
"Si le maître est noir l'esclave lui est noir. Si le négrier était blanc la victime elle était noir. Si le négrier était noir la victime elle était noir". C'est cela justement le grand problème, le grand dilemme. Nous au début, au milieu et à la fin de la chaîne. Il reste bien une part de nous dans l'ombre de cette histoire. La mémoire est têtue, mais tellement subtile qu'elle dissimule énormément de choses. Ce sont ces choses notes dites qu'il faut interroger pour sortir des dilemmes et des intrigues rhétoriques qui les alimentent.
Le débat autour du chromatisme rend opaque le discours sur l'esclavage. La question ne situe pas, à mon avis, à ce niveau épidermique. Elle se situe dans cette volonté de dévalorisation de l'Être Humain et sa bestialisation par un ordre économique et social inique. Dans le cas de la Mauritanie et des débats modernes sur l'esclavage un grand amalgame est fait et qui non seulement explique notre dilemme mais aussi rend complexe le combat.
Il nous faut peut être une forme d'hiérarchisation (priorisation!!!) des problèmes que nous connaissons et les acteurs qui en formulent le discours, la tactique et l'epistémé doivent devenir les vrais pédagogues sinon nous risquons de toujours discourir créant la cacophonie et "l'inaudibilité" de nos multiples et complexes revendications. Les deux questions de racisme et d'esclavage sont certes fortement corrélées, mais je me demande toujours dans notre cas est-ce qu'elles se recouvrent mutuellement.
Une analyse des trajectoires revendicatives doit se faire afin de retrouver les points de clivage irréductible et de jonction souhaitée. C'est cela le problème je pense. Il n'est point question de lamentation sur le sort du noir (comme couleur de l'abject et de l'infamie) ou de négation d'une vérité qui crève les yeux, mais si l'on continue ce que je considère comme un amalgame de questions "liées", mais "divergentes" (contradiction flagrante !) nous n'avancerons point et risquons d'oublier le centre névralgique de la question : l'Homme dans sa dimension transcendantale.
Il est symptomatique de constater depuis bientôt une dizaine d'années ou plus que les discours s'enchevêtrent, se brouillent et finalement installent leurs tenants dans le dilemme des choix stratégiques. Oui, il me semble qu'on est obligé aujourd'hui (modernité faisant) de chercher une unité "fictive" alors que nous n'avons pas vidé de sérieux contentieux historiques et que nous n'avons pas systématisé le projet de société commun entre les NOIRS eux-mêmes (H'ratin et les autres ethnies) et ceux qu’on considère comme étant leurs « bourreaux » (Que croyez-vous ? Ils ne peuvent qu’être unis autour de l’essentiel pendant que les autres se mentent mutuellement).
Sans tomber dans la simplification hâtives, je pense bien que dans les discours figurent des zones d'ombres, des silences trop parlant qu'il est de notre devoir de faire de la lumière sur ces tâches.
Je pense qu’une histoire est à écrire dans ce sens et que des analyses sociopolitiques et stratégiques voire une sémiotique des discours doivent être faites pour nous sortir de cet écheveau.
Abderrahmane NGAIDE (BASSEL), 05/11/2010
Le débat autour du chromatisme rend opaque le discours sur l'esclavage. La question ne situe pas, à mon avis, à ce niveau épidermique. Elle se situe dans cette volonté de dévalorisation de l'Être Humain et sa bestialisation par un ordre économique et social inique. Dans le cas de la Mauritanie et des débats modernes sur l'esclavage un grand amalgame est fait et qui non seulement explique notre dilemme mais aussi rend complexe le combat.
Il nous faut peut être une forme d'hiérarchisation (priorisation!!!) des problèmes que nous connaissons et les acteurs qui en formulent le discours, la tactique et l'epistémé doivent devenir les vrais pédagogues sinon nous risquons de toujours discourir créant la cacophonie et "l'inaudibilité" de nos multiples et complexes revendications. Les deux questions de racisme et d'esclavage sont certes fortement corrélées, mais je me demande toujours dans notre cas est-ce qu'elles se recouvrent mutuellement.
Une analyse des trajectoires revendicatives doit se faire afin de retrouver les points de clivage irréductible et de jonction souhaitée. C'est cela le problème je pense. Il n'est point question de lamentation sur le sort du noir (comme couleur de l'abject et de l'infamie) ou de négation d'une vérité qui crève les yeux, mais si l'on continue ce que je considère comme un amalgame de questions "liées", mais "divergentes" (contradiction flagrante !) nous n'avancerons point et risquons d'oublier le centre névralgique de la question : l'Homme dans sa dimension transcendantale.
Il est symptomatique de constater depuis bientôt une dizaine d'années ou plus que les discours s'enchevêtrent, se brouillent et finalement installent leurs tenants dans le dilemme des choix stratégiques. Oui, il me semble qu'on est obligé aujourd'hui (modernité faisant) de chercher une unité "fictive" alors que nous n'avons pas vidé de sérieux contentieux historiques et que nous n'avons pas systématisé le projet de société commun entre les NOIRS eux-mêmes (H'ratin et les autres ethnies) et ceux qu’on considère comme étant leurs « bourreaux » (Que croyez-vous ? Ils ne peuvent qu’être unis autour de l’essentiel pendant que les autres se mentent mutuellement).
Sans tomber dans la simplification hâtives, je pense bien que dans les discours figurent des zones d'ombres, des silences trop parlant qu'il est de notre devoir de faire de la lumière sur ces tâches.
Je pense qu’une histoire est à écrire dans ce sens et que des analyses sociopolitiques et stratégiques voire une sémiotique des discours doivent être faites pour nous sortir de cet écheveau.
Abderrahmane NGAIDE (BASSEL), 05/11/2010