la compensation ne sont possibles, « on essaye malgré tout au maximum d’éviter d’aller en justice », a expliqué M. Bâ.

Tout ce processus est long et délicat car en l’absence d’un véritable registre foncier, régler les litiges revient souvent à aller dans les villages se rendre compte de la situation et à maintenir un dialogue permanent entre les différents acteurs impliqués, a noté Anne-Marie Deutschlander-Roggia, représentante du HCR en Mauritanie.

Mais l’enjeu est de taille, a rappelé M. Bâ. « Le retour [des rapatriés] doit s’inscrire dans une dynamique d’unité nationale. S’il générait des conflits, on aurait raté l’objectif du retour ».

En dépit d’un certain nombre de litiges restant à régler, les autorités mauritaniennes se veulent optimistes, soulignant que la disponibilité des terres ne devrait pas être un problème dans cet immense pays de plus d’un million de kilomètres carrés, bien qu’il soit en grande majorité désertique.

« La Mauritanie dispose d’environ 140 000 hectares de terres cultivables, dont seulement 30 000 ont été aménagés et 15 000 sont exploités », a dit M. Bâ. « Donc si on veut des terres, on en trouve ».



Source: IRIN
Vendredi 5 Février 2010 - 16:41
Vendredi 5 Février 2010 - 16:50
INFOS AVOMM
Accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte



1.Posté par Djibril BA le 05/02/2010 17:57
Nous sommes dans le cas d'accumulation des injustices. Comment voulons nous rétablir une unité nationale quand on accumule les injustices? Comment voulons que les gens aillent au pardon si on accumule les injustices. Les problèmes se régleront avec courage et pas instrumentalisation de la misère des gens.
Oui l'enjeux est de taille car il s'agit de terroir. La terre est la seule chose qui reste quand on a tout pris

2.Posté par Djibril BA le 05/02/2010 20:03
"4 553 familles - ayant fui des violences intercommunautaires en 1989 ont choisi de rentrer, selon les chiffres de l’agence onusienne."

J'aurais préféré le terme expulsés que "ayant fui" la majorité n'a pas fui car elle était chez elle, elle a été rafflée, arrêtée et déportée manu militari. Nous sommes dans l'histoire et la pire des choses est de la travestir. Dans des situations de ce genre les mots ont leur sens et n'ont pas la même portée. Toute situation que nous ferons hériter à nos enfants sera de notre entière responsabilité. De grâce n'accumulons pas les injustices. On réforme, et on expulse en masse ceux qui sont les premiers concernés par cette réforme. E apres on essaye de bricoler pour colmater. Non il faut refonder et sur la justice.
une société juste on en hérite une société injuste aussi on en hérite. J'aurai souhaité et souhaite mes enfants héritent d'une société juste.
Djibril BA

Djibril BA

3.Posté par Houleye le 08/02/2010 15:20
L'integration de ces refugies ne peut se faire sans le reglement total de ce probleme epineux de terres.on a ramene ces réfugies pour la plus part paysans sans se decider à leur retroceder leur seul moyen d'existence que sont leurs terres. Comment peuvent ils se sentir chez eux alors qu'ils sont deposes au pret de leurs villages et qu'ils se reveillent tous les jours et voient que leurs terres, cultivees par leurs voisins et personne ne bronche.
Cette situation doit etre au top de la liste des priorites du nouveau gouvernment, car c'est une situation qui est potentiellement dangereuse.

Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 602