
Mamadou Badiane, professeur d’espagnol à l’Université du Missouri (Etats-Unis), a publié récemment un livre intitulé ‘’The Changing Face of Afro-Caribbean Cultural Identity : Negrismo and Négritude’’ (Lanham, MD : Lexington Books), dans lequel il expose les différences et ressemblances entre les deux mouvements en général, et permet un rapprochement esthétique entre leurs concepteurs.
‘’Ce livre expose, certes, les différences et ressemblances entre les deux mouvements en général, mais aussi il permet un rapprochement esthétique entre Luis Pales Matos (Puerto Rico), Léopold Senghor (Sénégal) et Nicolas Guillén (Cuba) sur la notion du métissage’’, a expliqué à l’APS l’auteur.
Badiane ajoute que l’ouvrage soulève ‘’d’importantes contradictions identitaires entre Aimé Césaire et Nicolás Guillén bien que tous les deux soient originaires de la Caraïbe.’’
‘’Finalement, ajoute l’universitaire sénégalais, ce livre donne voix aux femmes noires telles que Suzanne Césaire (la femme d’Aimé Césaire) mais surtout les sœurs Nardal (Paulette, Jeanne et Andrea), qui, alors qu’elles vivaient en métropole, balisèrent réellement le terrain pour le brillant trio de la Négritude (Senghor, Césaire et Damas) en organisant des débats sur les questions identitaires dans leur salon parisien bien avant que Césaire, Senghor et Damas développassent ces thèmes dans leurs poésies.’’
Mamadou Badiane relève que pendant ces dernières décennies, les mouvements du Negrismo et de la Négritude ont occupé ‘’une place prépondérante dans les annales des littératures coloniales et postcoloniales’’.
‘’Ces deux mouvements littéraires ont fait l’objet de beaucoup de recherches séparées’’, dit-il. Cependant, relève-t-il, du fait qu’ils se soient développés dans deux zones linguistiques différentes (Caraïbe espagnole et Caraïbe francophone/Afrique), peu de chercheurs ont pensé à comparer et contraster ces deux mouvements apparemment similaires, mais profondément opposés dans leurs conceptions ontologique et esthétique des questions identitaires.
En cela, ‘’The Changing Face of Afro-Caribbean Cultural Identity : Negrismo and Négritude’’ est un livre est ‘’un pont qui permet de relier les différentes stratégies et approches mises en œuvre par les poètes de la Négritude et du Negrismo afin d’invoquer les épineux thèmes de race, d’ethnie et d’auto-détermination qui définissent et particularisent les écritures postcoloniales.’’
‘’L’appartenance raciale et culturelle est toujours source de débats passionnés dans la Caraïbe’’, analyse Mamadou Badiane. Il ajoute : ‘’Les conquêtes et colonisations de la Caraïbe par les Occidentaux, le massacre subséquent des populations indigènes, mais surtout la venue des esclaves africains ont participé à ce que j’appelle +le labyrinthe culturel caribéen+’’.
Pour le chercheur sénégalais, si Aimé Césaire lui avait confié, dans une entrevue avant sa mort, qu’il se définit toujours comme un nègre, ‘’sa position n’est certainement pas du goût de certains penseurs martiniquais comme Édouard Glissant qui a développé la notion de l’Antillanité centrée sur l’espace antillais, et Raphaël Confiant qui s’est penché sur la Créolité, qui se veut identitaire.’’
Toutes ces deux dernières tendances littéraires (Antillanité et Créolité) prennent le contre-pied de la Négritude césairienne centrée sur une essence noire africaine, dit-il.
Source: APS
‘’Ce livre expose, certes, les différences et ressemblances entre les deux mouvements en général, mais aussi il permet un rapprochement esthétique entre Luis Pales Matos (Puerto Rico), Léopold Senghor (Sénégal) et Nicolas Guillén (Cuba) sur la notion du métissage’’, a expliqué à l’APS l’auteur.
Badiane ajoute que l’ouvrage soulève ‘’d’importantes contradictions identitaires entre Aimé Césaire et Nicolás Guillén bien que tous les deux soient originaires de la Caraïbe.’’
‘’Finalement, ajoute l’universitaire sénégalais, ce livre donne voix aux femmes noires telles que Suzanne Césaire (la femme d’Aimé Césaire) mais surtout les sœurs Nardal (Paulette, Jeanne et Andrea), qui, alors qu’elles vivaient en métropole, balisèrent réellement le terrain pour le brillant trio de la Négritude (Senghor, Césaire et Damas) en organisant des débats sur les questions identitaires dans leur salon parisien bien avant que Césaire, Senghor et Damas développassent ces thèmes dans leurs poésies.’’
Mamadou Badiane relève que pendant ces dernières décennies, les mouvements du Negrismo et de la Négritude ont occupé ‘’une place prépondérante dans les annales des littératures coloniales et postcoloniales’’.
‘’Ces deux mouvements littéraires ont fait l’objet de beaucoup de recherches séparées’’, dit-il. Cependant, relève-t-il, du fait qu’ils se soient développés dans deux zones linguistiques différentes (Caraïbe espagnole et Caraïbe francophone/Afrique), peu de chercheurs ont pensé à comparer et contraster ces deux mouvements apparemment similaires, mais profondément opposés dans leurs conceptions ontologique et esthétique des questions identitaires.
En cela, ‘’The Changing Face of Afro-Caribbean Cultural Identity : Negrismo and Négritude’’ est un livre est ‘’un pont qui permet de relier les différentes stratégies et approches mises en œuvre par les poètes de la Négritude et du Negrismo afin d’invoquer les épineux thèmes de race, d’ethnie et d’auto-détermination qui définissent et particularisent les écritures postcoloniales.’’
‘’L’appartenance raciale et culturelle est toujours source de débats passionnés dans la Caraïbe’’, analyse Mamadou Badiane. Il ajoute : ‘’Les conquêtes et colonisations de la Caraïbe par les Occidentaux, le massacre subséquent des populations indigènes, mais surtout la venue des esclaves africains ont participé à ce que j’appelle +le labyrinthe culturel caribéen+’’.
Pour le chercheur sénégalais, si Aimé Césaire lui avait confié, dans une entrevue avant sa mort, qu’il se définit toujours comme un nègre, ‘’sa position n’est certainement pas du goût de certains penseurs martiniquais comme Édouard Glissant qui a développé la notion de l’Antillanité centrée sur l’espace antillais, et Raphaël Confiant qui s’est penché sur la Créolité, qui se veut identitaire.’’
Toutes ces deux dernières tendances littéraires (Antillanité et Créolité) prennent le contre-pied de la Négritude césairienne centrée sur une essence noire africaine, dit-il.
Source: APS
