En finissant par céder aux pressions de ses soutiens politiques, qui réclamaient un gouvernement reflétant plus «fidèlement» la majorité et ses différentes composantes ; en laissant ses autres soutiens, militaires ceux-là, booster leurs propres carrières, en briser d’autres et placer qui ils veulent aux postes qu’ils veulent – sans respect, ni pour la compétence, ni pour l’ancienneté, encore moins pour le bons sens – Sidi Ould Cheikh Abdallahi a-t-il, pour autant, assuré ses arrières? Le consensus qui entoure, généralement, le détenteur du pouvoir – particulièrement en Mauritanie – et la connivence entre ses piliers, civils et militaires, le protégeront-ils des mauvaises surprises? En tout cas, le président veut désormais assumer. Et rien ne permet d’exclure l’éventualité de nouvelles décisions, inattendues, qui feront couler beaucoup d’encre. «Insociabile regnum » – le pouvoir ne se partage pas – comme disait Tacite, voici deux mille ans, déjà ?
En cherchant à affaiblir l’opposition, dont il a enfourché les principaux chevaux de bataille, en intégrant UFP et islamistes dits modérés dans son gouvernement – majorité élargie, ou, plus que jamais, hétéroclite? – le Président veut, apparemment, reprendre la main. On l’avait cru en retrait, sinon en retraite, laissant l’équipe de Zeine Ould Zeidane aller, seule, au charbon, non sans lui jeter, à l’occasion, quelques piques et force peaux de banane. Sidioca s’extirperait- il de son cocon, en formant son gouvernement à lui?
Quitte à renier ses engagements de campagne. Et plonger dans une bulle savamment apprêtée par ses obséquieux laudateurs, tout affairés, depuis son investiture, à le persuader de leur irremplaçable compétence pour gérer la Mauritanie. Frais émoulu, Sidi les avait rabroués. Mais ils n’ont jamais abdiqué. Et ont fini par le convaincre qu’un gouvernement de technocrates, coupé du pays, ne peut en régler les problèmes; qu’eux seuls, forts de leur passé composé – et, accessoirement, de leurs familiarités capitalistes – maîtrisent. Adil? Un véritable parti où se retrouvent tous les mauritaniens. L’opposition? Un groupe d’aigris qui n’accepteront jamais que le pays soit en bonne voie et dont beaucoup ne résisteront pas à l’appel des sirènes. Vogue donc la galère nouvelle! Elle ressemble, à s’y méprendre, à celle d’avant un certain 3 août 2005, le pouvoir éclaté, en plus, et l’abondance, en moins… Tiendra-t-elle, sans contrainte majeure sur nos institutions et nos acquis démocratiques, jusqu’en 2012? Pour quelle alternative, Grand Dieu, au vu de tant de passéisme?
Ahmed Ould Cheikh
le calame
En cherchant à affaiblir l’opposition, dont il a enfourché les principaux chevaux de bataille, en intégrant UFP et islamistes dits modérés dans son gouvernement – majorité élargie, ou, plus que jamais, hétéroclite? – le Président veut, apparemment, reprendre la main. On l’avait cru en retrait, sinon en retraite, laissant l’équipe de Zeine Ould Zeidane aller, seule, au charbon, non sans lui jeter, à l’occasion, quelques piques et force peaux de banane. Sidioca s’extirperait- il de son cocon, en formant son gouvernement à lui?
Quitte à renier ses engagements de campagne. Et plonger dans une bulle savamment apprêtée par ses obséquieux laudateurs, tout affairés, depuis son investiture, à le persuader de leur irremplaçable compétence pour gérer la Mauritanie. Frais émoulu, Sidi les avait rabroués. Mais ils n’ont jamais abdiqué. Et ont fini par le convaincre qu’un gouvernement de technocrates, coupé du pays, ne peut en régler les problèmes; qu’eux seuls, forts de leur passé composé – et, accessoirement, de leurs familiarités capitalistes – maîtrisent. Adil? Un véritable parti où se retrouvent tous les mauritaniens. L’opposition? Un groupe d’aigris qui n’accepteront jamais que le pays soit en bonne voie et dont beaucoup ne résisteront pas à l’appel des sirènes. Vogue donc la galère nouvelle! Elle ressemble, à s’y méprendre, à celle d’avant un certain 3 août 2005, le pouvoir éclaté, en plus, et l’abondance, en moins… Tiendra-t-elle, sans contrainte majeure sur nos institutions et nos acquis démocratiques, jusqu’en 2012? Pour quelle alternative, Grand Dieu, au vu de tant de passéisme?
Ahmed Ould Cheikh
le calame