
Tarissement du pouvoir d’achat, inondations puis sécheresse, la famine qui rode dans le campement, les émeutes sanglantes, l’extrémisme (religieux, ethnique, nationaliste) qui repart en flèche puisque légalisé et ses défenseurs réhabilités, risques de nouveaux conflits aux frontières en raison d’une neutralité moins ferme sur le conflit au Sahara et d’une question de réfugiés injustement réglée sur le dos de la seule Mauritanie, trafic de drogue à grande échelle, criminalité au grand jour.
La Mauritanie n’a jamais inspiré autant l’inconfiance, à ses propres citoyens d’abord puis au reste du monde ensuite, même quand elle fut ouvertement en guerre. Ce sont ceux qui ont de tout temps mis en cause sa viabilité en tant qu’état, au nord comme au sud, ainsi que les mouvements particularistes affidés, qui doivent à présent jubiler. Et l’on commence à voir à nouveau aujourd’hui, comme aux premières heures de l’indépendance, d’éminents et authentiques mauritaniens rejoindre le camp revendicateur, où ils sont accueillis avec des honneurs officiels dignes de monarque, sans que l’état mauritanien n’exprime la moindre protestation ou n’ait à redire.
Face à cela nous nous berçons de démocratie, comme l’araignée qui croit en la solidité de sa demeure cousue de soie, que pourtant le premier coup de vent passé emportera à tout jamais.
Un coup d’état n’arrivant jamais seul, voilà que notre armée en subit un nouveau d’un genre inédit, qui risque cette fois de porter le coup de grâce au dernier corpus consistant qu’il nous soit resté, le dernier rempart de notre intégrité. Les vrais dangers ne sont jamais ceux qu’on croit, ni ceux qui nous paraissent imminents. Les vrais dangers s’invitent subrepticement, à pas feutrés, sans gros fracas. Et le péril est en la demeure, dans les rangs de notre armée désormais.
Jusqu’à août 2005 c’étaient des colonels et autres officiers mineurs qui montaient les coups d’état en Mauritanie ; désormais ils seront généraux, d’active. Les hommes de troupes comprendront ; dorénavant, pour monter en grade au tableau d’avancement des états major, il faut avoir conduit un coup d’état réussi. Cela s’appelle promotion Bokassa ; sergent français la veille, maréchal-empereur le lendemain. L’on sait où cela a conduit la pauvre Centrafrique. Nous venons de voir en Mauritanie la nomination de trois colonels juniors au grade de général, alors que des dizaines d’autres, tous plus anciens et plus expérimentés, sont « éloignés » ou boutés en retraite forcée. Personne ne récuse, même pas nos opposants statutaires, dont la fonction officielle est pourtant précisément de s’opposer, ne serait-ce que pour mériter leurs salaires- il est vrai cependant que quand on a soutenu un coup d’état on ne peut plus en refuser un autre. Et l’on s’étonne que notre armée n’ait plus le moral, qu’aucun soldat ne veuille plus s’engager, que c’est des policiers qui tombent aux premières lignes. Fallait-il s’attendre à autre chose quand le commandement d’une armée est retiré à ses vétérans au grade, puis confié à des chefs de police ou à une milice présidentielle ? Fallait-il s’attendre à autre chose quand ces mêmes chefs s’octroient, et octroient aux leurs des honneurs indus, au mépris d’officiers et soldats loyaux et vaillants ? Nous l’avions dit : le coup d’état du 03 Août, et son précurseur du 08 juin 2003, n’était pas l’œuvre de l’armée, mais un coup d’état à l’intérieur même de celle-ci. Un coup conduit certes par des militaires, mais des militaires qui commandaient des services de police et de sécurité, qui n’ont rien à voir avec l’armée elle-même.
Ainsi donc nous avons un général rétroactif depuis le 1er janvier 2008 (l’on se demanderait pourquoi pas depuis le 03 Août 2005), un autre a suivi depuis le 1er avril, et un troisième sera le 1er juillet prochain. Voilà à quoi se résume notre démocratie, après une transition qui ne fut en définitive qu’un petit déménagement d’ameublement, déroulée à pas de chenilles… de chars. Trois dates, trois généraux, peut-être trois ou quatre coups d’état à venir. L’un, le premier, sans doute le 1er juillet prochain (ou le 10 juillet), pour tomber un président élu virtuel. Le second coup d’état pour exiler au Maroc le premier général d’active de la Mauritanie, qui est aussi le premier militaire mauritanien à avoir fait officiellement allégeance et baisemain, devant les caméras du monde entier, à un monarque étranger, monarque de surcroit du seul état qui ait jamais eu des revendications farouches sur notre pays. Le troisième coup d’état pour bannir en Arabie le second général en activité, commandant les renseignements actuels, tribun et chef de secte religieuse rigoriste, qui sait jouer de ses affinités avec le milieu. Le troisième pour déporter au Sénégal ( peut-être en France, ou en Italie pour faire économie de papier) le dernier chef d’état major colonel-général, en attendant qu’il soit le seul revenant, lui et sa progéniture née en exil (120.000 nous dira-t-on au départ, puis à l’arrivée se sera quelques dizaine de personnes à peine, qui auront droit à eux-seuls à une agence gouvernemental dotée d’un budget de plusieurs millions de dollars) d’une opération planétaire de rapatriement, conduite sous l’égide même des Nations-Unies et de pseudo organisations de lutte contre l’esclavage. Un quatrième coup d’état risque lui tout simplement de se produire avant tous les autres, et il serait l’œuvre d’un général-colonel, retraité sans être à la retraite, auteur du premier putsch breveté BIO aux normes UE, et conférencier intarissable sur le sujet depuis.
En attendant tous ces coups d’état qui se préparent, la Mauritanie est livrée pieds et poings liés aux semeurs de chaos. Depuis les émeutes de l’Est lointain, en fin d’année dernière, et le premier martyr tombé, jusqu’aux affrontements sanglants en plein centre de la capitale en ce mois d’Avril 2008, la situation n’est que désastre sur désastre.
A tout cela l’on cherche des causes, des responsables, mais l’on ne trouve pas. On nous a toujours désigné, avec une tenace facilité, que les causes, les responsables, sont toujours à chercher d’un seul côté, voire à imputer à une seule et même personne. Hors qu’en est-il aujourd’hui que ce « côté » et cette personne dont il est question n’ont plus la main. L’on parle encore et sans cesse de « roumouz el vessad », comme d’une panacée facile et simplette, justifiant à elle seule tous les maux passés et à venir. Le détournement éhontée des caisses de l’état par certains a sans doute été pour quelque chose dans la situation actuelle. Mais qu’en est-il du côté des accusateurs ? Car il y a détournement et détournement. D’un côté il y eut détournement de bien et moyens financiers de l’état certes, chose somme toute aisément identifiable et récupérable encore aujourd’hui, si la volonté nous en venait. Encore que ce détournement là, dans le contexte de relative confiance économique qui régnait avant le 03 Août, était quasi entièrement reversé dans le circuit économique national, sous des formes non budgétisées il est vrai, alors que de l’autre côté le détournement était de toute autre nature, plus dangereusement irrémédiable. Ce qu’on exploitait de l’autre côté, du côté opposé, ce sont les sentiments religieux, nationalistes, l’ont jouait des dissensions ethniques et tribales. Les uns s’emparaient d’un simple incident survenu sur un territoire étranger pour attiser la haine raciale contre une composante de leur patrie en pays voisin, d’autres argueront d’une rupture de relations diplomatiques avec l’Irak ou la Libye pour raviver le sentiment nationaliste arabe, un troisième camps prenait prétexte lui d’un début de relations avec Israel pour crier à l’alerte aux déchets nucléaires ou la contamination des oasis, un quatrième groupe jouait déjà la corde sensible de l’esclavage dans les lobbies noirs américains et sur les circuits de l’internationale socialiste ressassant quelques survivances isolées pour accuser toute une société d’infamie, enfin un dernier récupère la question très négativement chargée des relations diplomatiques avec Israël pour lancer une violente propagande religieuse et va jusqu’à prétendre que le gouvernement transforme les mosquée en boulangerie. Toutes ces campagnes ne constituent-elles pas, par leur caractère mensonger avéré pour certaines, et exagérément outrancier pour d’autres, des formes de détournements elles aussi ? Ne s’est-on pas ri du citoyen, exploité son sentiment, brouillé sa vision, détourné sa volonté et son libre arbitre ? N’a-t-on pas là encore volontairement et sciemment orchestré la mise à sac du pays, organisé sa ruine, voire à terme cherché son démantèlement? N’a-t-on là monté bien à dessein une partie de la Mauritanie contre l’autre ? Il est en tout cas certain que la violence sans précédent que vit le pays aujourd’hui a plus à voir avec les derniers détourneurs qu’avec les premiers.
Est-il temps à présent pour nous de voir plutôt que regarder, agir plutôt que laisser venir, avant qu’il ne soit définitivement trop tard ?
Essayons le temps d’une lucidité, une ultime lucidité. Je dis bien lucidité et non clarté, car ce n’est pas de lumières qu’on manque en Mauritanie, et c’est encore moins de ciel bleu ou de firmament étoilé. L’heure n’est pas au phrasé surbrillant, ni aux plates déclarations d’un jour. La réconciliation, n’est pas celle-là où une partie ou frange du peuple mauritanien est mise en accusation devant une autre. La réconciliation, la vraie, c’est celle où tous reconnaitrons leurs errements, ou leurs crimes le cas échéants, et concèdent à bâtir ensemble une nation forte, résolument tournée vers sa construction et son avenir.
Ne laissons pas mourir la Mauritanie, au moins pour qu’à ses obsèques, et devant son cadavre inanimé, l’on n’entende pas cette oraison funeste, de la bouche même de ceux qui hier se prétendaient ses meilleurs amis : « oui c’est un cadavre à présent, mais un cadavre démocratique ». Ne comptons que sur nous-mêmes pour sauver notre cher pays. Les puissances occidentales peuvent certes susciter des démocraties ou des dictatures, mais elles ne peuvent encore rien pour les cadavres.
Ahmed Ould Saleck
Source: DSF
http://s200471794.onlinehome.fr/
(M)
La Mauritanie n’a jamais inspiré autant l’inconfiance, à ses propres citoyens d’abord puis au reste du monde ensuite, même quand elle fut ouvertement en guerre. Ce sont ceux qui ont de tout temps mis en cause sa viabilité en tant qu’état, au nord comme au sud, ainsi que les mouvements particularistes affidés, qui doivent à présent jubiler. Et l’on commence à voir à nouveau aujourd’hui, comme aux premières heures de l’indépendance, d’éminents et authentiques mauritaniens rejoindre le camp revendicateur, où ils sont accueillis avec des honneurs officiels dignes de monarque, sans que l’état mauritanien n’exprime la moindre protestation ou n’ait à redire.
Face à cela nous nous berçons de démocratie, comme l’araignée qui croit en la solidité de sa demeure cousue de soie, que pourtant le premier coup de vent passé emportera à tout jamais.
Un coup d’état n’arrivant jamais seul, voilà que notre armée en subit un nouveau d’un genre inédit, qui risque cette fois de porter le coup de grâce au dernier corpus consistant qu’il nous soit resté, le dernier rempart de notre intégrité. Les vrais dangers ne sont jamais ceux qu’on croit, ni ceux qui nous paraissent imminents. Les vrais dangers s’invitent subrepticement, à pas feutrés, sans gros fracas. Et le péril est en la demeure, dans les rangs de notre armée désormais.
Jusqu’à août 2005 c’étaient des colonels et autres officiers mineurs qui montaient les coups d’état en Mauritanie ; désormais ils seront généraux, d’active. Les hommes de troupes comprendront ; dorénavant, pour monter en grade au tableau d’avancement des états major, il faut avoir conduit un coup d’état réussi. Cela s’appelle promotion Bokassa ; sergent français la veille, maréchal-empereur le lendemain. L’on sait où cela a conduit la pauvre Centrafrique. Nous venons de voir en Mauritanie la nomination de trois colonels juniors au grade de général, alors que des dizaines d’autres, tous plus anciens et plus expérimentés, sont « éloignés » ou boutés en retraite forcée. Personne ne récuse, même pas nos opposants statutaires, dont la fonction officielle est pourtant précisément de s’opposer, ne serait-ce que pour mériter leurs salaires- il est vrai cependant que quand on a soutenu un coup d’état on ne peut plus en refuser un autre. Et l’on s’étonne que notre armée n’ait plus le moral, qu’aucun soldat ne veuille plus s’engager, que c’est des policiers qui tombent aux premières lignes. Fallait-il s’attendre à autre chose quand le commandement d’une armée est retiré à ses vétérans au grade, puis confié à des chefs de police ou à une milice présidentielle ? Fallait-il s’attendre à autre chose quand ces mêmes chefs s’octroient, et octroient aux leurs des honneurs indus, au mépris d’officiers et soldats loyaux et vaillants ? Nous l’avions dit : le coup d’état du 03 Août, et son précurseur du 08 juin 2003, n’était pas l’œuvre de l’armée, mais un coup d’état à l’intérieur même de celle-ci. Un coup conduit certes par des militaires, mais des militaires qui commandaient des services de police et de sécurité, qui n’ont rien à voir avec l’armée elle-même.
Ainsi donc nous avons un général rétroactif depuis le 1er janvier 2008 (l’on se demanderait pourquoi pas depuis le 03 Août 2005), un autre a suivi depuis le 1er avril, et un troisième sera le 1er juillet prochain. Voilà à quoi se résume notre démocratie, après une transition qui ne fut en définitive qu’un petit déménagement d’ameublement, déroulée à pas de chenilles… de chars. Trois dates, trois généraux, peut-être trois ou quatre coups d’état à venir. L’un, le premier, sans doute le 1er juillet prochain (ou le 10 juillet), pour tomber un président élu virtuel. Le second coup d’état pour exiler au Maroc le premier général d’active de la Mauritanie, qui est aussi le premier militaire mauritanien à avoir fait officiellement allégeance et baisemain, devant les caméras du monde entier, à un monarque étranger, monarque de surcroit du seul état qui ait jamais eu des revendications farouches sur notre pays. Le troisième coup d’état pour bannir en Arabie le second général en activité, commandant les renseignements actuels, tribun et chef de secte religieuse rigoriste, qui sait jouer de ses affinités avec le milieu. Le troisième pour déporter au Sénégal ( peut-être en France, ou en Italie pour faire économie de papier) le dernier chef d’état major colonel-général, en attendant qu’il soit le seul revenant, lui et sa progéniture née en exil (120.000 nous dira-t-on au départ, puis à l’arrivée se sera quelques dizaine de personnes à peine, qui auront droit à eux-seuls à une agence gouvernemental dotée d’un budget de plusieurs millions de dollars) d’une opération planétaire de rapatriement, conduite sous l’égide même des Nations-Unies et de pseudo organisations de lutte contre l’esclavage. Un quatrième coup d’état risque lui tout simplement de se produire avant tous les autres, et il serait l’œuvre d’un général-colonel, retraité sans être à la retraite, auteur du premier putsch breveté BIO aux normes UE, et conférencier intarissable sur le sujet depuis.
En attendant tous ces coups d’état qui se préparent, la Mauritanie est livrée pieds et poings liés aux semeurs de chaos. Depuis les émeutes de l’Est lointain, en fin d’année dernière, et le premier martyr tombé, jusqu’aux affrontements sanglants en plein centre de la capitale en ce mois d’Avril 2008, la situation n’est que désastre sur désastre.
A tout cela l’on cherche des causes, des responsables, mais l’on ne trouve pas. On nous a toujours désigné, avec une tenace facilité, que les causes, les responsables, sont toujours à chercher d’un seul côté, voire à imputer à une seule et même personne. Hors qu’en est-il aujourd’hui que ce « côté » et cette personne dont il est question n’ont plus la main. L’on parle encore et sans cesse de « roumouz el vessad », comme d’une panacée facile et simplette, justifiant à elle seule tous les maux passés et à venir. Le détournement éhontée des caisses de l’état par certains a sans doute été pour quelque chose dans la situation actuelle. Mais qu’en est-il du côté des accusateurs ? Car il y a détournement et détournement. D’un côté il y eut détournement de bien et moyens financiers de l’état certes, chose somme toute aisément identifiable et récupérable encore aujourd’hui, si la volonté nous en venait. Encore que ce détournement là, dans le contexte de relative confiance économique qui régnait avant le 03 Août, était quasi entièrement reversé dans le circuit économique national, sous des formes non budgétisées il est vrai, alors que de l’autre côté le détournement était de toute autre nature, plus dangereusement irrémédiable. Ce qu’on exploitait de l’autre côté, du côté opposé, ce sont les sentiments religieux, nationalistes, l’ont jouait des dissensions ethniques et tribales. Les uns s’emparaient d’un simple incident survenu sur un territoire étranger pour attiser la haine raciale contre une composante de leur patrie en pays voisin, d’autres argueront d’une rupture de relations diplomatiques avec l’Irak ou la Libye pour raviver le sentiment nationaliste arabe, un troisième camps prenait prétexte lui d’un début de relations avec Israel pour crier à l’alerte aux déchets nucléaires ou la contamination des oasis, un quatrième groupe jouait déjà la corde sensible de l’esclavage dans les lobbies noirs américains et sur les circuits de l’internationale socialiste ressassant quelques survivances isolées pour accuser toute une société d’infamie, enfin un dernier récupère la question très négativement chargée des relations diplomatiques avec Israël pour lancer une violente propagande religieuse et va jusqu’à prétendre que le gouvernement transforme les mosquée en boulangerie. Toutes ces campagnes ne constituent-elles pas, par leur caractère mensonger avéré pour certaines, et exagérément outrancier pour d’autres, des formes de détournements elles aussi ? Ne s’est-on pas ri du citoyen, exploité son sentiment, brouillé sa vision, détourné sa volonté et son libre arbitre ? N’a-t-on pas là encore volontairement et sciemment orchestré la mise à sac du pays, organisé sa ruine, voire à terme cherché son démantèlement? N’a-t-on là monté bien à dessein une partie de la Mauritanie contre l’autre ? Il est en tout cas certain que la violence sans précédent que vit le pays aujourd’hui a plus à voir avec les derniers détourneurs qu’avec les premiers.
Est-il temps à présent pour nous de voir plutôt que regarder, agir plutôt que laisser venir, avant qu’il ne soit définitivement trop tard ?
Essayons le temps d’une lucidité, une ultime lucidité. Je dis bien lucidité et non clarté, car ce n’est pas de lumières qu’on manque en Mauritanie, et c’est encore moins de ciel bleu ou de firmament étoilé. L’heure n’est pas au phrasé surbrillant, ni aux plates déclarations d’un jour. La réconciliation, n’est pas celle-là où une partie ou frange du peuple mauritanien est mise en accusation devant une autre. La réconciliation, la vraie, c’est celle où tous reconnaitrons leurs errements, ou leurs crimes le cas échéants, et concèdent à bâtir ensemble une nation forte, résolument tournée vers sa construction et son avenir.
Ne laissons pas mourir la Mauritanie, au moins pour qu’à ses obsèques, et devant son cadavre inanimé, l’on n’entende pas cette oraison funeste, de la bouche même de ceux qui hier se prétendaient ses meilleurs amis : « oui c’est un cadavre à présent, mais un cadavre démocratique ». Ne comptons que sur nous-mêmes pour sauver notre cher pays. Les puissances occidentales peuvent certes susciter des démocraties ou des dictatures, mais elles ne peuvent encore rien pour les cadavres.
Ahmed Ould Saleck
Source: DSF
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