Liste de liens

Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Mamoudou Samba Boli parle enfin

Nous avons rencontré Mamoudou Samba Bol sur le déclin d’un beau jour de mai, chez lui, dans cette maison qui vit défiler nombre de générations d’élèves et d’étudiants qui venaient tout droit de la campagne. Monument vivant de la Mauritanie , il perpétue le rêve de ces jeunes cadres, artisans du congrès d’Aleg de 1958, qui voulaient créer une nation arc en ciel au bout du désert et à l’orée de la savane. Avec la lucidité du fin politicien qu’il a toujours été et la modération que confère le recul et l’expérience, ce prince Denianké, descendant en droite lignée de Koli Tengella, nous parle dans cette interview exclusive des premiers balbutiements de la Mauritanie.


Mamoudou Samba Boli parle enfin
Quand est ce que la vie politique Mauritanienne a commencé ?
La Mauritanie est indépendante le 28 Novembre 1960. Evidement cette indépendance a été préparée bien avant, vers 1959 dans toute l’Afrique où les différents partis politiques se recherchaient pour faire l’unité Africaine du nom du Parti de regroupement Africain. En Mauritanie, nous avons crée le parti de regroupement Mauritanien (PRM), après une longue préparation. Il n’ y’avait, à l’époque, comme parti que le l’Union Progressiste Mauritanien (UPM) et le parti de l’Entente Mauritanienne où je faisais partie des fondateurs. Le parti progressiste Mauritanien était représenté par l’administration coloniale et l’entente Mauritanienne avait comme leader Monsieur Horma Ould Babana. Quand le PPM s’est réuni à Kiffa, il avait élu Sidi El Moktar Ndiaye comme secrétaire général du parti car les différentes tribus ne pouvaient pas s’entendre et comme Sidi El Moktar avait cette double culture (wolof et maure) et aussi le fait qu’il était interprète à cette époque, très connu dans tous les milieux, donc il était favori. Les quelques fonctionnaires qui pourraient aller contre l’administration ont quant à eux crée leur propre parti qui est l’entente Mauritanienne auquel j’appartenais. Notre premier congrès fut à ST Louis (Sénégal). Il y’a eu d’abord les élections en 1945, où Horma Ould Babana qui était soutenu par Lemine Gueye a été élu. En 1951, Horma a été éliminé aux élections suite à une forte mobilisation et coalition de l’administration. Il est important de rappeler qu’en 1945, la Mauritanie et le Sénégal étaient jumelles et il y’avait deux collèges :

- Le premier réservés aux citoyens français dirigé par Lemine Gueye

- Le deuxième où il y’avaient les autres populations locales qui est dirigé par Horma et L.C.Senghor

L’administration a élu Sidi el Moktar Ndiaye comme Député et Razhaq comme Sénéteur.

En 1946, il y’a eu les élections cantonales des conseils généraux.

En 1951, la Mauritanie et le Sénégal se sont séparés. A cette époque, partout on a envoyé des télégrammes disant qu’on ne voulait pas rester avec le Sénégal, on voulait avoir nos parlementaires. La Mauritanie a été donc détachée et il y’a eu élections législatives en Mauritanie. Ould Babana a été élu Député côté Mauritanie et côté Sénégal ; Lamine Gueye est resté au premier collège et L.C .Senghor au deuxième collège.

Comment se passait l’élection à cette époque ?
A l’époque, les électeurs étaient réduits et devraient tout d’abord appartenir à une structure de travail, c'est-à-dire posséder un livret ou une fiche de travail. Soient, ils sont militaires ou fonctionnaires, par conséquent les autres franges de la société n’étaient pas considérées comme électeurs (paysans et autres). Si bien qu’en Mauritanie, c’était les populations de la vallée du fleuve qui comptaient plus d’électorat que les autres zones du pays et d’ailleurs c’est par le soutien de ses derniers que Horma a remportés sa première élection. Horma avec toute sa popularité et ses différents soutiens a été éliminé aux élections de 1951 et ensuite aux élections de 1956. Y’avait il la transparence ?????

En 1956, il y’a eu la loi cadre, chaque colonie devrait élire un conseil général. Le conseil général doit quant à lui élire un gouvernement. Le gouvernement n’était pas indépendant mais plutôt autonome.

Quand avez-vous commencé votre carrière politique ?
J’ai fait mes études au lycée blancho où je fus parmi les premiers Mauritaniens qui y étaient. En 1941, l’année où je devrais finir ma formation dans l’armée française mais qui a coïncidé avec l’arrivée des Américains en Afrique du Nord et l’Ouest et m’a permis d’être retenue encore dans l’armée française où j’ai fait mon peloton de caporal et de sergent. Entre 41 et 42 j’ai été affecté en Mauritanie, je n’ai jamais eu la chance de travailler à l’intérieur de la Mauritanie. Personne ne voulait m’envoyer à l’intérieur, de peur que je n’entre en contact avec les populations. Cela pouvait décrédibiliser l’administration.. J’ai servi donc d’abord au gouvernement général à Dakar et après à St Louis. J’ai servi au Maroc (Fès) en 43 et par la suite on m’a envoyé en France (Corse). Je suis resté jusqu’en 1946 dans cette armée. Après ma libération j’étais accepté au gouvernement général. Je me suis fait élire au conseil municipal par les toucouleurs qui étaient dans la liste du socialiste Lemine Gueye et qui m’ont beaucoup soutenu. A l’époque, il y’avait dans le parti d’entente Mauritanienne des fervents militants comme Amadou Moktar Dia de Boghé, Cheikh Saad Bou Kane de Mbagne, Amadou Diaby de Kaédi, Diaramouna Soumaré de Guidimagha.

En 1952 j’ai été candidat au conseil général au Gorgol, région où je suis originaire. BIEN SUR, je ne devrait pas être élu plutôt, il parait que je ne plaisais pas à l’administration de cette époque. Ce qui est curieux c’est qu’on les a battu dans toute la vallée du fleuve et ils ont bourrés les urnes dans certaines autres zones du pays jusqu’à même dépasser le nombre d’électeurs. L’administration a élu :

- A Boghé : Cheikh saad Bou Kane

- A Kaédi, Youssouf Keita

En 56, il y’a eu la loi cadre

En 1958, il y’a eu le congrès d’Aleg.

Pourquoi le congrès d’Aleg ?

A l’époque dans toute l’Afrique comme j’ai dit au départ, les partis cherchaient à se regrouper, à fusionner. En Mauritanie, le parti de l’administration (le PPM) et le parti de l’Entente des Mauritaniens ont fusionné pour se renforcer et former le parti du regroupement Mauritanien. Nous nous sommes réunis tout d’abord à St louis après de longues discussions et prises de décisions, nous avons effectué ensemble une mission de St Louis à Bassikounou pour expliquer aux différentes populations notre programme et nos objectifs et surtout pourquoi cette union. C’est durant cette période que j’ai connue l’intérieur de la Mauritanie (les régions). Le congrès d’Aleg était formidable, il y’a eu regroupement de plusieurs personnalités parmi elles : Deye Ould Sidi qui était conseiller général d’Atar, il y’avait Moktar Ould Daddah, Yaya kane ; Cheikh Saad Bou Kane, Dia Moktar, Petit Ba de Boghé, Ba Alassane de Boghé, Ngaidé Hammath de Boghé et d’autres jeunes que je ne connaissais pas à cette époque. C’etait un des moments forts de la politique dans ce pays.


Quel est votre point de vue sur l'identité de la Mauritanie?
Cher fils, qu’est ce que cette identité nationale ? Tout d’abord, il faut croire à la nation. Il est certain que nous formons un peuple, des populations noires et des populations blanches. Nous avons cohabité depuis des siècles, il n’y’a jamais eu de fusion mais il y’a eu de l’entente. Chacun à ses valeurs personnelles, chacun à son autonomie et chacun à ses propres principes. On se réunit pour nous mettre d’accord sur quelque chose. C’est l’exemple de Boghé où les Halaybés et les Oualad Djeidjouba et les Oualad Syyid ont signés des pactes. C’est valable aussi au Gorgol entre certaines populations noires et les Oualad hayba et encore valable à Séllibabi entre certaines autres populations noires et les Oualad Guelaye. Il y’avait beaucoup d’alliances entre ces différentes familles jusqu’à la période de la conquête. La conquête n’a pas modifié la structure des différentes sociétés, l’administration coloniale a laissé grosso modo les règles qu’elle a trouvé mais reste à dire qu’elle a conservé ceux qui la convenait et les autres sont éloignés ou éliminés.

Quel message avez-vous à transmettre aux différents politiciens d’aujourd’hui?
Je ne les connais pas exactement. La seule chose que je peux dire aux uns et aux autres qu’ils sont tous enfants de ce pays. Ils sont tous musulmans, voisins dans ce pays. Pour faire un peuple, un pays, il faut savoir que nous sommes condamnés à vivre ensemble. Il faut que tout le monde soit convaincu qu’il appartient à ce pays. Il faut se sentir égal.

Avez -vous aussi un message à transmettre à la jeunesse Mauritanienne?
L’avenir appartient à la jeunesse. Cette jeunesse doit dans ce cas se débarrasser de l’esprit de particularisme. Eviter de dire que celui là ou l’autre n’appartient pas de ce pays, qu’il est arriviste d’hier. Il faut réapprendre l’histoire de ce pays pour y vivre paisiblement. Ce qui a fait de la Mauritanie son originalité est sa diversité, il faudra donc profiter de cette diversité pour renforcer cette unité nationale. On doit être sincères entre nous sinon la Mauritanie d’hier à Aujourd’hui risque de dériver. Les maures et les négromauritaniens ont toujours eu d’alliances entre eux, il y’a eu plusieurs infiltrations pour que l’un n’a plus confiance à l’autre. Un ami de Bababé me disait dans les années 60 : Les maures sont nos vrais cousins, nos vrais voisins nos vrais frère de religion mais ceux qui se disent arabes viennent de loin et ne veulent pas de nous. Que faire ?

Mes meilleurs amis sont des maures blancs ou noirs. La Mauritanie était fusionnée. Il y’avait une bonne fusion naturelle à la base :

-On était tous dans les mêmes écoles

-On faisait tous, les mêmes services militaires

-On était tous de bons fonctionnaires

-On n’aimait tous la Mauritanie

-On habitait tous dans les mêmes quartiers

Mais malheureusement à l’heure où je vous parle :

-On n’est plus dans les mêmes écoles, ni les mêmes quartiers, ni les mêmes formations et ni les mêmes structures. A vous les jeunes cadres Mauritaniens de restaurer les bonnes habitudes de la Mauritanie d’hier et de l’adapter à la Mauritanie d’aujourd’hui.
Merci


Source: Mauritanies
Mardi 30 Novembre 2010 - 08:59
Mardi 30 Novembre 2010 - 09:03
INFOS AVOMM
Accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte



1.Posté par wane elimane le 30/11/2010 14:58
Les langues commencent à se délié, c'est une bonne chse. Je regrette que BA Mamoudou Samba Boli n'a pas parlé bocoup. Je vient d'avoir la confirmation qu'il était dans l'opposition de l'administration coloniale. Je m'excuse auprès de l'historien BA Ciré qui me disait çà et qui me disait qu'il a même été sanctionné par Ould Dadda en 1966 qui le soupçonnait d'aider les 19. Je croyai que Ciré disait tout çà par paranté
Merci AVOMME pour vos informations et vive la vérité

2.Posté par Taarikh le 30/11/2010 20:28
La vérité finira par triompher, il suffit qu'on n'en démord pas et qu'on soit déterminé. Si Aziz veut un changement et le développement de notre pays, il doit tenir ses promesses, le peuple n'est pas dupe.
Mamoudou Samboly fait parti de nos notables qui ont fait beaucoup d'erreurs mais je suis certain qu'il a regretté , mais je lui dois un respect et ce n'est pas les remords qui nous rendront justice, donc mobilisons nous et refusons d'être manipulé par le système beydane.

3.Posté par Sall le 30/11/2010 22:07
Contrairement à Taarikh, je crois que Mamoudou Samba Boli est un homme bien. Comment peut il être détesté par l'administration coloniale et etre demis de son poste de president de l'assemblee nationale en 1966 à cause des evenements s'il n'est pas des bien? Ciré BA qui a bien étudié la période avant l'independance m'avait montré des documents d'archives qui eclaire son engagement. J'ai assisté à une conference de l'avomm recemment ou BA kassoum sidiki disait la même chose

4.Posté par Moussa MBaré Bâ le 30/11/2010 23:22
Effectivement en 1966 quand Mamoudou samboly avait perdu son poste de président de l'assemblée national à cause des évenements 1966, on l'a muté en plein désert comme Préfet de chinguitty c'etait ca la punition.

Moussa Mbaré Bâ

Montréal Québec

5.Posté par hamath dia sow le 01/12/2010 00:24
Bon , a partir de là je pense que le vieux Ba a raison . dans le passé personnnellement je le collé tous les maux de notre souffrance , s'il est vrai qu'il a perdu son poste pour la cause négroafricain , les negrafricains doivent tous rendre hommage a celui qui a oser dire non a l'injustice maure a l'époque (1966) merci vieux ba je te souhaite longue vie pour assister plusieures fetes d'independance

6.Posté par Djibril BA le 01/12/2010 11:31
Merci au kaw d'avoir parlé. Je dis oncle par respect à toute personne de son âge.

Le problème n'est pas d'avoir eu de tout temps des gens biens. Le problème est celui de nos petites querelles qui n'on jamais pu être dépassées et nous permettre de faire cause commune en nous rassemblant autour de l'essentiel.

Des grands hommes n'ont pas manqué c'est l'unité nécessaire à la construction d'une force intournable pour la défense de nos intérêts qui a manqué et manque encore aujourd'hui.

Cette figure de la construction de la Mauritanie aurait put être peut-être un vice président avec de réels pouvoir qui aurait put éviter toutes les dérives que nous connaissons aujourd'hui. Il ne l'a pas été faute de consensus sur le plus important, l'essentiel.

Et puisque leur expérience nous donne cette leçon de vie.

Alors qu'attendons-nous pour ne pas commettre les mêmes erreurs que de par le passé.

L'essentiel est plus important que nos petites querelles.

Et si nous ne prenons garde à faillir à l'impérieuse unité qui se doit de nous elle nous emportera nous et nos petites querelles.

Si leurs expériences peuvent servir de leçon qu'elle nous serve enfin de leçon et nous mène à la conquête de nôtre réelle place dans ce pays.

Djibril BA

Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 599