
La seule guerre qui vaille pour la Mauritanie est celle qui sera menée ou livrée contre la pauvreté et pour le développement économique et social. La Mauritanie n’a ni les moyens et encore moins une vocation à devenir un gendarme sous-régional.
Cette guerre contre le terrorisme est omniprésente à nos frontières depuis plus d’une décennie. L’Algérie, une puissance sous-régionale, a combattu et continue de combattre le terrorisme à l’intérieur de son territoire sans jamais franchir ses frontières nationales, et malgré les moyens dont ce pays dispose et qu’il déploie, il n’a toujours pas vu le bout du tunnel. Il apparait donc évident que cette guerre contre le terrorisme engagée au de-là de nos frontières n’est surement pas à la portée de notre pays surtout dans sa situation actuelle.
Nos Forces Armées et de Sécurité Nationale doivent cependant en toute
circonstance assurer l’intégrité de notre territoire national et la protection des citoyens et consentir les sacrifices nécessaires. Mais aucun pays, aucune puissance fut-elle amie ne doit nous entrainer dans une guerre d’usure et ruineuse que le pays mettra des décennies pour s’en relever et qui pourrait compromettre son existence même. Et l’alerte émise par les autorités algériennes sur la possibilité de déstabilisation de certains pays de la sous-région est une donnée qu’il faut intégrer et la prendre au sérieux. Les renseignements obtenus sur les mouvements des terroristes à partir de nos propres services de renseignements, ceux des pays frères et des puissances étrangères amies doivent nous servir à nous préparer dans nos frontières et être prêt à les infliger une défaite cinglante dans leurs tentatives de s’infiltrer à l’intérieur notre territoire. Toute autre option apparait aventureuse et ne correspond ni à notre capacité ni une solution à court ou à moins et long terme. Les puissances étrangères qui disposent des moyens militaires colossaux et sans commune mesure avec les nôtres, évitent, et elles ont toujours évité la confrontation directe, négocient, contraignent certains pays de la sous-région à libérer les terroristes emprisonnés et payent des rançons pour faire libérer leurs otages. La Mauritanie doit plutôt privilégier l’alliance sous-régionale dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, parce que plus efficace et permettra également de mutualiser les moyens et les forces. Un pays en guerre est un pays qui se ruine, où les projets de développement sont compromis et où les investisseurs évitent et ceux qui sont présents s’en vont. Il faut éviter aussi de compromettre probablement pour très longtemps les nouvelles promesses des bailleurs de fonds obtenues à Bruxelles il ya quelques mois.
La Mauritanie dispose de peu de moyens, et ce peu de moyens ne peut être consacré à un effort de guerre. En plus de défis multiples auxquels le pays fait face, cet hivernage a été particulièrement rude pour les populations les plus démunies, il a causé d’importantes inondations qui ont terriblement mis des milliers de familles dans la rue et dans un dénuement total . De plus, ces inondations ont mis une partie de peu d’infrastructures existantes à l’intérieur du pays dans un état de délabrement quasi-total.
La priorité du pouvoir doit être aujourd’hui de venir en aide à ces populations et d’engager le pays dans la voie l’apaisement et mettre fin à la crise politique qui est réelle et qui handicape lourdement toute possibilité de cohésion nationale donc de développement. Le respect de l’Accord de Dakar est
la bonne voie.
L’accord de Dakar n’est pas le Coran certes et c’est vrai, mais est-ce pour autant acceptable et respectueux de le violer ? Le refus d’honorer des engagements pris sous le parrainage de la Communauté internationale décrédibilise et porte une atteinte grave à l’image de tout homme d’Etat. Le respect de sa signature de sa parole donnée font partie des qualités et des obligations de tout musulman qui craint Allah et croit au Jour dernier, en plus des enjeux de crédibilité qui en résultent dans ce bas monde.
Le chapitre de cet accord consacré au dialogue inclusif entre les différents protagonistes de la seine politique nationale est non seulement constitutionnel et va dans l’intérêt national. En plus de son rôle positif d’apaisement du climat politique, il vise entre autre à mettre fin aux coups d’Etat répétitifs
auxquels malheureusement l’Armée mauritanienne détient encore le palme d’or en Afrique.
Ainsi, la mise en œuvre de ce chapitre devrait convenir à tous les acteurs de la vie nationale car elle permettra à la Mauritanie d’accéder enfin au concert des nations modernes, démocratiques et tournées vers son développement économique et social .
Rappelons ici le contenu de ce chapitre de l’Accord consacré au dialogue inclusif : « Cet Accord ne met pas fin à la poursuite du Dialogue national sur les autres points qui peuvent renforcer la réconciliation nationale et la démocratie. Dans le prolongement de l’élection présidentielle, le dialogue national inclusif sera poursuivi et intensifié entre toutes les forces politiques mauritaniennes en vue notamment :
Du renforcement des assises et de la pratique de la démocratie pluraliste, ainsi que de la prévention des changements anticonstitutionnels de gouvernement ; y compris la réforme des institutions nationales de sécurité.
De la promotion de la bonne gouvernance politique et économique, de l’état de droit et du respect des Droits de l’Homme ; de l’élaboration et de l’adoption des réformes susceptibles de renforcer le bon fonctionnement et l’équilibre des institutions de la République.
De la possibilité d’arrangements politiques de partenariat dans l’exercice du pouvoir, et des perspectives de tenue d’élections législatives anticipées. De toutes autres questions susceptibles de renforcer l’unité nationale, la réconciliation, la stabilité, la moralisation de la vie publique et le
développement socio-économique du pays. »
« 5. Dans la mise en œuvre du présent accord ainsi que des dispositifs juridiques régissant les activités et les opérations relatives au processus électoral, les parties signataires s’engagent à faire preuve de bonne foi et de diligence dans l’accomplissement des actes attendus de chacune d’entre elles.
Les atermoiements, les hésitations et le manque de volonté de s’engager sérieusement dans un dialogue fructueux expliquent peut être les déclarations contradictoires. Il est au moins incompréhensible de prétendre que l’on est favorable au dialogue sur tout et sans tabou et de l’autre, rejeter d’un revers de main l’accord de Dakar sur le dialogue inclusif sous des prétextes inconvenants.
La crise politique nationale existe, elle est profonde et fragilise le pays, ne pas voir et comprendre cette réalité est inquiétante.
Maréga Baba /France
source, OCVDH.FR
Cette guerre contre le terrorisme est omniprésente à nos frontières depuis plus d’une décennie. L’Algérie, une puissance sous-régionale, a combattu et continue de combattre le terrorisme à l’intérieur de son territoire sans jamais franchir ses frontières nationales, et malgré les moyens dont ce pays dispose et qu’il déploie, il n’a toujours pas vu le bout du tunnel. Il apparait donc évident que cette guerre contre le terrorisme engagée au de-là de nos frontières n’est surement pas à la portée de notre pays surtout dans sa situation actuelle.
Nos Forces Armées et de Sécurité Nationale doivent cependant en toute
circonstance assurer l’intégrité de notre territoire national et la protection des citoyens et consentir les sacrifices nécessaires. Mais aucun pays, aucune puissance fut-elle amie ne doit nous entrainer dans une guerre d’usure et ruineuse que le pays mettra des décennies pour s’en relever et qui pourrait compromettre son existence même. Et l’alerte émise par les autorités algériennes sur la possibilité de déstabilisation de certains pays de la sous-région est une donnée qu’il faut intégrer et la prendre au sérieux. Les renseignements obtenus sur les mouvements des terroristes à partir de nos propres services de renseignements, ceux des pays frères et des puissances étrangères amies doivent nous servir à nous préparer dans nos frontières et être prêt à les infliger une défaite cinglante dans leurs tentatives de s’infiltrer à l’intérieur notre territoire. Toute autre option apparait aventureuse et ne correspond ni à notre capacité ni une solution à court ou à moins et long terme. Les puissances étrangères qui disposent des moyens militaires colossaux et sans commune mesure avec les nôtres, évitent, et elles ont toujours évité la confrontation directe, négocient, contraignent certains pays de la sous-région à libérer les terroristes emprisonnés et payent des rançons pour faire libérer leurs otages. La Mauritanie doit plutôt privilégier l’alliance sous-régionale dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, parce que plus efficace et permettra également de mutualiser les moyens et les forces. Un pays en guerre est un pays qui se ruine, où les projets de développement sont compromis et où les investisseurs évitent et ceux qui sont présents s’en vont. Il faut éviter aussi de compromettre probablement pour très longtemps les nouvelles promesses des bailleurs de fonds obtenues à Bruxelles il ya quelques mois.
La Mauritanie dispose de peu de moyens, et ce peu de moyens ne peut être consacré à un effort de guerre. En plus de défis multiples auxquels le pays fait face, cet hivernage a été particulièrement rude pour les populations les plus démunies, il a causé d’importantes inondations qui ont terriblement mis des milliers de familles dans la rue et dans un dénuement total . De plus, ces inondations ont mis une partie de peu d’infrastructures existantes à l’intérieur du pays dans un état de délabrement quasi-total.
La priorité du pouvoir doit être aujourd’hui de venir en aide à ces populations et d’engager le pays dans la voie l’apaisement et mettre fin à la crise politique qui est réelle et qui handicape lourdement toute possibilité de cohésion nationale donc de développement. Le respect de l’Accord de Dakar est
la bonne voie.
L’accord de Dakar n’est pas le Coran certes et c’est vrai, mais est-ce pour autant acceptable et respectueux de le violer ? Le refus d’honorer des engagements pris sous le parrainage de la Communauté internationale décrédibilise et porte une atteinte grave à l’image de tout homme d’Etat. Le respect de sa signature de sa parole donnée font partie des qualités et des obligations de tout musulman qui craint Allah et croit au Jour dernier, en plus des enjeux de crédibilité qui en résultent dans ce bas monde.
Le chapitre de cet accord consacré au dialogue inclusif entre les différents protagonistes de la seine politique nationale est non seulement constitutionnel et va dans l’intérêt national. En plus de son rôle positif d’apaisement du climat politique, il vise entre autre à mettre fin aux coups d’Etat répétitifs
auxquels malheureusement l’Armée mauritanienne détient encore le palme d’or en Afrique.
Ainsi, la mise en œuvre de ce chapitre devrait convenir à tous les acteurs de la vie nationale car elle permettra à la Mauritanie d’accéder enfin au concert des nations modernes, démocratiques et tournées vers son développement économique et social .
Rappelons ici le contenu de ce chapitre de l’Accord consacré au dialogue inclusif : « Cet Accord ne met pas fin à la poursuite du Dialogue national sur les autres points qui peuvent renforcer la réconciliation nationale et la démocratie. Dans le prolongement de l’élection présidentielle, le dialogue national inclusif sera poursuivi et intensifié entre toutes les forces politiques mauritaniennes en vue notamment :
Du renforcement des assises et de la pratique de la démocratie pluraliste, ainsi que de la prévention des changements anticonstitutionnels de gouvernement ; y compris la réforme des institutions nationales de sécurité.
De la promotion de la bonne gouvernance politique et économique, de l’état de droit et du respect des Droits de l’Homme ; de l’élaboration et de l’adoption des réformes susceptibles de renforcer le bon fonctionnement et l’équilibre des institutions de la République.
De la possibilité d’arrangements politiques de partenariat dans l’exercice du pouvoir, et des perspectives de tenue d’élections législatives anticipées. De toutes autres questions susceptibles de renforcer l’unité nationale, la réconciliation, la stabilité, la moralisation de la vie publique et le
développement socio-économique du pays. »
« 5. Dans la mise en œuvre du présent accord ainsi que des dispositifs juridiques régissant les activités et les opérations relatives au processus électoral, les parties signataires s’engagent à faire preuve de bonne foi et de diligence dans l’accomplissement des actes attendus de chacune d’entre elles.
Les atermoiements, les hésitations et le manque de volonté de s’engager sérieusement dans un dialogue fructueux expliquent peut être les déclarations contradictoires. Il est au moins incompréhensible de prétendre que l’on est favorable au dialogue sur tout et sans tabou et de l’autre, rejeter d’un revers de main l’accord de Dakar sur le dialogue inclusif sous des prétextes inconvenants.
La crise politique nationale existe, elle est profonde et fragilise le pays, ne pas voir et comprendre cette réalité est inquiétante.
Maréga Baba /France
source, OCVDH.FR