Un cargo chinois, le An Yue Jiang, soupçonné de transporter 77 tonnes d'armes légères et de munitions, dont 3 millions de cartouches, des fusils d'assaut AK-47, des mortiers et des roquettes, est entré dans le port sud-africain de Durban afin d'y débarquer sa cargaison destinée au Zimbabwe. C'est ce qu'a confirmé hier le gouvernement d'Afrique du Sud. Il affirme ne pas être à même d'intervenir dans la mesure où les documents du navire sont en règle.
A la lecture de copies des documents en question, il apparaît que les armes ont été envoyées de Pékin au ministère de la Défense, à Harare. Intitulé "Description de cargaison dangereuse et certificat d'emballage en conteneur", le document a été émis le 1er avril, trois jours après les élections au Zimbabwe. Il dresse la liste du chargement, soit 3,5 millions de cartouches pour fusils d'assaut AK-47 et armes légères, 1 500 roquettes de 40 mm, 2 500 obus de mortier de 60 et 81 mm, ainsi que 93 tubes de mortiers. Le transporteur est la compagnie de transport maritime Cosco, basée en Chine.
Le 14 avril, la commission nationale sud-africaine de contrôle des armements conventionnels a émis un permis autorisant le transfert de la cargaison de Durban à Harare. Themba Maseko, porte-parole du gouvernement sud-africain, a déclaré hier : "Nous ne sommes pas en mesure d'agir unilatéralement et d'interférer dans un accord commercial entre deux pays." L'Afrique du Sud est contrainte de "faire preuve d'une grande prudence", compte tenu de la complexité de la situation au Zimbabwe, a-t-il ajouté, précisant que son pays n'encourageait pas l'achat d'armes par le Zimbabwe, qui ne fait toutefois l'objet d'aucun embargo.
Mais Tony Leon, porte-parole de l'opposition sud-africaine pour les questions de politique étrangère, considère que cette cargaison revient à "mettre le feu aux poudres". En dépit des critiques de la communauté internationale, le gouvernement chinois soutient depuis longtemps le régime autoritaire du président Robert Mugabe, à qui il a livré des avions de combat, des véhicules militaires et des armes. La Chine, où des hommes d'affaires chinois auraient vendu des systèmes de brouillage radio afin d'empêcher des stations indépendantes d'émettre et de contredire les médias contrôlés par l'Etat. Pékin aurait également conclu des accords avec le Zimbabwe dans le domaine agricole. Même les tuiles bleues qui ornent la toute nouvelle demeure de vingt-cinq chambres de Mugabe, qui n'est pas sans rappeler la Cité interdite, sont un cadeau de la Chine.
Cette dernière a déjà eu recours à son droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies pour éviter que ne soit abordée la question du Zimbabwe, prétextant que les problèmes du pays sont une affaire intérieure. Les révélations sur la cargaison du navire surviennent après qu'un responsable du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), le parti d'opposition zimbabwéen, a annoncé que des soldats chinois avaient été aperçus dans le pays.
Certains indices tendaient hier à prouver que l'Afrique du Sud commencerait enfin à céder à la pression internationale. Le gouvernement s'est joint aux appels en faveur d'une publication des résultats électoraux au Zimbabwe. Morgan Tsvangirai, le chef de file de l'opposition zimbabwéenne, a enjoint le président sud-africain Thabo Mbeki à démissionner de son poste de principal médiateur dans la crise électorale, tandis que les Etats-Unis critiquaient l'absence d'initiative des gouvernements africains à ce sujet. Mbeki subit également les pressions de Jacob Zuma, président de l'ANC. Zuma a adopté une attitude plus hostile envers Mugabe, et déclaré que "la région ne peut se permettre une aggravation de la crise au Zimbabwe".
Source: courrierinternational
(M)
A la lecture de copies des documents en question, il apparaît que les armes ont été envoyées de Pékin au ministère de la Défense, à Harare. Intitulé "Description de cargaison dangereuse et certificat d'emballage en conteneur", le document a été émis le 1er avril, trois jours après les élections au Zimbabwe. Il dresse la liste du chargement, soit 3,5 millions de cartouches pour fusils d'assaut AK-47 et armes légères, 1 500 roquettes de 40 mm, 2 500 obus de mortier de 60 et 81 mm, ainsi que 93 tubes de mortiers. Le transporteur est la compagnie de transport maritime Cosco, basée en Chine.
Le 14 avril, la commission nationale sud-africaine de contrôle des armements conventionnels a émis un permis autorisant le transfert de la cargaison de Durban à Harare. Themba Maseko, porte-parole du gouvernement sud-africain, a déclaré hier : "Nous ne sommes pas en mesure d'agir unilatéralement et d'interférer dans un accord commercial entre deux pays." L'Afrique du Sud est contrainte de "faire preuve d'une grande prudence", compte tenu de la complexité de la situation au Zimbabwe, a-t-il ajouté, précisant que son pays n'encourageait pas l'achat d'armes par le Zimbabwe, qui ne fait toutefois l'objet d'aucun embargo.
Mais Tony Leon, porte-parole de l'opposition sud-africaine pour les questions de politique étrangère, considère que cette cargaison revient à "mettre le feu aux poudres". En dépit des critiques de la communauté internationale, le gouvernement chinois soutient depuis longtemps le régime autoritaire du président Robert Mugabe, à qui il a livré des avions de combat, des véhicules militaires et des armes. La Chine, où des hommes d'affaires chinois auraient vendu des systèmes de brouillage radio afin d'empêcher des stations indépendantes d'émettre et de contredire les médias contrôlés par l'Etat. Pékin aurait également conclu des accords avec le Zimbabwe dans le domaine agricole. Même les tuiles bleues qui ornent la toute nouvelle demeure de vingt-cinq chambres de Mugabe, qui n'est pas sans rappeler la Cité interdite, sont un cadeau de la Chine.
Cette dernière a déjà eu recours à son droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies pour éviter que ne soit abordée la question du Zimbabwe, prétextant que les problèmes du pays sont une affaire intérieure. Les révélations sur la cargaison du navire surviennent après qu'un responsable du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), le parti d'opposition zimbabwéen, a annoncé que des soldats chinois avaient été aperçus dans le pays.
Certains indices tendaient hier à prouver que l'Afrique du Sud commencerait enfin à céder à la pression internationale. Le gouvernement s'est joint aux appels en faveur d'une publication des résultats électoraux au Zimbabwe. Morgan Tsvangirai, le chef de file de l'opposition zimbabwéenne, a enjoint le président sud-africain Thabo Mbeki à démissionner de son poste de principal médiateur dans la crise électorale, tandis que les Etats-Unis critiquaient l'absence d'initiative des gouvernements africains à ce sujet. Mbeki subit également les pressions de Jacob Zuma, président de l'ANC. Zuma a adopté une attitude plus hostile envers Mugabe, et déclaré que "la région ne peut se permettre une aggravation de la crise au Zimbabwe".
Source: courrierinternational
(M)