
Mr SOW Abou Demba (Ancien ministre)
J'ai pris connaissance des réactions passionnelles exprimées par certains de nos parents à l'idée d' inscrire nos langues nationales en caractères arabes ,C'est essentiellement le seul point auquel ils ont réagi en passant d'ailleurs le plus souvent à coté puis qu'ils ne font que se livrer à des amalgames et à des attaques de personne alors que l'article en question comportait des points et des révélations non moins intéressantes, Je regrette pour ma part si mes propos ont pu paraître blessants pour certains car ce n'était pas çà mon objectif, Comment voulez vous qu'un vieil homme de 60ans, paralysé et malade comme moi puisse encore se livrer à des préoccupations d'opportunisme et à des choses qui puisse nuire à sa communauté?
Au milieu des années 80(1984) je n'étais pas encore dans l'administration; je travaillais dans une société privée en qualité de conseiller juridique; mais c'est à cette date que j'ai participé à la mise en place de la première ligue mauritanienne des droits de l'homme(LMDH); en compagnie d'un groupe d'amis dont Ghali ould abdel hamid, Achour ould Samba, Brahim Ebety, Wane Zakaria et les regrettés Sidi mohamed Datt et mohamed lemine ould ahmed et bien d'autres, Affiliée à la FIDH qui nous rend visite à Nouakchott et que personnellement je rendrais visite à Paris, la LMDH et la FIDH me désignent pour les représenter au fameux procès de Jreida de 1987 aux cotés du représentant Sénégalais de l'Amnesty international, et pour dresser rapports, Je ne vais pas m'étendre ici sur les témoignages ,sur les dires des uns et des autres, sur les péripéties et conditions de déroulement du procès ou encore sur les démarches de ces organisations ainsi que celles de l'association des avocats arabes auprès du régime militaire de l'époque, J'espère que l'occasion me sera donnée ultérieurement, Nos rapports sur le procès de Jreida doivent, en principe être encore consultables au siège de la FIDH.
Nous continuons notre activisme au sein de la ligue jusqu'en 1988 ou un jour un ancien ministre de la Défense Nationale du temps de Moctar ould Daddah, dont je tairai encore le nom vient me confier: « les informations qui nous parviennent des détenus négro mauritaniens de oualata sont catastrophiques; si on ne fait rien ils vont certainement tous périr, » C'est le début de la prise de conscience de la gravité de la situation car il n'était pas donné à tout le monde de savoir ce qui se passait, C'est alors que plusieurs contacts furent pris notamment avec la FIDH qui décida finalement après de fortes pressions exercées sur le gouvernement et après l'accord obligé de celui-ci, d'envoyer une mission à Oualata pour s'enquérir des conditions des détenus, Je devrai faire partie de cette mission lorsqu'un ami dont je tairai également le nom, membre de la ligue vient discrètement me dire: « Le ministère de l'intérieur est en train de réunir des renseignements sur toi, tu n'as pas intérêt à t'impliquer dans la mission de Oualata »; Et curieusement , le lendemain je me rends à l'université pour dispenser mes cours et je trouve que mon nom et mes cours ont été rayés de tous les emplois du temps et de toutes les listes des professeurs de l'université. Je décide alors de m'éclipser et la mission ne me trouvera pas le jour du départ sur Oualata.
On était déjà en 1989 et les événements du mois d'avril venaient d'avoir lieu, avec leur cortèges de massacres , de tueries , et d'expulsions dans les villes et en campagne. Les moussafrines rentraient du Sénégal. Il y eut un véritable cafouillage dans le camps des négro mauritaniens puisque aucun dignitaire de l'ancien régime de moktar ould Daddah n'avait levé le petit doigt ni tenter de démarcher leurs collègues dignitaires maures du même régime pour influer sur le pouvoir militaire et sur le cours des événements. Cafouillage également il y a eu du coté des Maures puisque aucun dignitaire, pas même le religieux n'a levé le petit doigt; chaque camp s'étant replié sur lui même. Nos populations rurales étaient particulièrement touchées puis qu'il y a moins de témoins là-bas, en campagne que dans les villes et que la résistance qui s'opérait à partir du Sénégal et du Mali était censée être des leurs. C'est alors que, dans le cadre de notre activisme, nous décidons de constituer un autre groupe devant cette fois insister sur les liens séculaires et la proximité culturelle et territoriale qui a toujours existé entre les maures et les peuls . En somme engager une offensive pour rappeler aux gens tout ce qui les liait sur le plan historique , culturel, religieux et social, afin d'apaiser la situation et d'arrêter les hostilités. En un laps de temps record , nous faisons le tour des dignitaires du comité militaire au pouvoir à l'époque pour leur tenir d'une façon détaillée le discours sur nos liens et sur l'incompréhensibilité des massacres. Pas un seul des dignitaires maures que nous avions démarchés n'a pas fini de nous écouter sans nous faire une accolade et nous dire que c'est ça le vrai discours pour la Mauritanie; c'est ça la vraie Mauritanie, telle que eux-mêmes ils la conçoivent. Les bruits de notre lobby avait fait échos jusqu'aux oreilles du Président. C'est dans cette période qu 'il désavoua au cours d'un conseil des ministres, son Ministre de l'intérieur lors d'une communication sur la situation intérieure et dans laquelle il parlait de bandes de criminels peuls qui traversaient pour assassiner nos citoyens. Le Président lui demanda de parler seulement de bandits mais pas de peuls. C'est dans cette période également qu'il accorda une interview à jeune Afrique dans laquelle il tenta de se justifier en disant qu'il y avait en effet des populations rurales peuls qui avaient fui le pays à cause des événements, qu'elles peuvent maintenant revenir et que la plupart d'ailleurs était déjà revenu. Notre lobby venait ainsi de marquer des points décisifs et le discours relatif à la proximité culturelle et sociale entre les deux communautés fut poursuivi, Mais il faudra attendre 1995, à la suite de graves problèmes entre les peuls et les maures dans la région du hodh el gharbi autour des points d'eau et de pâturage, pour que la fameuse Rabita voit le jour sous l'initiative d'ailleurs d'une commission mixte formée des notabilités de cette région, Nous avons alors soutenu cette initiative et toujours dans la même logique de notre offensive de rapprochement des deux communautés citée plus haut, On voit donc que cette offensive de 1989 et la création de la Rabita n'ont été que des moyens pour faire les pompiers et tenter d'éteindre l'incendie qui s'allumait de partout dans le pays et loin de nous l'idée d'un quelconque sectarisme. Mais compte tenu malheureusement de la configuration du paysage politique national divisé en deux communautés opposées, on cria facilement à la traitrise et à une action délibérée pour l'affaiblissement du front négro africain,ou encore à l'idée grossière et caricaturale de vouloir transformer les peuls en arabes. Pire encore compte tenu de la différenciation de la société halpoular en ethnies et en castes, on alla vite en besogne en nous attaquant sur cette base également. D'ailleurs quel est le responsable politique négro africain chez nous qui n'a pas fait l'objet, un moment ou un autre d'attaques ou de tentatives de déstabilisation , en relation avec son appartenance ethnique ou à sa caste? .
En 1991, le régime est acculé à cause de son lourd passif lié à la grave situation à l'intérieur et du contexte de la conférence de Baule et les vagues de bouleversements qu'elle avait provoqués sur l'Afrique. Il décide de devancer les événements en adoptant un projet de régime civil démocratique qui passe par l'élaboration d'une nouvelle constitution et l'instauration de pluripartisme. C'est dans ce contexte que je rencontre pour la première fois le Président Maouya dans un diner à quatre qu'il avait initié lui-même. Je salue ici un grand Mauritanien , un frère ainé qui cette nuit là a défendu les doléances et déballer avec courage les souffrances des hommes et des femmes de la communauté. C'est par lui que j'ai appris beaucoup de choses que je ne connaissais pas. J'espère que j'aurai l'occasion d'en parler plus librement dans un autre contexte. Quelques jours après ce diner, le 27 Avril 1991 le Président m'appela pour me confier le poste de Secrétaire Général du Gouvernement et me demanda de participer à la mise en place du projet de démocratisation. J'ai déjà expliqué comment nous avions participé aux négociations sur le projet de constitution, et comment nous avions obtenu avec discrétion et efficacité l'inscription de nos langues nationales dans cette constitution. Voilà pourquoi ,je trouve injustes et fallacieuses certaines accusations sur une quelconque responsabilité qu'on me porte, puisque pendant les années de braises j'étais encore très loin du pouvoir.
La question des langues nationales,pour y revenir, n'a jamais été sortie du contexte de tiraillement communautaire et de l'antagonisme des deux camps. Nos acteurs politiques, ainsi que les différents régimes qui se sont succédés ne se sont jamais employés sérieusement à nous sortir de ce clivage pour une autre approche plus unitaire et plus intégrée. Ils n'ont fait que gérer cette dualité avec des rafistolages et fortunes diverses, sans jamais aller au fond pour trouver une solution consensuelle et commune aux questions fondamentales qui concernent notre vivre ensemble. L'unilatéralisme de leurs méthodes, les bricolages et les équilibrismes avec leurs corolaires d'injustices , de frustrations et d'incompréhensions ont consolidé l'encrage de la division dans la conscience populaire, rendant plus difficile l'instauration d'une société civile nationale intégrée et apaisée. Les Acteurs arabes sont restés attachés à l'arabisme standard des années 50-70 accès sur une approche nataliste et fondatrice, sur l'exigence d'unité, de solidarité et de protection collective arabes ; et à la mise en œuvre sur le plan local d'un projet politique dépositaire d'un imaginaire à visée de domination. Or la singularité de la situation de notre pays exige une réponse moins unilatérale et moins réductrice des problèmes complexes d'une société aussi plurielle que la notre.
Les acteurs négro africains ont mis en avant , par l'exigence de transcription latine de leurs langues, la solidarité linguistique avec le reste de l'Afrique noire au détriment de la recherche d'une solution convergente et interne. Le débat culturel et linguistique en Mauritanie devient alors sanctuarisé sur fond d'incompréhensions et d'amalgames. Et l'on revient toujours à la case de départ. Mon article n'avait pour but que d'aider à dé sanctuariser ce débat afin que les différents acteurs se remettent en cause et se mettent ensemble pour concocter une fois pour toute, une solution juste et consensuelle qui fasse prévaloir la solidarité nationale sur toutes les autres.
Source: Sow Abou Demba
Au milieu des années 80(1984) je n'étais pas encore dans l'administration; je travaillais dans une société privée en qualité de conseiller juridique; mais c'est à cette date que j'ai participé à la mise en place de la première ligue mauritanienne des droits de l'homme(LMDH); en compagnie d'un groupe d'amis dont Ghali ould abdel hamid, Achour ould Samba, Brahim Ebety, Wane Zakaria et les regrettés Sidi mohamed Datt et mohamed lemine ould ahmed et bien d'autres, Affiliée à la FIDH qui nous rend visite à Nouakchott et que personnellement je rendrais visite à Paris, la LMDH et la FIDH me désignent pour les représenter au fameux procès de Jreida de 1987 aux cotés du représentant Sénégalais de l'Amnesty international, et pour dresser rapports, Je ne vais pas m'étendre ici sur les témoignages ,sur les dires des uns et des autres, sur les péripéties et conditions de déroulement du procès ou encore sur les démarches de ces organisations ainsi que celles de l'association des avocats arabes auprès du régime militaire de l'époque, J'espère que l'occasion me sera donnée ultérieurement, Nos rapports sur le procès de Jreida doivent, en principe être encore consultables au siège de la FIDH.
Nous continuons notre activisme au sein de la ligue jusqu'en 1988 ou un jour un ancien ministre de la Défense Nationale du temps de Moctar ould Daddah, dont je tairai encore le nom vient me confier: « les informations qui nous parviennent des détenus négro mauritaniens de oualata sont catastrophiques; si on ne fait rien ils vont certainement tous périr, » C'est le début de la prise de conscience de la gravité de la situation car il n'était pas donné à tout le monde de savoir ce qui se passait, C'est alors que plusieurs contacts furent pris notamment avec la FIDH qui décida finalement après de fortes pressions exercées sur le gouvernement et après l'accord obligé de celui-ci, d'envoyer une mission à Oualata pour s'enquérir des conditions des détenus, Je devrai faire partie de cette mission lorsqu'un ami dont je tairai également le nom, membre de la ligue vient discrètement me dire: « Le ministère de l'intérieur est en train de réunir des renseignements sur toi, tu n'as pas intérêt à t'impliquer dans la mission de Oualata »; Et curieusement , le lendemain je me rends à l'université pour dispenser mes cours et je trouve que mon nom et mes cours ont été rayés de tous les emplois du temps et de toutes les listes des professeurs de l'université. Je décide alors de m'éclipser et la mission ne me trouvera pas le jour du départ sur Oualata.
On était déjà en 1989 et les événements du mois d'avril venaient d'avoir lieu, avec leur cortèges de massacres , de tueries , et d'expulsions dans les villes et en campagne. Les moussafrines rentraient du Sénégal. Il y eut un véritable cafouillage dans le camps des négro mauritaniens puisque aucun dignitaire de l'ancien régime de moktar ould Daddah n'avait levé le petit doigt ni tenter de démarcher leurs collègues dignitaires maures du même régime pour influer sur le pouvoir militaire et sur le cours des événements. Cafouillage également il y a eu du coté des Maures puisque aucun dignitaire, pas même le religieux n'a levé le petit doigt; chaque camp s'étant replié sur lui même. Nos populations rurales étaient particulièrement touchées puis qu'il y a moins de témoins là-bas, en campagne que dans les villes et que la résistance qui s'opérait à partir du Sénégal et du Mali était censée être des leurs. C'est alors que, dans le cadre de notre activisme, nous décidons de constituer un autre groupe devant cette fois insister sur les liens séculaires et la proximité culturelle et territoriale qui a toujours existé entre les maures et les peuls . En somme engager une offensive pour rappeler aux gens tout ce qui les liait sur le plan historique , culturel, religieux et social, afin d'apaiser la situation et d'arrêter les hostilités. En un laps de temps record , nous faisons le tour des dignitaires du comité militaire au pouvoir à l'époque pour leur tenir d'une façon détaillée le discours sur nos liens et sur l'incompréhensibilité des massacres. Pas un seul des dignitaires maures que nous avions démarchés n'a pas fini de nous écouter sans nous faire une accolade et nous dire que c'est ça le vrai discours pour la Mauritanie; c'est ça la vraie Mauritanie, telle que eux-mêmes ils la conçoivent. Les bruits de notre lobby avait fait échos jusqu'aux oreilles du Président. C'est dans cette période qu 'il désavoua au cours d'un conseil des ministres, son Ministre de l'intérieur lors d'une communication sur la situation intérieure et dans laquelle il parlait de bandes de criminels peuls qui traversaient pour assassiner nos citoyens. Le Président lui demanda de parler seulement de bandits mais pas de peuls. C'est dans cette période également qu'il accorda une interview à jeune Afrique dans laquelle il tenta de se justifier en disant qu'il y avait en effet des populations rurales peuls qui avaient fui le pays à cause des événements, qu'elles peuvent maintenant revenir et que la plupart d'ailleurs était déjà revenu. Notre lobby venait ainsi de marquer des points décisifs et le discours relatif à la proximité culturelle et sociale entre les deux communautés fut poursuivi, Mais il faudra attendre 1995, à la suite de graves problèmes entre les peuls et les maures dans la région du hodh el gharbi autour des points d'eau et de pâturage, pour que la fameuse Rabita voit le jour sous l'initiative d'ailleurs d'une commission mixte formée des notabilités de cette région, Nous avons alors soutenu cette initiative et toujours dans la même logique de notre offensive de rapprochement des deux communautés citée plus haut, On voit donc que cette offensive de 1989 et la création de la Rabita n'ont été que des moyens pour faire les pompiers et tenter d'éteindre l'incendie qui s'allumait de partout dans le pays et loin de nous l'idée d'un quelconque sectarisme. Mais compte tenu malheureusement de la configuration du paysage politique national divisé en deux communautés opposées, on cria facilement à la traitrise et à une action délibérée pour l'affaiblissement du front négro africain,ou encore à l'idée grossière et caricaturale de vouloir transformer les peuls en arabes. Pire encore compte tenu de la différenciation de la société halpoular en ethnies et en castes, on alla vite en besogne en nous attaquant sur cette base également. D'ailleurs quel est le responsable politique négro africain chez nous qui n'a pas fait l'objet, un moment ou un autre d'attaques ou de tentatives de déstabilisation , en relation avec son appartenance ethnique ou à sa caste? .
En 1991, le régime est acculé à cause de son lourd passif lié à la grave situation à l'intérieur et du contexte de la conférence de Baule et les vagues de bouleversements qu'elle avait provoqués sur l'Afrique. Il décide de devancer les événements en adoptant un projet de régime civil démocratique qui passe par l'élaboration d'une nouvelle constitution et l'instauration de pluripartisme. C'est dans ce contexte que je rencontre pour la première fois le Président Maouya dans un diner à quatre qu'il avait initié lui-même. Je salue ici un grand Mauritanien , un frère ainé qui cette nuit là a défendu les doléances et déballer avec courage les souffrances des hommes et des femmes de la communauté. C'est par lui que j'ai appris beaucoup de choses que je ne connaissais pas. J'espère que j'aurai l'occasion d'en parler plus librement dans un autre contexte. Quelques jours après ce diner, le 27 Avril 1991 le Président m'appela pour me confier le poste de Secrétaire Général du Gouvernement et me demanda de participer à la mise en place du projet de démocratisation. J'ai déjà expliqué comment nous avions participé aux négociations sur le projet de constitution, et comment nous avions obtenu avec discrétion et efficacité l'inscription de nos langues nationales dans cette constitution. Voilà pourquoi ,je trouve injustes et fallacieuses certaines accusations sur une quelconque responsabilité qu'on me porte, puisque pendant les années de braises j'étais encore très loin du pouvoir.
La question des langues nationales,pour y revenir, n'a jamais été sortie du contexte de tiraillement communautaire et de l'antagonisme des deux camps. Nos acteurs politiques, ainsi que les différents régimes qui se sont succédés ne se sont jamais employés sérieusement à nous sortir de ce clivage pour une autre approche plus unitaire et plus intégrée. Ils n'ont fait que gérer cette dualité avec des rafistolages et fortunes diverses, sans jamais aller au fond pour trouver une solution consensuelle et commune aux questions fondamentales qui concernent notre vivre ensemble. L'unilatéralisme de leurs méthodes, les bricolages et les équilibrismes avec leurs corolaires d'injustices , de frustrations et d'incompréhensions ont consolidé l'encrage de la division dans la conscience populaire, rendant plus difficile l'instauration d'une société civile nationale intégrée et apaisée. Les Acteurs arabes sont restés attachés à l'arabisme standard des années 50-70 accès sur une approche nataliste et fondatrice, sur l'exigence d'unité, de solidarité et de protection collective arabes ; et à la mise en œuvre sur le plan local d'un projet politique dépositaire d'un imaginaire à visée de domination. Or la singularité de la situation de notre pays exige une réponse moins unilatérale et moins réductrice des problèmes complexes d'une société aussi plurielle que la notre.
Les acteurs négro africains ont mis en avant , par l'exigence de transcription latine de leurs langues, la solidarité linguistique avec le reste de l'Afrique noire au détriment de la recherche d'une solution convergente et interne. Le débat culturel et linguistique en Mauritanie devient alors sanctuarisé sur fond d'incompréhensions et d'amalgames. Et l'on revient toujours à la case de départ. Mon article n'avait pour but que d'aider à dé sanctuariser ce débat afin que les différents acteurs se remettent en cause et se mettent ensemble pour concocter une fois pour toute, une solution juste et consensuelle qui fasse prévaloir la solidarité nationale sur toutes les autres.
Source: Sow Abou Demba