
S’il y a un Africain qui est contre la démocratie à l’occidentale en Afrique et qui se prononce haut et fort contre les urnes, c’est bien Alphonse Muambi. C’est dans ce cadre que ce Congolais naturalisé Hollandais établi à La Haye et auteur du livre «La démocratie, ça ne se mange pas» a effectué un voyage d’explication à Bruxelles le mercredi 28 septembre 2011.
Alphonse Muambi a ouvert le débat dans un discours très équilibré, assorti d’émotion et de raison. D’entrée de jeu, ce jeune orateur s’est déclaré opposé aux élections en Afrique. Selon lui, les élections apportent la mort et la désolation en lieu et place de l’espoir et du développement. Il estime que les élections au Congo et en Afrique sont une simulation dans laquelle l’électeur n’est pas celui qui élit librement ses représentants mais un acteur que l’on corrompt avec du sel, du sucre, des morceaux de pagne, voire des beignets. Ce sont ces petits cadeaux dérisoires qui fondent la légitimité du parlement Congolais, constate – il. Il voit en l’électeur africain un figurant politique dans un film d’horreur.
Muambi s’est efforcé à démontrer pourquoi, à son avis, le gouvernement congolais ne peut pas rendre compte à son peuple. «Tout simplement parce que les élections sont financées par les Occidentaux et non par les Congolais», a- t – il martelé. Est –ce que le problème du Congo peut se résumer à un manque de démocratie? La réponse de Muambi est non.
Il est d’avis que le Congo et l’Afrique ont leur propre démocratie, millénaire. Raison pour laquelle il a appelé l’assistance à se rendre dans des villages africains pour constater comment la démocratie s’y pratique, sans élections ; mais aussi comment la succession au pouvoir se passe sans conflit.
Y-a-il une alternative ? Alphonse Muambi renvoie sur le banc de l’école les académiciens et politiciens qui lui posent cette question. Selon lui, ceux-ci doivent revoir leur copie de devoir en faisant un vrai diagnostic du problème congolais et africain. «Si quelqu’un souffre de malaria, il faut lui donner des anti-malarias et non lui appliquer la chimiothérapie», articule – il avec force, avant de demander la mort dans l’âme : «Que va – t – on demander à ce médecin: une alternative ou un bon diagnostic?»
D’autres questions sont restées sans réponses. Notamment, celles relatives aux six ( 6) millions des Congolais morts dans l’Est du pays et à l’invasion du Congo par les armées étrangères? Quelle réponse peut-on réserver à l’absence de l’Etat que l’homme d’Etat à vie, Kengo Wa Dondo, a relevé dernièrement lors de son allocution au stade des Martyrs à Kinshasa?
La pauvreté sévit et poursuit son extension délétère. Que fait-on pour la combattre? Par ailleurs, où est passée l’école au Congo? Existe-t-il encore des traditions congolaises? Toutes ces questions ont été évoquées au cours du débat qui a duré environ 1h30.
Alphonse Muambi a aussi appelé ses interlocuteurs à méditer sur trois questions fondamentales. D’abord : « Sommes- nous, Africains, venus ici sur terre avec la mission d’écouter ce que les autres ont à nous dire? Ensuite : « Sommes – nous venus sur cette terre pour faire ce que d’autres nations et civilisations attendent de nous? » Enfin : « Avons-nous été créés pour penser comme les autres l’exigent de nous? L’interpellation a porté. La salle a été émue et le débat houleux.
Dans l’assistance n l’on a noté la présence de quelques personnalités belges, notamment le professeur Filippe Reyntjes(Université d’Anvers), la sénatrice Sabine de Bethune( parti CD &V), M. Bogdan Vanden Berghe (secrétaire général du 11.11.11.). Tous ont été contre la position d’Alphonse Muambi. Le professeur Reyntjes s’est montré positif. Il trouve que le Congo a fait des avancées remarquables en ce concerne la construction de l’Etat. Il appelle Joseph Kabila «un accident de l’histoire». Son pronostic est que Kabila va gagner les élections du 28 novembre prochain. «Il va avoir bien sûr moins de voix dans les Kivu mais il sera élu avec moins de pourcentage qu’en 2006".
Quant à la sénatrice Sabine de Bethune, le parlement congolais a bien sûr échoué, mais il a traité des grands dossiers. Le secrétaire général du 11.11.11. a évoqué le rôle du scrutin local. «C’est avec les élections locales que le Congolais de tout niveau va se faire valoir dans le pouvoir central».
Un incident s’est produit dans la salle. Un Belge qui a été blessé par le discours d’Alphonse Muambi s’est mis à crier sur celui – ci. Joint au téléphone, à partir de son fauteuil à La Haye, Alphonse Muambi trouve que la réaction du Belge prouve à suffisance comment le Congo est aimé par les autres.
Il finira avec cette remarque humoristique: «L’amour est très bien. Mais quand cet amour là devient forcé avec l’imposition des démocratisations par ci, fédéralismes par là et j’en passe, cela n’est plus l’amour du tout mais ça s’appelle du viol». Fidèle à lui – même, ce jeune auteur a déclaré que les élections en Afrique tuent avec la même intensité que le SIDA. Et pour finir, Muambi a demandé à la salle: Si Nicolas Sarkozy était président d’un pays africain allait – il être compare à Nelson Mandela ou à Robert Mugabe?
FMK
Source: africatime
Alphonse Muambi a ouvert le débat dans un discours très équilibré, assorti d’émotion et de raison. D’entrée de jeu, ce jeune orateur s’est déclaré opposé aux élections en Afrique. Selon lui, les élections apportent la mort et la désolation en lieu et place de l’espoir et du développement. Il estime que les élections au Congo et en Afrique sont une simulation dans laquelle l’électeur n’est pas celui qui élit librement ses représentants mais un acteur que l’on corrompt avec du sel, du sucre, des morceaux de pagne, voire des beignets. Ce sont ces petits cadeaux dérisoires qui fondent la légitimité du parlement Congolais, constate – il. Il voit en l’électeur africain un figurant politique dans un film d’horreur.
Muambi s’est efforcé à démontrer pourquoi, à son avis, le gouvernement congolais ne peut pas rendre compte à son peuple. «Tout simplement parce que les élections sont financées par les Occidentaux et non par les Congolais», a- t – il martelé. Est –ce que le problème du Congo peut se résumer à un manque de démocratie? La réponse de Muambi est non.
Il est d’avis que le Congo et l’Afrique ont leur propre démocratie, millénaire. Raison pour laquelle il a appelé l’assistance à se rendre dans des villages africains pour constater comment la démocratie s’y pratique, sans élections ; mais aussi comment la succession au pouvoir se passe sans conflit.
Y-a-il une alternative ? Alphonse Muambi renvoie sur le banc de l’école les académiciens et politiciens qui lui posent cette question. Selon lui, ceux-ci doivent revoir leur copie de devoir en faisant un vrai diagnostic du problème congolais et africain. «Si quelqu’un souffre de malaria, il faut lui donner des anti-malarias et non lui appliquer la chimiothérapie», articule – il avec force, avant de demander la mort dans l’âme : «Que va – t – on demander à ce médecin: une alternative ou un bon diagnostic?»
D’autres questions sont restées sans réponses. Notamment, celles relatives aux six ( 6) millions des Congolais morts dans l’Est du pays et à l’invasion du Congo par les armées étrangères? Quelle réponse peut-on réserver à l’absence de l’Etat que l’homme d’Etat à vie, Kengo Wa Dondo, a relevé dernièrement lors de son allocution au stade des Martyrs à Kinshasa?
La pauvreté sévit et poursuit son extension délétère. Que fait-on pour la combattre? Par ailleurs, où est passée l’école au Congo? Existe-t-il encore des traditions congolaises? Toutes ces questions ont été évoquées au cours du débat qui a duré environ 1h30.
Alphonse Muambi a aussi appelé ses interlocuteurs à méditer sur trois questions fondamentales. D’abord : « Sommes- nous, Africains, venus ici sur terre avec la mission d’écouter ce que les autres ont à nous dire? Ensuite : « Sommes – nous venus sur cette terre pour faire ce que d’autres nations et civilisations attendent de nous? » Enfin : « Avons-nous été créés pour penser comme les autres l’exigent de nous? L’interpellation a porté. La salle a été émue et le débat houleux.
Dans l’assistance n l’on a noté la présence de quelques personnalités belges, notamment le professeur Filippe Reyntjes(Université d’Anvers), la sénatrice Sabine de Bethune( parti CD &V), M. Bogdan Vanden Berghe (secrétaire général du 11.11.11.). Tous ont été contre la position d’Alphonse Muambi. Le professeur Reyntjes s’est montré positif. Il trouve que le Congo a fait des avancées remarquables en ce concerne la construction de l’Etat. Il appelle Joseph Kabila «un accident de l’histoire». Son pronostic est que Kabila va gagner les élections du 28 novembre prochain. «Il va avoir bien sûr moins de voix dans les Kivu mais il sera élu avec moins de pourcentage qu’en 2006".
Quant à la sénatrice Sabine de Bethune, le parlement congolais a bien sûr échoué, mais il a traité des grands dossiers. Le secrétaire général du 11.11.11. a évoqué le rôle du scrutin local. «C’est avec les élections locales que le Congolais de tout niveau va se faire valoir dans le pouvoir central».
Un incident s’est produit dans la salle. Un Belge qui a été blessé par le discours d’Alphonse Muambi s’est mis à crier sur celui – ci. Joint au téléphone, à partir de son fauteuil à La Haye, Alphonse Muambi trouve que la réaction du Belge prouve à suffisance comment le Congo est aimé par les autres.
Il finira avec cette remarque humoristique: «L’amour est très bien. Mais quand cet amour là devient forcé avec l’imposition des démocratisations par ci, fédéralismes par là et j’en passe, cela n’est plus l’amour du tout mais ça s’appelle du viol». Fidèle à lui – même, ce jeune auteur a déclaré que les élections en Afrique tuent avec la même intensité que le SIDA. Et pour finir, Muambi a demandé à la salle: Si Nicolas Sarkozy était président d’un pays africain allait – il être compare à Nelson Mandela ou à Robert Mugabe?
FMK
Source: africatime