
La justesse veut que chaque citoyen mauritanien, quelque soit sa couleur de peau, son ethnie, en regardant la télévision nationale TVM, doit pouvoir se reconnaitre dans les noms, et les visages qui apparaissent, et doit s’y voire représenter positivement, afin qu’il ne se sente pas exclu de la communauté nationale.
Puisque toute la planète peut avoir accès aux mêmes images, aux mêmes sons, aux mêmes produits ; et ce pendant, ne serait—il pas normal que ces images, ces sons, ces produits soient représentatifs de toutes les ethnies nationales (arabo-berbères, poular, soninké, et wolof), d’une manière plus ou moins égalitaire ; afin que chacun puisse s’y reconnaitre et que personne ne s’en estime exclu ?
Comme au sein de chaque société, personne ne devrait se sentir bafouée, dévalorisée, raillée et diabolisée au point de dissimuler honteusement sa couleur ou sa langue, ou son nom, ou n’importe quel élément constitutif de son identité. Chacun devrait assumer, la tète haute, sans peur, sans rancœur, chacune de ses appartenances identitaires
Ainsi en ce qui concerne la TVM, je constate que les programmes diffusés ne sont suffisamment représentatifs de toutes les ethnies du pays, et cela constitue un handicap pour l’unité nationale, et l’une des causes du repli identitaire dans l’espace public mauritanien.
Par conséquent, si aujourd’hui certains mauritaniens ne trouvent pas un grand intérêt à suivre la TVM, c’est parce qu’ils ne s’y reconnaissent pas suffisamment, et ils se sentent exclu dans cette politique de promotion des identités nationales. La preuve en est que tous ceux qui sont à l’étranger, ont l’impression qu’il n’existe en Mauritanie que la communauté arabo-berbère.
Prenons un cas vécu, par exemple, les étudiants négros-mauritaniens résidant au Maghreb peuvent en témoigner, il leurs faut jurer devant leurs collègues étudiants marocains, tunisiens, algériens ou libyens pour les faire persuader qu’ils sont mauritaniens. Et toute cette situation est due, tout simplement au fait que la TVM fait moins la promotion des autres identités nationales (poular, soninké, et wolof) au profit de l’identité arabo-berbère.
Vu cette situation, je pense que les médias publics ont un rôle fondamental à jouer dans la promotion de nos identités nationales. Et la situation actuelle n’encourage pas la valorisation de notre diversité culturelle. La TVM devait suffisamment montrer que l’identité de la Mauritanie ne se réduit pas à une seule, mais plutôt à des identités multiples (arabo-berbère, poular, soninké et wolof).
Donc, j’invite les médias public, plus particulièrement la TVM de revoir leur façon de gérer la promotion des nos identités, en jouant pleinement leur rôle, afin de permettre à tous les citoyens mauritaniens de se reconnaitre à travers ces programmes culturels ; sinon notre unité nationale et notre cohabitation resteront toujours fragiles, et les crispations identitaires vont toujours perdurer.
SY Samba :
Etudiant sociologue à l’Université Hassan II Casablanca (Maroc)
Source: CRIDEM
Puisque toute la planète peut avoir accès aux mêmes images, aux mêmes sons, aux mêmes produits ; et ce pendant, ne serait—il pas normal que ces images, ces sons, ces produits soient représentatifs de toutes les ethnies nationales (arabo-berbères, poular, soninké, et wolof), d’une manière plus ou moins égalitaire ; afin que chacun puisse s’y reconnaitre et que personne ne s’en estime exclu ?
Comme au sein de chaque société, personne ne devrait se sentir bafouée, dévalorisée, raillée et diabolisée au point de dissimuler honteusement sa couleur ou sa langue, ou son nom, ou n’importe quel élément constitutif de son identité. Chacun devrait assumer, la tète haute, sans peur, sans rancœur, chacune de ses appartenances identitaires
Ainsi en ce qui concerne la TVM, je constate que les programmes diffusés ne sont suffisamment représentatifs de toutes les ethnies du pays, et cela constitue un handicap pour l’unité nationale, et l’une des causes du repli identitaire dans l’espace public mauritanien.
Par conséquent, si aujourd’hui certains mauritaniens ne trouvent pas un grand intérêt à suivre la TVM, c’est parce qu’ils ne s’y reconnaissent pas suffisamment, et ils se sentent exclu dans cette politique de promotion des identités nationales. La preuve en est que tous ceux qui sont à l’étranger, ont l’impression qu’il n’existe en Mauritanie que la communauté arabo-berbère.
Prenons un cas vécu, par exemple, les étudiants négros-mauritaniens résidant au Maghreb peuvent en témoigner, il leurs faut jurer devant leurs collègues étudiants marocains, tunisiens, algériens ou libyens pour les faire persuader qu’ils sont mauritaniens. Et toute cette situation est due, tout simplement au fait que la TVM fait moins la promotion des autres identités nationales (poular, soninké, et wolof) au profit de l’identité arabo-berbère.
Vu cette situation, je pense que les médias publics ont un rôle fondamental à jouer dans la promotion de nos identités nationales. Et la situation actuelle n’encourage pas la valorisation de notre diversité culturelle. La TVM devait suffisamment montrer que l’identité de la Mauritanie ne se réduit pas à une seule, mais plutôt à des identités multiples (arabo-berbère, poular, soninké et wolof).
Donc, j’invite les médias public, plus particulièrement la TVM de revoir leur façon de gérer la promotion des nos identités, en jouant pleinement leur rôle, afin de permettre à tous les citoyens mauritaniens de se reconnaitre à travers ces programmes culturels ; sinon notre unité nationale et notre cohabitation resteront toujours fragiles, et les crispations identitaires vont toujours perdurer.
SY Samba :
Etudiant sociologue à l’Université Hassan II Casablanca (Maroc)
Source: CRIDEM