
Trois mois après le démarrage effectif des opérations de rapatriement des réfugiés mauritaniens, aucun fonctionnaire n’a été jusqu’ici rapatrié. Et pour Sos Réfugiés, cela a été fait de manière délibérée comme s’il s’agissait d’une émigration choisie. Et ses responsables de dénoncer la duplicité du Haut commissariat aux réfugiés et l’attitude complaisante de la Raddho.
‘Comme chaque année, nous commémorons douloureusement les tragiques évènements de 1989. Cette année, cette journée s'inscrit dans un contexte particulier après l'appel du président mauritanien Sidy Mohamed Abdallahi pour un éventuel retour et le règlement du passif humanitaire’, confie d'entrée Abdoulaye Diop, le président de Sos Réfugiés. Dans la foulée, il précise que ce qu’ils dénoncent, c’est ‘l'impréparation et la mascarade de ce processus. Vu comment ça a été retenu avec les autorités de Mauritanie, nous nous sommes rendu compte que toutes les promesses liées à cette affaire n'ont pas été tenues. Nous ne pouvons pas comprendre qu'ils laissent en rade les fonctionnaires. D’ailleurs, il n'existe nulle part, dans la synthèse du rapport, un chapitre concernant l'indemnisation des fonctionnaires ou autres salariés’.
Le président de Sos Réfugiés trouve ‘cette situation absurde’, avant de se demander ‘pourquoi on n’a pas emmené, en premier, les fonctionnaires s'ils étaient de bonne foi. Au lieu de cela, ils ont emmené les agriculteurs et les éleveurs. Mais nous estimons que c'est un choix délibéré, comme s'il s'agissait de l'émigration choisie. Nous dénonçons vivement la duplicité du Haut commissariat aux réfugiés qui a un peu détourné les objectifs du projet en faisant du faux-fuyant. Le Hcr a, en effet, prétexté du profilage pour recenser et rapatrier tout en sachant que les conditions n'étaient pas réunies’. Aujourd'hui, renseigne M. Diop, ‘ceux qui sont rapatriés, prennent leur mal en patience et certains d'entre eux commencent à retourner. Le remake de 1996 qu'on redoutait tant, s'est produit. Jusqu'à nos jours, aucun fonctionnaire n'a été réintégré’, se désole-t-il.
Au demeurant, le président de Sos Réfugiés a fustigé l'attitude de certaines Ong comme la Raddho. A en croire Abdoulaye Diop, ‘nous dénonçons l'attitude de la Raddho qui, pour des raisons inavouées, décerne un satisfecit au gouvernement mauritanien. La Raddho a dit que la Mauritanie est un pays démocratique, tout en oubliant le passif humanitaire qu'on devrait régler et qu'on laisse pendant. Cette question, il ne faut pas l'effleurer, il faut la régler au contraire. Nous pensons que c'est la clé de voûte de la cohésion nationale’. De l'avis de M. Diop, ‘c'est une infime minorité qui est repartie en Mauritanie. Sur 60 mille réfugiés, seules 800 personnes ont été ramenées depuis le mois de janvier que le processus a été enclenché. Ces 800 vivent difficilement là-bas faute d'infrastructures d'accueil comme cela a été dit et retenu. La montagne a accouché d'une souris, car l'opération a été un échec’.
Gabriel BARBIER
Source: walfad
(M)
‘Comme chaque année, nous commémorons douloureusement les tragiques évènements de 1989. Cette année, cette journée s'inscrit dans un contexte particulier après l'appel du président mauritanien Sidy Mohamed Abdallahi pour un éventuel retour et le règlement du passif humanitaire’, confie d'entrée Abdoulaye Diop, le président de Sos Réfugiés. Dans la foulée, il précise que ce qu’ils dénoncent, c’est ‘l'impréparation et la mascarade de ce processus. Vu comment ça a été retenu avec les autorités de Mauritanie, nous nous sommes rendu compte que toutes les promesses liées à cette affaire n'ont pas été tenues. Nous ne pouvons pas comprendre qu'ils laissent en rade les fonctionnaires. D’ailleurs, il n'existe nulle part, dans la synthèse du rapport, un chapitre concernant l'indemnisation des fonctionnaires ou autres salariés’.
Le président de Sos Réfugiés trouve ‘cette situation absurde’, avant de se demander ‘pourquoi on n’a pas emmené, en premier, les fonctionnaires s'ils étaient de bonne foi. Au lieu de cela, ils ont emmené les agriculteurs et les éleveurs. Mais nous estimons que c'est un choix délibéré, comme s'il s'agissait de l'émigration choisie. Nous dénonçons vivement la duplicité du Haut commissariat aux réfugiés qui a un peu détourné les objectifs du projet en faisant du faux-fuyant. Le Hcr a, en effet, prétexté du profilage pour recenser et rapatrier tout en sachant que les conditions n'étaient pas réunies’. Aujourd'hui, renseigne M. Diop, ‘ceux qui sont rapatriés, prennent leur mal en patience et certains d'entre eux commencent à retourner. Le remake de 1996 qu'on redoutait tant, s'est produit. Jusqu'à nos jours, aucun fonctionnaire n'a été réintégré’, se désole-t-il.
Au demeurant, le président de Sos Réfugiés a fustigé l'attitude de certaines Ong comme la Raddho. A en croire Abdoulaye Diop, ‘nous dénonçons l'attitude de la Raddho qui, pour des raisons inavouées, décerne un satisfecit au gouvernement mauritanien. La Raddho a dit que la Mauritanie est un pays démocratique, tout en oubliant le passif humanitaire qu'on devrait régler et qu'on laisse pendant. Cette question, il ne faut pas l'effleurer, il faut la régler au contraire. Nous pensons que c'est la clé de voûte de la cohésion nationale’. De l'avis de M. Diop, ‘c'est une infime minorité qui est repartie en Mauritanie. Sur 60 mille réfugiés, seules 800 personnes ont été ramenées depuis le mois de janvier que le processus a été enclenché. Ces 800 vivent difficilement là-bas faute d'infrastructures d'accueil comme cela a été dit et retenu. La montagne a accouché d'une souris, car l'opération a été un échec’.
Gabriel BARBIER
Source: walfad
(M)