
Le mot d’ordre de grève lancé par le très important Syndicat indépendant des professeurs du secondaire (SIPES), a finalement été retenu, à en juger par le faible taux de présence dans les établissements de Nouakchott. Cette grève a aussi été largement suivie sur toute l’étendue du territoire national (à plus de 80% selon le SIPES, et à 40% selon la ministre de l’Éducation nationale).
En lançant cette grève, les professeurs mettent en jeu leur va-tout et tentent désespérément de faire infléchir le ministère afin de l’amener à satisfaire leurs revendications.
Le jeudi passé, jour du déclenchement de ce mouvement social inédit dans l’histoire du pays, les professeurs grévistes s’étaient rassemblés à l’intérieur et aux alentours du siège de leur syndicat pour signifier leur détermination à aller jusqu’au bout. Ils ont distribué un communiqué à la presse nationale et internationale qui était venue très nombreuse, tout en accusant le ministère de faire recours aux méthodes anciennes et peu démocratiques comme la manipulation, les pressions et la désinformation en ce qui concerne les objectifs et la finalité de leur grève qu’ils ont qualifiée de juste. S’adressant à l’opinion publique nationale, ils expliquent combien sont difficiles leurs conditions de travail, l’insignifiance de leurs salaires face aux nouveaux coûts de la vie, en passant par l’absence de supports et soutien moral et en terminant par les médiocres et insuffisants équipements et supports pédagogiques, note le communiqué.
Les professeurs grévistes disent avoir fondé beaucoup d’espoirs sur l’aboutissement du processus démocratique qui a abouti à l’élection du président de la République.
Le SIPES a ensuite entrepris -disent-il- une série de mesures progressives et bien réfléchies visant à attirer l’attention sur une situation extrêmement grave.
«Mais devant l’intransigeance et l’attitude de la sourde oreille adoptée par le ministère de l’Éducation nationale, le syndicat s’est trouvé obligé de lancer cette grève que nous avons entamé aujourd’hui, le jeudi 29 mai 2008, qui a été une réussite, à environ 80% et qui se poursuivra jusqu’au 12 juillet 2008», précise le communiqué.
Les professeurs ajoutent que leurs doléances urgentes auprès du ministère se sont limitées à une réelle et prompte révision des statuts des enseignants, en plus d’un engagement sur le budget 2008 pour une amélioration des salaires par un montant considérable et déterminé. Le ministère a continué -selon eux- à rejeter ces revendications, misant sur ses tentatives vaines pour faire échouer la grève.
Devant une telle situation, les professeurs disent qu’ils «interpellent l’ensemble des composantes de l’opinion publique nationale à assumer ses responsabilités et à se rendre compte que le ministère ne fait que jouer avec le feu, en cherchant à ce que les professeurs se contentent des vaines promesses qui peuvent duper des inconscients, mais pas des professeurs qui en connaissent bien la réalité et l’ampleur».
Le communiqué termine en disant qu’en agissant avec une telle intransigeance, le ministère ne fait que sacrifier le bilan de toute une année scolaire pour les élèves.
La réplique de la ministre à cette grève, ne s’est pas fait attendre. Le même jour vers le coup de 14 heures, elle s’adresse à la presse en faisant le récit des évènements à sa manière.
On retiendra surtout de cette intervention qu’elle n’entend pas céder sur l’essentiel, à savoir l’augmentation des salaires au cours de cette année 2008, tout comme elle n’entend pas donner d’engagements sur les prochaines années. Elle consent cependant de soumettre à l’étude d’une commission spécialisée qu’elle dit avoir déjà désignée, la question des statuts des corps d’enseignement pour les rendre plus attractifs. Études qui ne sont pas encore terminées, mais qui sont en état avancé selon la ministre. L’autre point qu’il faut retenir du discours de la ministre, c’est qu’elle dit qu’elle ne négociera pas avec un syndicat gréviste, mais qu’elle sera prête à le rencontrer dès que celui-ci arrête son mouvement. Sur ce point, les professeurs grévistes ont fait savoir qu’ils ne sont pas intimidés, et que la ministre finira par négocier avec eux si sa hiérarchie le lui ordonne. Autre point fort à retenir du discours de la ministre, elle a dit qu’elle compte sur le civisme et le sens du patriotisme des professeurs pour mettre un terme à la grève qu’ils ont déclenchée. Elle a aussi fait savoir que la grève va s’arrêter avant la fin de la semaine qui commence et qu’elle ne s’inquiète pas pour le sort de l’année scolaire ou de celui des enfants. Elle reconnaît que la grève de 45 jours est légitime, qu’elle est le résultat d’accumulations, qu’elle est prévisible et inévitable en raison des conditions des enseignants qu’elle a qualifiées de dures surtout cette année où ils ont fait des efforts remarquables et sans précédent.
Elle a aussi parlé de six autres syndicats qui se réclament de l’enseignement secondaire et qui ne sont pas grévistes. Un communiqué a aussi été distribué par un représentant de la fédération des parents d’élèves au niveau de Nouakchott et qui était présent au point de presse, invitant les professeurs à la suspension immédiate de leur grève et un retour à leur activité naturelle au sein de leurs classes; au retour des deux partie à l’attachement à l’esprit de dialogue comme meilleur choix pour la compréhension mutuelle; à l’adoption de la souplesse comme méthode et l’abandon de l’intransigeance pour renouer avec la confiance mutuelle et le renforcement du partenariat.
Abou Ahmed
___________
Source: biladi.mr
(M) avomm
En lançant cette grève, les professeurs mettent en jeu leur va-tout et tentent désespérément de faire infléchir le ministère afin de l’amener à satisfaire leurs revendications.
Le jeudi passé, jour du déclenchement de ce mouvement social inédit dans l’histoire du pays, les professeurs grévistes s’étaient rassemblés à l’intérieur et aux alentours du siège de leur syndicat pour signifier leur détermination à aller jusqu’au bout. Ils ont distribué un communiqué à la presse nationale et internationale qui était venue très nombreuse, tout en accusant le ministère de faire recours aux méthodes anciennes et peu démocratiques comme la manipulation, les pressions et la désinformation en ce qui concerne les objectifs et la finalité de leur grève qu’ils ont qualifiée de juste. S’adressant à l’opinion publique nationale, ils expliquent combien sont difficiles leurs conditions de travail, l’insignifiance de leurs salaires face aux nouveaux coûts de la vie, en passant par l’absence de supports et soutien moral et en terminant par les médiocres et insuffisants équipements et supports pédagogiques, note le communiqué.
Les professeurs grévistes disent avoir fondé beaucoup d’espoirs sur l’aboutissement du processus démocratique qui a abouti à l’élection du président de la République.
Le SIPES a ensuite entrepris -disent-il- une série de mesures progressives et bien réfléchies visant à attirer l’attention sur une situation extrêmement grave.
«Mais devant l’intransigeance et l’attitude de la sourde oreille adoptée par le ministère de l’Éducation nationale, le syndicat s’est trouvé obligé de lancer cette grève que nous avons entamé aujourd’hui, le jeudi 29 mai 2008, qui a été une réussite, à environ 80% et qui se poursuivra jusqu’au 12 juillet 2008», précise le communiqué.
Les professeurs ajoutent que leurs doléances urgentes auprès du ministère se sont limitées à une réelle et prompte révision des statuts des enseignants, en plus d’un engagement sur le budget 2008 pour une amélioration des salaires par un montant considérable et déterminé. Le ministère a continué -selon eux- à rejeter ces revendications, misant sur ses tentatives vaines pour faire échouer la grève.
Devant une telle situation, les professeurs disent qu’ils «interpellent l’ensemble des composantes de l’opinion publique nationale à assumer ses responsabilités et à se rendre compte que le ministère ne fait que jouer avec le feu, en cherchant à ce que les professeurs se contentent des vaines promesses qui peuvent duper des inconscients, mais pas des professeurs qui en connaissent bien la réalité et l’ampleur».
Le communiqué termine en disant qu’en agissant avec une telle intransigeance, le ministère ne fait que sacrifier le bilan de toute une année scolaire pour les élèves.
La réplique de la ministre à cette grève, ne s’est pas fait attendre. Le même jour vers le coup de 14 heures, elle s’adresse à la presse en faisant le récit des évènements à sa manière.
On retiendra surtout de cette intervention qu’elle n’entend pas céder sur l’essentiel, à savoir l’augmentation des salaires au cours de cette année 2008, tout comme elle n’entend pas donner d’engagements sur les prochaines années. Elle consent cependant de soumettre à l’étude d’une commission spécialisée qu’elle dit avoir déjà désignée, la question des statuts des corps d’enseignement pour les rendre plus attractifs. Études qui ne sont pas encore terminées, mais qui sont en état avancé selon la ministre. L’autre point qu’il faut retenir du discours de la ministre, c’est qu’elle dit qu’elle ne négociera pas avec un syndicat gréviste, mais qu’elle sera prête à le rencontrer dès que celui-ci arrête son mouvement. Sur ce point, les professeurs grévistes ont fait savoir qu’ils ne sont pas intimidés, et que la ministre finira par négocier avec eux si sa hiérarchie le lui ordonne. Autre point fort à retenir du discours de la ministre, elle a dit qu’elle compte sur le civisme et le sens du patriotisme des professeurs pour mettre un terme à la grève qu’ils ont déclenchée. Elle a aussi fait savoir que la grève va s’arrêter avant la fin de la semaine qui commence et qu’elle ne s’inquiète pas pour le sort de l’année scolaire ou de celui des enfants. Elle reconnaît que la grève de 45 jours est légitime, qu’elle est le résultat d’accumulations, qu’elle est prévisible et inévitable en raison des conditions des enseignants qu’elle a qualifiées de dures surtout cette année où ils ont fait des efforts remarquables et sans précédent.
Elle a aussi parlé de six autres syndicats qui se réclament de l’enseignement secondaire et qui ne sont pas grévistes. Un communiqué a aussi été distribué par un représentant de la fédération des parents d’élèves au niveau de Nouakchott et qui était présent au point de presse, invitant les professeurs à la suspension immédiate de leur grève et un retour à leur activité naturelle au sein de leurs classes; au retour des deux partie à l’attachement à l’esprit de dialogue comme meilleur choix pour la compréhension mutuelle; à l’adoption de la souplesse comme méthode et l’abandon de l’intransigeance pour renouer avec la confiance mutuelle et le renforcement du partenariat.
Abou Ahmed
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Source: biladi.mr
(M) avomm