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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Les militaires français quittent le Sénégal, sans que Dakar rompe avec Paris


A la demande du président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, les bases françaises dans le pays, qui n’avaient jamais disparu depuis l’indépendance, en 1960, ont toutes été rétrocédées. Contrairement aux retraits français dans les autres pays du Sahel, ce départ se fait sans rupture entre les deux Etats.


Pour la première fois depuis la colonisation du Sénégal, il n’y a plus de contingent militaire français sur le sol du pays ouest-africain. Jeudi 17 juillet, les deux dernières des six emprises qu’y possédait Paris ont été rétrocédées lors d’une cérémonie militaire qui s’est déroulée au camp Geille, la plus grosse base française, installée en plein Dakar, sous le regard de Pascal Ianni, à la tête du commandement de l’armée française pour l’Afrique, et Mbaye Cissé, le chef d’état-major général des armées sénégalaises.

Le départ des 350 soldats français avait été exigé par le président Bassirou Diomaye Faye. Dans une interview au Monde en novembre 2024, il avait qualifié la présence de soldats français au Sénégal d’« anomalie ». « Quel pays peut avoir des militaires étrangers sur son sol et revendiquer son indépendance ? », avait-il lancé. Si la France prévoyait une baisse importante des effectifs militaires français – dans son rapport, Jean-Marie Bockel, l’envoyé spécial d’Emmanuel Macron pour la reconfiguration du dispositif français en Afrique, préconisait une réduction à une centaine d’hommes – l’injonction du chef de l’Etat sénégalais a surpris à Paris.

Elle avait même été l’occasion d’une passe d’armes entre le premier ministre, Ousmane Sonko, et Emmanuel Macron, qui avait affirmé que le départ des soldats français avait été décidé à Paris. « Nous avons proposé aux chefs d’Etat africains de réorganiser notre présence. Comme on est très polis, on leur a laissé la primauté de l’annonce », avait déclaré le président de la République française. Réponse immédiate et cinglante du Sénégalais : « Dans le cas du Sénégal, cette affirmation est erronée. Aucune discussion ou négociation n’a eu lieu à ce jour et la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté… »

Programme souverainiste et panafricaniste

Mais sept mois et demi plus tard, une source militaire française assure que « ce départ se fait en bonne intelligence ». Rien de semblable, assure-t-on au Quai d’Orsay, aux retraits sous haute tension du Mali, du Burkina Faso, du Niger ces trois dernières années, ni même de celui, précipité, du Tchad en janvier.


Une coopération entre les deux pays continuera sous forme de formations. Une poignée d’officiers français va poursuivre son enseignement à l’académie militaire de Thiès, et des militaires sénégalais de suivre des formations en France. « Une lettre d’intention a été signée par les deux parties pour lancer des discussions sur la poursuite d’un partenariat resserré et privilégié », explique la même source française, sans donner de détail sur les contours de la coopération future.



Depuis l’arrivée à la tête de l’Etat au printemps 2024 du président Bassirou Diomaye Faye, élu sur un programme souverainiste et panafricaniste, Paris se fait discret et semble marcher sur des œufs. « Beaucoup de gouvernants français s’accommodent mal de notre discours souverainiste, ce qui explique le silence approbateur face à la répression contre notre parti politique », lâchait Ousmane Sonko en mai 2024, en référence aux années durant lesquelles lui et ses camarades étaient dans l’opposition.

Mais les tensions des premiers mois semblent avoir laissé la place à des rapports normalisés. « Plus d’un an après l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, les relations entre le Sénégal et la France se portent bien, remarque Babacar Ndiaye, directeur de recherche au think-tank Wathi à Dakar. Il y a des changements, comme l’insistance nouvelle de la part du Sénégal sur le sujet de la mémoire coloniale, mais, finalement, il y a une certaine continuité dans les relations entre les deux pays. » En décembre, le président sénégalais a fait de la commémoration des 80 ans du massacre de Thiaroye en 1944 un temps fort de sa politique mémorielle.


La coopération économique entre les deux Etats se poursuit. Le 8 juillet 2025, Ousmane Sonko a reçu Nicolas Dufourcq, directeur général de la Banque publique d’investissement (BPI France) afin d’étudier « sur les perspectives de renforcement des liens économiques entre la France et le Sénégal », selon la chaîne publique Radio-Télévision sénégalaise. La même semaine, lors d’un évènement organisé par BPI France, hauts fonctionnaires sénégalais et patrons français se sont rencontrés à Dakar dans une ambiance aussi mondaine que détendue, chacun se promettant investissements, soutiens et accompagnements. Selon une source diplomatique européenne, Dakar a également sollicité l’aide de Paris face à ses difficultés budgétaires.

« Il ne s’agit pas de pousser la France dehors, mais plutôt de multiplier et approfondir les partenariats avec d’autres pays, explique Alioune Aboutalib Lo, consultant spécialisé en relations internationales et proche des autorités sénégalaises. Dakar ne veut plus être centré seulement sur Paris, comme le voulait une sorte de tradition politique. » Fin juin, Ousmane Sonko s’est ainsi rendu avec cinq de ses ministres en Chine, un pays qui est devenu le premier fournisseur du Sénégal, devant la France, en 2024. « C’est en augmentant nos relations avec d’autres qu’on pourra peu à peu s’émanciper de la France et traiter d’égal à égal avec elle », conclut le consultant.

« C’est aussi un style, une manière de faire, des symboles qui changent », explique un diplomate sénégalais sous couvert d’anonymat. Pour lui, « ce nouveau style permettra à Dakar de mieux négocier sur des sujets usuels, mais toujours importants, comme les problèmes liés aux obtentions de visas pour la France de nos étudiants ». Dans une Afrique de l’Ouest traversée par une volonté de rompre avec l’ancienne puissance coloniale, Paris a quant à lui tout intérêt à accepter la redéfinition de ses relations avec Dakar, afin de préserver des liens avec un pays qui est historiquement l’un de ses plus proches alliés en Afrique.


Jules Crétois (Dakar, correspondance)

Source : Le Monde - (Le 17 août 2025)
Vendredi 18 Juillet 2025 - 15:36
Vendredi 18 Juillet 2025 - 15:38
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