L’ancien Premier ministre, est-il en train de reprendre du service «politique»?

C’est ce qu’affirme, en tout cas, l’Agence Nouakchott-Info (ANI). Il a, selon l’ANI, tenu des réunions, à son domicile ou ailleurs, avec certains de ses éphémères amis politiques… Et leur a reconnu avoir commis des erreurs au début de sa courte carrière politique, vieille d’un peu moins de deux années.

Zeïn ne parait pas baisser les bras … et chercherait déjà à s’incruster dans la scène politique. Un peu moins d’un mois après son débarquement brutal, le voilà en train de tenter de se remettre sur selle. Il rencontre, contrairement à son habitude, beaucoup de monde. De tous les bords politiques.

Les observateurs soutenaient en effet qu’il était proche des Islamistes -version Jamil- pour lesquels il avait nommé, pendant qu’il était à la primature, certaines personnes dans de hautes fonctions de l’administration. Un calcul pour sa carrière politique qui devrait se terminer par une chute chez eux. Ces derniers ont fait le chemin inverse en intégrant la majorité présidentielle, à la faveur des nouvelles alliances qui avaient amené Tawassoul et l’UFP au gouvernement.

Cela n’exclut pas cependant une alliance entre les deux parties. Mais ce n’est pas de ce côté-là que l’ancien Premier ministre lorgne, ces derniers temps. Il cherche à rétablir les liens rompus pendant sa période au gouvernement avec des caciques de sa mouvance: “la force du changement”. Il aurait rencontré quelques figures emblématiques de cette mouvance tels que Sidi Ould Ahmed Deya et Mouloud Ould Sidi Abdella et, serait à la recherche d’une entrevue avec Khattar Ould Cheikh Ahmed. Ce dernier se trouvait dans un groupe qui a beaucoup tiré sur Zeïn et son gouvernement, mais il n’a pas été «récompensé» à travers un quelconque geste dans la nouvelle mouture gouvernementale.

Au cours de différentes réunions qu’il avait tenues avec ses différents anciens soutiens, Ould Zeïdane a reconnu, selon ANI, qu’il avait commis trois «erreurs politiques graves» qui lui avaient coûté chères. Parmi ces erreurs: le fait qu’il ait accepté de d’être premier ministre et de diriger le gouvernement; qu’il ait accepté de ne pas mettre en place sa propre formation politique et d’intégrer le parti Adil. Enfin, il se reproche de s’être éloigné de certains de ses soutiens, même s’il dit tout de même que ceux qui avaient voté pour lui au premier tour de la présidentielle 2007 étaient des soutiens pour lui, convaincus par sa personne et par son programme.

Ce mea culpa intervient à un moment où les anciens soutiens de Zeïn se concertent entre eux et avec la majorité présidentielle afin de se frayer un chemin dans cette jungle qu’est devenue la scène politique. Mais on ne sait pas à qui faire foi. Certains hauts fonctionnaires, très proches de Zeïn, ont rencontré le secrétaire général du parti Adil pour lui signifier leur attachement au parti. Les autres anciens soutiens, devenus hostiles à lui, affirment qu’ils étudient la situation et que toutes les options politiques restent ouvertes devant eux.

Les anciens soutiens de Zeïn, amis et ennemis, semblent être traversés par le doute, la déception ou la colère. Ils ont été omis de la dernière «mayonnaise» du gouvernement politique et se présentent désormais, les pour et les contre, comme étant les grands perdants de la majorité présidentielle.

Mais ce n’est pas le seul courant qui connaît des déchirures. La scène politique, dans son ensemble, bouge: des mécontents ici, des déçus par là, une majorité qui cherche à se créer, à se connaître et à travailler ensemble; une opposition qui renaît de ses cendres et qui essaie de s’opposer vigoureusement…

De tout cela sortira certainement quelque chose.

Ould Bladi

________
Source: biladi.mr
(M) avomm