
Le fait marquant de l'année 2008 en Mauritanie aura été le coup d'Etat du 8 août par lequel un Haut Conseil d'Etat (HCE), junte militaire de 12 officiers généraux et supérieurs dirigée par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a renversé le régime de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
[...]
Tout en restant évasifs sur leur intention de céder le pouvoir, les nouvelles autorités annoncent l'organisation de journées nationales de concertation appelées Etats généraux de la démocratie (EGD) dont la tenue est prévue du 27 décembre 2008 au 5 janvier 2009.
Dans le cadre d'une démarche qui se veut consensuelle pour une solution de sortie de crise, ce forum cherchera à déterminer la durée d'une nouvelle période de transition et à fixer les mécanismes d'une élection présidentielle en 2009.
Le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), une alliance de 12 partis politiques opposés au putsch et comptant une trentaine de députés, exige le rétablissement du président renversé et rejette toute idée de participation aux journées de concertation pour ne pas légitimer le pouvoir des généraux.
Libéré le dimanche 21 décembre après quatre mois d'assignation à résidence à Nouakchott et dans son village de Lemden (250 kilomètres au sud- est de la capitale), Sidi Ould Cheikh Abdallahi a annoncé sa détermination à faire échouer le putsch et rejette toute idée de participation aux EGD.
La communauté internationale (Union africaine, Nations unies, Union européenne, Organisation internationale de la Francophonie...) a vivement condamné le coup de force, demandé le rétablissement de l'ordre constitutionnel et menacé la Mauritanie de sanctions et d'isolement.
La grille de lecture du vif rejet du coup d'état par la communauté internationale prend sa source dans un autre événement majeur noté en mars 2007 : une élection présidentielle libre et transparente, la première du genre de l'histoire du pays.
Dans le cadre d'un processus électoral soutenu par tous les partenaires de la Mauritanie, un second tour de scrutin tenu le 25 mars 2007 a consacré la victoire de Sidi ould Cheikh Abdallahi sur l'opposant historique Ahmed Ould Daddah avec plus de 52% des suffrages.
Cet épisode démocratique avait suscité un grand espoir, lequel est aujourd’hui fortement douché par le changement anticonstitutionnel du 8 août 2008.
Le second événement de la vie politique mauritanienne en 2008 est le déclenchement du mouvement de retour au pays des réfugiés mauritaniens qui avaient trouvé une terre d’asile en territoire sénégalais suite aux violences interethniques d’avril 1989 ayant fait des centaines de victimes de part et d'autre du fleuve servant de frontière naturelle entre la Mauritanie et le Sénégal.
Le mouvement de rapatriement, amorcé le 29 janvier 2008, a pour base juridique un accord tripartite entre le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et les gouvernements mauritanien et sénégalais. Il doit permettre le retour au pays d'une vingtaine de milliers de réfugiés. Un quart de ce contingent est déjà rentré au pays après plusieurs rotations.
Le retour au pays de cette population résulte d'un engagement du président renversé, qui a également fait adopter une loi criminalisant la vieille pratique sociale de l'esclavage.
PANA
[...]
Tout en restant évasifs sur leur intention de céder le pouvoir, les nouvelles autorités annoncent l'organisation de journées nationales de concertation appelées Etats généraux de la démocratie (EGD) dont la tenue est prévue du 27 décembre 2008 au 5 janvier 2009.
Dans le cadre d'une démarche qui se veut consensuelle pour une solution de sortie de crise, ce forum cherchera à déterminer la durée d'une nouvelle période de transition et à fixer les mécanismes d'une élection présidentielle en 2009.
Le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), une alliance de 12 partis politiques opposés au putsch et comptant une trentaine de députés, exige le rétablissement du président renversé et rejette toute idée de participation aux journées de concertation pour ne pas légitimer le pouvoir des généraux.
Libéré le dimanche 21 décembre après quatre mois d'assignation à résidence à Nouakchott et dans son village de Lemden (250 kilomètres au sud- est de la capitale), Sidi Ould Cheikh Abdallahi a annoncé sa détermination à faire échouer le putsch et rejette toute idée de participation aux EGD.
La communauté internationale (Union africaine, Nations unies, Union européenne, Organisation internationale de la Francophonie...) a vivement condamné le coup de force, demandé le rétablissement de l'ordre constitutionnel et menacé la Mauritanie de sanctions et d'isolement.
La grille de lecture du vif rejet du coup d'état par la communauté internationale prend sa source dans un autre événement majeur noté en mars 2007 : une élection présidentielle libre et transparente, la première du genre de l'histoire du pays.
Dans le cadre d'un processus électoral soutenu par tous les partenaires de la Mauritanie, un second tour de scrutin tenu le 25 mars 2007 a consacré la victoire de Sidi ould Cheikh Abdallahi sur l'opposant historique Ahmed Ould Daddah avec plus de 52% des suffrages.
Cet épisode démocratique avait suscité un grand espoir, lequel est aujourd’hui fortement douché par le changement anticonstitutionnel du 8 août 2008.
Le second événement de la vie politique mauritanienne en 2008 est le déclenchement du mouvement de retour au pays des réfugiés mauritaniens qui avaient trouvé une terre d’asile en territoire sénégalais suite aux violences interethniques d’avril 1989 ayant fait des centaines de victimes de part et d'autre du fleuve servant de frontière naturelle entre la Mauritanie et le Sénégal.
Le mouvement de rapatriement, amorcé le 29 janvier 2008, a pour base juridique un accord tripartite entre le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et les gouvernements mauritanien et sénégalais. Il doit permettre le retour au pays d'une vingtaine de milliers de réfugiés. Un quart de ce contingent est déjà rentré au pays après plusieurs rotations.
Le retour au pays de cette population résulte d'un engagement du président renversé, qui a également fait adopter une loi criminalisant la vieille pratique sociale de l'esclavage.
PANA