
Des détecteurs de métaux sont l'une des mesures anti-fraude qui accueilleront les candidats mauritaniens lorsqu'ils se présenteront aux épreuves du bac le mois prochain.
Dans le cadre d'une vaste campagne de lutte contre la fraude, des gardes de sécurité seront postés aux portes des centres d'examen. De plus, tous les élèves devront passer à travers des détecteurs de métaux, comme ils l'avaient déjà fait l'an passé, de manière à pouvoir priver les tricheurs potentiels d'outils comme des téléphones portables.
"Nous faisons de notre mieux pour lutter contre la fraude, pour que les élèves ne puissent compter que sur eux-mêmes et avoir plus confiance en eux", a expliqué Mohamed Mahmoud Ould Arbi, un enseignant, à Magharebia. "Je pense que nos efforts seront récompensés, en particulier parce que nous mettons l'accent sur les conséquences négatives de la tricherie."
"[Un] certain nombre d'élèves... se sont vus contraints de quitter les salles d'examen l'an dernier, et nous ne voulons pas que cela se reproduise cette année", a expliqué Ould Arbi. "Les élèves mauritaniens sont intelligents et patients, et n'ont besoin que de conseils et d'une formation, ce qui est notre rôle en tant qu'enseignants."
Les règles du baccalauréat interdisent d'apporter des appareils électroniques dans les salles d'examen, qui sont surveillées par deux enseignants. Aucun élève n'a le droit d'entrer dans la salle après que les sujets aient été distribués.
Mais malgré ces règles strictes, les nouvelles habitudes du temps ont créé de nouvelles tentations de tricherie pour les élèves lors de ces examens, qui se dérouleront entre le 27 et le 30 juin.
"Le bond technologique que connaissent actuellement les marchés de l'informatique en Mauritanie et dans d'autres Etats du Maghreb a conduit certains élèves à penser à utiliser les moyens modernes de communication pour tricher", a déclaré Mohamed Salem, un enseignant. "Je sais que certains services spéciaux sont offerts aux élèves qui comptent sur la fraude, ce qui est parfaitement inacceptable."
Magharebia a rencontré plusieurs élèves la semaine dernière pour enquêter sur les raisons qui poussent à la fraude.
"Personne n'aime tricher, mais les programmes en Mauritanie peuvent conduire les élèves à tricher pour ne pas échouer", a expliqué El Mehdi Ould Sidi Ali, un élève. "Par exemple, les élèves en section artistique, et je suis l'un d'eux, étudient la physique et la chimie et ont de grandes difficultés à comprendre ces deux sujets, ce qui les force à tricher."
"Cela continuera d'être le cas tant que de nouvelles réformes de l'enseignement ne seront pas adoptées", a-t-il expliqué.
Un autre élève a indiqué que lui et ses camarades de classe en section scientifique "trouvent très difficile d'étudier des matières comme l'histoire, l'éducation et la poésie arabe".
"J'ai remarqué que certains de mes camarades avaient recours à la triche pour surmonter ces difficultés", a-t-il expliqué.
Plusieurs élèves que Magharebia a rencontrés ont par ailleurs expliqué que les barrières de la langue étaient également l'un des facteurs de la décision de tricher.
Bien que l'arabe soit la langue officielle de la Mauritanie, le français reste la seconde langue de nombreux groupes ethniques tels que les Soninké, les Wolof et les Boulard. En même temps, des réformes datant de 1999 requièrent que les sujets scientifiques soient enseignés en français, et que les sujets artistiques le soient en arabe. A ce titre, l'enseignement en Mauritanie oscille entre le français et l'arabe.
"Ma matière principale, les maths, se fait en français, mais j'ai aussi des sujets en arabe", a expliqué Sow Kane, un élève. "Je ne parle pas cette langue, ce qui me pose un véritable problème. Et ce n'est pas que mon problème ; c'est celui de toute ma classe."
"J'ai des amis et des camarades en section mathématique en arabe qui ont le même problème en français", a-t-il ajouté. "Nous devons coopérer durant les examens : nous aidons nos amis qui parlent arabe, et ils nous aident. Ils parlent alors de tricherie, mais nous n'avons pas d'autre solution."
"Je n'arrivais pas à comprendre les sciences et les maths, parce que ces deux matières sont enseignées en français", a expliqué Lemrabott Ould Ahmed. "Outre la difficulté des sujets eux-mêmes, la langue ajoute une difficulté. Je dois donc trouver une solution, et toutes les options sont ouvertes."
Le mois dernier, les tensions entre francophones et partisans de l'arabisation du système scolaire ont entraîné des heurts entre étudiants de l'université, que des responsables du ministère de l'Education ont qualifiés de "violents". Les représentants du ministère ont expliqué que la paix avait été restaurée grâce aux efforts de certains responsables politiques.
Le gouvernement a annoncé que des forums publics seraient organisés en juillet. Mohamad Ould Salem, un responsable de l'education, a expliqué à Magharebia que ces réunions se pencheront sur "tous les problèmes liés au système éducatif actuel".
"Cela débouchera sur des réformes dans l'enseignement, qui permettront de surmonter nombre des difficultés qui génèrent la tricherie", a-t-il expliqué.
Mohamed Yahya Ould Abdel Wedoud
Source: magharebia
Dans le cadre d'une vaste campagne de lutte contre la fraude, des gardes de sécurité seront postés aux portes des centres d'examen. De plus, tous les élèves devront passer à travers des détecteurs de métaux, comme ils l'avaient déjà fait l'an passé, de manière à pouvoir priver les tricheurs potentiels d'outils comme des téléphones portables.
"Nous faisons de notre mieux pour lutter contre la fraude, pour que les élèves ne puissent compter que sur eux-mêmes et avoir plus confiance en eux", a expliqué Mohamed Mahmoud Ould Arbi, un enseignant, à Magharebia. "Je pense que nos efforts seront récompensés, en particulier parce que nous mettons l'accent sur les conséquences négatives de la tricherie."
"[Un] certain nombre d'élèves... se sont vus contraints de quitter les salles d'examen l'an dernier, et nous ne voulons pas que cela se reproduise cette année", a expliqué Ould Arbi. "Les élèves mauritaniens sont intelligents et patients, et n'ont besoin que de conseils et d'une formation, ce qui est notre rôle en tant qu'enseignants."
Les règles du baccalauréat interdisent d'apporter des appareils électroniques dans les salles d'examen, qui sont surveillées par deux enseignants. Aucun élève n'a le droit d'entrer dans la salle après que les sujets aient été distribués.
Mais malgré ces règles strictes, les nouvelles habitudes du temps ont créé de nouvelles tentations de tricherie pour les élèves lors de ces examens, qui se dérouleront entre le 27 et le 30 juin.
"Le bond technologique que connaissent actuellement les marchés de l'informatique en Mauritanie et dans d'autres Etats du Maghreb a conduit certains élèves à penser à utiliser les moyens modernes de communication pour tricher", a déclaré Mohamed Salem, un enseignant. "Je sais que certains services spéciaux sont offerts aux élèves qui comptent sur la fraude, ce qui est parfaitement inacceptable."
Magharebia a rencontré plusieurs élèves la semaine dernière pour enquêter sur les raisons qui poussent à la fraude.
"Personne n'aime tricher, mais les programmes en Mauritanie peuvent conduire les élèves à tricher pour ne pas échouer", a expliqué El Mehdi Ould Sidi Ali, un élève. "Par exemple, les élèves en section artistique, et je suis l'un d'eux, étudient la physique et la chimie et ont de grandes difficultés à comprendre ces deux sujets, ce qui les force à tricher."
"Cela continuera d'être le cas tant que de nouvelles réformes de l'enseignement ne seront pas adoptées", a-t-il expliqué.
Un autre élève a indiqué que lui et ses camarades de classe en section scientifique "trouvent très difficile d'étudier des matières comme l'histoire, l'éducation et la poésie arabe".
"J'ai remarqué que certains de mes camarades avaient recours à la triche pour surmonter ces difficultés", a-t-il expliqué.
Plusieurs élèves que Magharebia a rencontrés ont par ailleurs expliqué que les barrières de la langue étaient également l'un des facteurs de la décision de tricher.
Bien que l'arabe soit la langue officielle de la Mauritanie, le français reste la seconde langue de nombreux groupes ethniques tels que les Soninké, les Wolof et les Boulard. En même temps, des réformes datant de 1999 requièrent que les sujets scientifiques soient enseignés en français, et que les sujets artistiques le soient en arabe. A ce titre, l'enseignement en Mauritanie oscille entre le français et l'arabe.
"Ma matière principale, les maths, se fait en français, mais j'ai aussi des sujets en arabe", a expliqué Sow Kane, un élève. "Je ne parle pas cette langue, ce qui me pose un véritable problème. Et ce n'est pas que mon problème ; c'est celui de toute ma classe."
"J'ai des amis et des camarades en section mathématique en arabe qui ont le même problème en français", a-t-il ajouté. "Nous devons coopérer durant les examens : nous aidons nos amis qui parlent arabe, et ils nous aident. Ils parlent alors de tricherie, mais nous n'avons pas d'autre solution."
"Je n'arrivais pas à comprendre les sciences et les maths, parce que ces deux matières sont enseignées en français", a expliqué Lemrabott Ould Ahmed. "Outre la difficulté des sujets eux-mêmes, la langue ajoute une difficulté. Je dois donc trouver une solution, et toutes les options sont ouvertes."
Le mois dernier, les tensions entre francophones et partisans de l'arabisation du système scolaire ont entraîné des heurts entre étudiants de l'université, que des responsables du ministère de l'Education ont qualifiés de "violents". Les représentants du ministère ont expliqué que la paix avait été restaurée grâce aux efforts de certains responsables politiques.
Le gouvernement a annoncé que des forums publics seraient organisés en juillet. Mohamad Ould Salem, un responsable de l'education, a expliqué à Magharebia que ces réunions se pencheront sur "tous les problèmes liés au système éducatif actuel".
"Cela débouchera sur des réformes dans l'enseignement, qui permettront de surmonter nombre des difficultés qui génèrent la tricherie", a-t-il expliqué.
Mohamed Yahya Ould Abdel Wedoud
Source: magharebia