
Le lancement de la campagne nationale cette semaine initiée par le Regroupement des Victimes des Evènements de 89 (REVE) pour sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur le règlement global et définitif des réfugiés mauritaniens arrive à un mauvais moment dans un contexte d’agitation politique, économique et sociale.
Le président Ould Aziz est confronté à une grogne des syndicats qui revendiquent l’augmentation du pouvoir d’achat d’un côté, et de l’autre, à des critiques de l’opposition qui veulent son départ et brandissent l’arme de la désobéissance civile. Et entre les deux, la réconciliation nationale.
Malgré cette conjoncture difficile , il s’agit bel bien d’un appel du pied à Ould Aziz et son gouvernement pour agir le plus rapidement possible. L’objectif de cette campagne est de restaurer un dialogue inclusif en rapport avec tous les problèmes en suspens après le rapatriement de près de 20 000 réfugiés du Sénégal.
En effet, répartis depuis 2008 dans leurs régions du Sud d’origine, ils continuent de vivre d’autres cauchemars pire que ce qu’ils ont vécu au Sénégal notamment faute d’un véritable programme de réinsertion socio professionnelle.
Une année durant laquelle ils ont passé le temps à attendre de recouvrer leur hypothétique lopin de terre pour certains ou maison familiale pour d’autres. Une année d’errance pour les enfants en quête de pitance, de tables bancs, de crayons et de cahiers.
D’ailleurs certains parents n’ont pas hésité de franchir l’autre rive pour subvenir aux besoins de leur scolarisation. Heureusement que des organisations humanitaires internationales et d’autres issues du mouvement mauritanien de solidarité pour les réfugiés interviennent assez régulièrement dans ces camps de fortune pour combler le vide sanitaire.
Cette situation précaire on ne peut plus urgente des déportés mauritaniens interpelle au premier chef Ould Aziz qui n’est pas indifférent au règlement du passif humanitaire. N’est-ce pas lui qui avait pris l’initiative à Kaédi de demander pardon en 2008 à la communauté noire pour les crimes commis contre elle par le régime de Ould Taya ?
C’est lui aussi qui a encouragé la poursuite du rapatriement des réfugiés ? Mais depuis, l’immobilisme qui s’en est suivi laisse penser à un contre pouvoir résultant d’un lobby puissant et actif des nostalgiques de Ould Taya qui mène la danse au palais et au gouvernement de Ould Laghdaf . Ou bien le président , le premier ministre et son gouvernement sont-ils incompétents ?
La seule façon de lever tous ces soupçons c’est de traduire dans les faits la question foncière à défaut de trouver des toits décents à ces milliers de réfugiés rentrés chez eux et de réinsérer tous les fonctionnaires sur place dans leur corps d’origine et bien d’autres mesures d’indemnisations et de retour des réfugiés au Mali. Les mauritaniens sont avides de choses concrètes, palpables.
Dans cette phase de réconciliation nationale au ralenti, il n y a pas et il ne devrait y avoir de place à la vengeance, ça ne sert à rien non plus de se victimiser en permanence. Cependant Ould Aziz sait bien que le temps est compté pour lui et pour son premier ministre et qu’ils doivent maintenant parer au plus pressé. Les victimes ont trop attendu.
En aucun cas, ils ne veulent revenir aux injustices du passé de peur de conduire le pays dans le chaos et beaucoup d’entre eux ne sont pas loin de prendre comme exemple extrême l’Afrique du Sud qui n’est pas comparable avec la Mauritanie et qui a pourtant réussi la réconciliation nationale en faisant table rase à l’apartheid. Et pourquoi pas la Mauritanie ?
Il urge une commission nationale pour désigner les coupables dans le cadre d’un devoir de mémoire pour les générations à venir. A défaut, les victimes pourront faire appel à une commission internationale qui décidera du sort des coupables. La dernière solution n’est pas souhaitable dans l’immédiat. C’est la meilleure manière de concourir à la stabilité du pays et à l’unité nationale .
Cette inquiétude des réfugiés devra en outre nourrir une réflexion de la société civile, des journalistes voire de la communauté internationale complice jusqu’ici malgré les efforts du HCRNU ( Haut Commissariat des Réfugiés des Nations Unies) pour la recherche de moyens de faire preuve de justice même si cela devra susciter des mécontents, des jaloux et des bouleversements politiques. Car les droits des victimes ne doivent sous aucun prétexte être malmenés par qui que ce soit.
Réconcilier les mauritaniens entre eux est un enjeu national et c’est un impératif pour la réussite de toute réforme quelle qu’elle soit.
source : Kane cherif
via cridem
Le président Ould Aziz est confronté à une grogne des syndicats qui revendiquent l’augmentation du pouvoir d’achat d’un côté, et de l’autre, à des critiques de l’opposition qui veulent son départ et brandissent l’arme de la désobéissance civile. Et entre les deux, la réconciliation nationale.
Malgré cette conjoncture difficile , il s’agit bel bien d’un appel du pied à Ould Aziz et son gouvernement pour agir le plus rapidement possible. L’objectif de cette campagne est de restaurer un dialogue inclusif en rapport avec tous les problèmes en suspens après le rapatriement de près de 20 000 réfugiés du Sénégal.
En effet, répartis depuis 2008 dans leurs régions du Sud d’origine, ils continuent de vivre d’autres cauchemars pire que ce qu’ils ont vécu au Sénégal notamment faute d’un véritable programme de réinsertion socio professionnelle.
Une année durant laquelle ils ont passé le temps à attendre de recouvrer leur hypothétique lopin de terre pour certains ou maison familiale pour d’autres. Une année d’errance pour les enfants en quête de pitance, de tables bancs, de crayons et de cahiers.
D’ailleurs certains parents n’ont pas hésité de franchir l’autre rive pour subvenir aux besoins de leur scolarisation. Heureusement que des organisations humanitaires internationales et d’autres issues du mouvement mauritanien de solidarité pour les réfugiés interviennent assez régulièrement dans ces camps de fortune pour combler le vide sanitaire.
Cette situation précaire on ne peut plus urgente des déportés mauritaniens interpelle au premier chef Ould Aziz qui n’est pas indifférent au règlement du passif humanitaire. N’est-ce pas lui qui avait pris l’initiative à Kaédi de demander pardon en 2008 à la communauté noire pour les crimes commis contre elle par le régime de Ould Taya ?
C’est lui aussi qui a encouragé la poursuite du rapatriement des réfugiés ? Mais depuis, l’immobilisme qui s’en est suivi laisse penser à un contre pouvoir résultant d’un lobby puissant et actif des nostalgiques de Ould Taya qui mène la danse au palais et au gouvernement de Ould Laghdaf . Ou bien le président , le premier ministre et son gouvernement sont-ils incompétents ?
La seule façon de lever tous ces soupçons c’est de traduire dans les faits la question foncière à défaut de trouver des toits décents à ces milliers de réfugiés rentrés chez eux et de réinsérer tous les fonctionnaires sur place dans leur corps d’origine et bien d’autres mesures d’indemnisations et de retour des réfugiés au Mali. Les mauritaniens sont avides de choses concrètes, palpables.
Dans cette phase de réconciliation nationale au ralenti, il n y a pas et il ne devrait y avoir de place à la vengeance, ça ne sert à rien non plus de se victimiser en permanence. Cependant Ould Aziz sait bien que le temps est compté pour lui et pour son premier ministre et qu’ils doivent maintenant parer au plus pressé. Les victimes ont trop attendu.
En aucun cas, ils ne veulent revenir aux injustices du passé de peur de conduire le pays dans le chaos et beaucoup d’entre eux ne sont pas loin de prendre comme exemple extrême l’Afrique du Sud qui n’est pas comparable avec la Mauritanie et qui a pourtant réussi la réconciliation nationale en faisant table rase à l’apartheid. Et pourquoi pas la Mauritanie ?
Il urge une commission nationale pour désigner les coupables dans le cadre d’un devoir de mémoire pour les générations à venir. A défaut, les victimes pourront faire appel à une commission internationale qui décidera du sort des coupables. La dernière solution n’est pas souhaitable dans l’immédiat. C’est la meilleure manière de concourir à la stabilité du pays et à l’unité nationale .
Cette inquiétude des réfugiés devra en outre nourrir une réflexion de la société civile, des journalistes voire de la communauté internationale complice jusqu’ici malgré les efforts du HCRNU ( Haut Commissariat des Réfugiés des Nations Unies) pour la recherche de moyens de faire preuve de justice même si cela devra susciter des mécontents, des jaloux et des bouleversements politiques. Car les droits des victimes ne doivent sous aucun prétexte être malmenés par qui que ce soit.
Réconcilier les mauritaniens entre eux est un enjeu national et c’est un impératif pour la réussite de toute réforme quelle qu’elle soit.
source : Kane cherif
via cridem